Le plus terrible secret de ce monde serait qu'il n'y ait aucun secret. (Perséphone)

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erséphone avait voulu croire que le sort d'Edward l'indiffèrerait totalement, qu'elle avait atteint ce seuil de rancoeur à son égard, mais force lui était de constater que ce n'était pas le cas, à la perspective de ne jamais revoir Edward, son coeur se serrait plus qu'il n'est permis, et elle avait bien conscience du fait que cela allait au-delà de la perspective de perdre le père de son enfant. Certes, elle le détestait pour le mal qu'il lui avait fait, mais cette part d'elle qui l'avait aimé à la folie était toujours là, bien présente, et visiblement déterminée à demeurer. Alors elle avait peur de ce qui lui arriverait, et elle était bien déterminée à aider Julian et Electre à les sortir de là, mais ils ne pouvaient pas agir dans l'immédiat, pas sans un plan en béton armé. Alors en attendant, elle angoissait, ce qui n'était évidement pas une bonne chose pour sa santé. Comme si la perspective de passer sous le scalpel du sorcier pour que l'on puisse disséquer son enfant à naître n'était déjà pas assez traumatisante pour cela. Heureusement que Penny était là, vraiment, toujours aussi douce et compréhensive. Son chasseur de petit ami semblait un peu moins décidé pour sa part à lui réserver un accueil complètement ravi (en même temps, elle squattait clairement leur cocon, et la jeune femme n'avait aucun mal à comprendre que cela puisse déranger, bien au contraire même), mais lui aussi la rassurait un peu, cela dit, cela ne suffisait pas, cette situation et les angoisses qu'elle engrangeait chez elle faisaient irrésistiblement naître en son for intérieur la volonté ferme et indéfectible de tout arrêter, de se barricader dans sa chambre et de ne plus jamais en sortir pour ne pas avoir à affronter le monde et tout ce qu'il lui apportait de négatif au quotidien. Mais elle ne le pouvait pas. Et puis, le monde avait besoin d'elle. Enfin non, pas le monde, mais certaines personnes, et elle se devait d'être là pour elles.

Sans aucun doute possible, Léo appartenait à cette catégorie de personne, pour qui elle se devait d'être là , et qui était là aussi pour elle, car leur relation similaire à celle d'un frère et d'une soeur avait l'immense mérite de connaître une totale réciproque, et quand il vint frapper à sa nouvelle porte et la salua en la serrant dans ses bras, elle se sentit instinctivement mieux, parce que soutenu. C'était quelque chose qui lui avait terriblement manqué dans la période où ils ne se parlaient plus, elle se sentait soulagé qu'ils aient renoué le contact, qu'ils aient retrouvé leur complicité, surtout à l'heure actuelle, où elle avait besoin de sentir qu'on était présent pour elle (et, une chance, on l'était).

-C'est pas vraiment l'idéal, reconnut-elle quand Edward lui demanda comment elle allait. Malheureusement, c'était peu de le dire. Est-ce que tu es au courant ? Edward et Jane ont disparu...

Elle préférait en parler d'entre de jeu, parce que ça la perturbait, et il était bien placée pour le comprendre.

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erséphone se disait qu'elle aurait sans doute dû trouver une manière un peu plus subtile d'aborder le sujet, mais elle ne se voyait pas tourner cent ans autour du pot non plus. Elle avait besoin d'en parler, elle ne pouvait pas faire comme si ça ne la touchait pas, comme si elle ne s'inquiétait pas, et le plus simple, c'était encore d'aborder le sujet frontalement, à ses yeux. De toute manière, elle ne pensait pas qu'il existe la moindre manière plaisante, élégante et rassurante d'aborder le sujet. Dans tous les cas, ça allait raviver de vieilles blessures et ramener sur le tapis un sujet qu'ils préfèreraient sans doute tous deux oublier (mais ce n'était pas pour autant qu'ils pouvaient se le permettre). Alors les mots étaient lancés, et la jeune sorcière attendait la réaction de Léo, qui ne tarda pas à venir d'ailleurs. Elle ne fut pas vraiment surprise d'entendre que son interlocuteur avait bel et bien entendu parler de la disparition des myrihandes du feu. En même temps, ans le village, tout finissait par se savoir, et qu'ils le veuillent ou non, ils étaient encore bien trop directement concernés par le destin des Baker pour qu'on les tienne à l'écart de ce qui pouvait leur arriver. Il était au courant, donc, mais il ne manqua pas d'ajouter, catégorique, que ça ne le regardait pas. Elle s'y était un peu attendue, à celle-là, elle devait bien l'avouer. Après ce que Jane lui avait fait subir, c'était de bonne guerre, au fond, mais elle avait tout de même espéré une autre réaction de sa part, peut-être parce qu'elle ne voulait pas être la seule à se sentir si personnellement concernée par ce qui arrivait à son ex petit ami. Elle savait bien qu'elle devrait s'en moquer, le maudire, lui souhaiter le pire, mais elle n'était pas capable de cela, c'était juste... à l'opposé de ce qu'elle était. Et puis, il y avait une variable en plus qu'elle ne pouvait ignorer, et qui prenait de plus en plus de place dans sa vie, au sens propre.

-Eh bien... Traite-moi d'idiote si tu veux. Elle savait bien qu'il ne le ferait pas, ce n'était clairement pas son genre que de rabaisser inutilement les autres, mais il y avait des facettes de son frère de coeur qu'elle ne connaissait pas. Et n'était pas forcément impatiente de connaître au passage. Mais moi, je... Enfin, ça me concerne. Je veux dire, c'est le père de mon enfant. Machinalement, elle baissa les yeux sur son ventre rebondi avant de lever à nouveau le regard sur son interlocuteur. Ce n'était pas simple, elle le savait, mais elle avait besoin de son soutien. Ca ne te fait vraiment rien du tout ?

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erséphone voulait croire sincèrement Léo quand ce dernier affirmait qu'il était sincèrement désolé pour Edward, elle pensait connaître suffisamment son frère de coeur pour savoir ce genre de chose à son sujet, il était loin d'être égoïste, il n'était pas le genre de personne à se réjouir du malheur des autres, même de celui de personnes qui lui avaient fait sincèrement du mal. Perséphone pensait qu'il était sincère, oui, mais ça ne l'empêcha pour autant de rappeler qu'à cause de Jane, il avait voulu se donner la mort. Oui, c'était le cas, la jeune sorcière le savait, et elle était très en colère contre Jane. Elle avait détruit sa vie à elle, elle avait brisé Léo... Bien sûr qu'elle ne lui trouvait pas de circonstances atténuantes, mais elle était incapable pour autant de les laisser à leur sort quoi qu'il puisse être exactement. Léo semblait déterminé à appliquer la loi du Talion, et pour avoir souffert autant que lui (même si d'une autre manière, sans doute), elle comprenait sa rancoeur, son besoin d'obtenir réparation... Elle pouvait le comprendre, oui, mais elle ne pouvait pas cautionner son attitude (surtout et avant tout parce qu'il lui manquait des informations notables : si elle savait que c'était la vie de Léo contre celle des myrihandes du feu, elle y réfléchirait peut-être à deux fois), pas du tout, même. Perséphone espérait quand même parvenir à le raisonner. Elle avait besoin qu'il l'aide, parce qu'il était le seul, pensait-elle, à pouvoir réellement comprendre à ce qu'elle ressentait en cet instant précis.

-Je sais..., dit-elle, un peu mal à l'aise. Ce n'était pas simple d'entendre Léo évoquer sa tentative de suicide, même si ça appartenait à son histoire, et que ce n'était pas à occulter non plus quoi qu'il en soit. Je la déteste, crois-moi, je la hais autant que toi. Elle lui avait volé l'homme qu'elle aimait alors qu'elle était enceinte de lui, alors elle n'avait clairement aucune raison de l'apprécier. Elle la haïssait... mais elle aimait encore Edward, c'était plus fort qu'elle. Et même si elle avait hai Edward... Elle ne savait pas être indifférente. Mais je veux pas devenir comme elle, froide, indifférente, cruelle. Elle marqua une légère pause ponctuée d'un soupir. Tu ne vas pas m'aider à les chercher, alors ?

Elle n'avait pas envie de se lancer là-dedans toute seule. La présence et l'aide de Léo lui auraient été vraiment d'un grand secours en l'occurrence. C'était beaucoup pour elle, surtout que tout ça remuait de vieux souvenirs et qu'elle n'était pas non plus dans les meilleures conditions physiques imaginables.

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a réponse de Léo tomba comme un couperet et désarçonna complètement Perséphone... Elle avait espéré, en allant le trouver, qu'il lui vienne en aide, elle avait pensé qu'il appréhenderait la situation de la même manière qu'elle, qu'en dépit de la haine et de la rancoeur qu'il pouvait ressentir, il ne saurait rester indifférent à la situation... mais ce n'était pas le cas, et l'espace d'un instant, elle eut le sentiment de ne plus reconnaître du tout son frère de coeur. Elle pensait pourtant, en dépit de leurs différends, tout savoir de son tempérament... Elle s'était trompé. Il était vraiment capable d'abandonner Edward et Jane à leur sort. Etait-ce seulement parce qu'il les détestait ? Perséphone avait envie de lui trouver des excuses. La peur de se mettre en danger, peut-être ? Ou bien elle n'était peut-être pas à même de totalement comprendre la situation, parce qu'elle-même n'avait pas frôlé la mort à cause d'Edward. Elle n'avait pas choisi le chemin de la mort... elle avait choisi celui de la vie... et pas de sa propre vie, mais de celle qui grandissait dans son ventre et qui méritait qu'elle fasse l'effort de ne rien lâcher, même si c'était difficile, même si elle avait souvent peur de ne pas être à la hauteur, même si l'avenir l'angoissait... Et l'angoissait encore plus maintenant qu'elle ne savait pas si le père de son enfant serait là pour le voir grandir...

-D'accord..., répondit Perséphone, d'une voix blanche, qui tentait de dissimuler sa tristesse et sa déception.

Elle n'avait pas le droit d'obliger Léo à l'aider, elle n'avait pas le droit de l'obliger à se mettre en danger... et elle n'avait pas le droit non plus de lui en vouloir, parce que la situation était particulière... C'était compliqué pour elle, parce qu'elle ne voulait voir ni cruauté, ni méchanceté chez son unique ami, mais elle avait peur de ne pas réussir à interpréter autrement la manière qu'il avait d'agir et de se comporter en cet instant, exactement. Elle aurait eu besoin de son soutien, elle aurait eu besoin qu'il la comprenne, elle aurait voulu ne pas douter de lui à l'heure où il lui était difficile de ne pas douter de tout le monde autour d'elle, mais c'était trop tard, manifestement. Et elle devait accepter son implacable réponse. Ce qui ne l'empêcherait pas de faire ce qu'il faudrait de son côté.

-Je me débrouillerai seule...

Mais elle ne serait pas entièrement seule, en réalité. Car Julian serait de son côté. Que Julian fasse preuve de plus d'altruisme que Léo, c'était assez improbable, mais c'était le cas. On ne connaît jamais complètement les gens que l'on aime.

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uand Léo affirmait qu'il était désolé, Perséphone était convaincue du fait que c'était bel et bien le cas. Elle pensait connaître suffisamment son frère de coeur, depuis le temps, pour identifier ce genre de sentiment chez lui, sans oublier le fait qu'elle ne l'imaginait pas complètement insensible non plus au point même de ne pas être bouleversé, même un peu, par toute cette affaire quand bien même il décidait de rester à l'écart. Oui, elle savait qu'il était sincère, mais elle n'arrivait pas à s'empêcher de se sentir déçue malgré tout. Le jeune homme agissait d'une manière qu'elle ne lui aurait jamais soupçonné, et honnêtement, le visage qu'il lui présentait à l'heure actuelle était un visage qui lui déplaisait un peu. Elle ne pourrait jamais forcer le jeune homme à faire une chose qu'il ne voulait pas, mais elle n'aurait pas cru avoir même besoin de l'obliger à quoi que ce soit. Enfin, elle ne pouvait juger sa rancoeur qu'à travers le prisme de la sienne, et peut-être souffrait-il plus que lui au final, peut-être que la haine était trop forte pour tolérer l'ombre d'une manifestation de pardon. Et malgré tout... Elle ne réagit pas à ses excuses, ne fit pas même mine de les accepter. Il décidait de ne pas agir, en son âme et conscience, elle décidait l'inverse, pour l'exacte même raison. Par contre, si elle décidait de ne pas insister pour le rallier à sa cause (ce qu'elle pensait qu'il ferait instinctivement), elle refusait qu'il lui donne le moindre conseil ou avertissement en retour.

-C'est bon, Léo, je suis pas impotente non plus. Elle s'était montrée un peu plus ferme qu'elle ne l'aurait voulu. Elle n'avait aucune envie de se prendre à nouveau la tête avec son frère de coeur, elle avait beaucoup trop besoin de lui pour cela, mais en attendant, elle avait vraiment l'impression de découvrir une facette de sa personnalité jusqu'alors jamais soupçonnée, et on ne pouvait pas forcément dire qu'elle était très glorieuse, loin de là, même. Et le stress, c'est pas bon non plus, "dans mon état".

Bon, si elle mettait de côté sa déception, elle pouvait bien reconnaître que Léo n'avait pas tort. Si elle devait choisir entre la vie d'Edward et celle de son enfant à naître, c'était la dernière qu'elle comptait privilégier. Mais les deux, dans son esprit, étaient intrinsèquement liées, et elle ne pourrait de toute façon plus jamais se regarder dans une glace si elle n'agissait pas de ce qu'elle considérait être la bonne manière. Oui, elle prenait peut-être des risques, mais elle était incapable de rester là sans rien faire, ce serait insupportable. Léo devrait être capable de comprendre ça, non ?

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u moment de défendre sa décision et son point de vue, Perséphone avait bien conscience de s'être montrée blessante, et elle s'en voulut aussitôt, pour autant, elle n'y pouvait rien, elle était agacée par le comportement de Léo, pas tant par le fait qu'il cherche à la protéger (elle se rendait bien compte qu'il se faisait du souci pour elle et elle appréciait), mais le fait que lui-même ne se sente pas impliqué par ce qui tait en train de se passer. Elle était venue ici dans l'espoir d'obtenir le soutien de Léo, et clairement, elle avait tout l'inverse. Et la réaction du jeune homme ne se fit pas attendre. C'était un de leurs grands problèmes : ils étaient susceptibles tous les deux. Alors, forcément, leurs deux susceptibilités mises côte à côte n'avaient que peu de chances de faire bon ménage. Pour autant, Perséphone n'avait aucune envie de se prendre la tête une fois de plus avec son frère de coeur. Elle avait très mal vécu la brouille qui les avait trop longtemps maintenus loin l'un de l'autre, et elle n'avait pas envie de revivre ça. Alors, même si elle était déçue du comportement du jeune homme, elle n'avait pas envie de lui tourner le dos... Sauf qu'ils montaient l'un et l'autre dans les tours, et Perséphone trouvait les propos de Léo assez injustes.

-Et moi je m'inquiète pour lui, excuse-moi si tu trouves ça stupide, répliqua-t-elle d'un ton égal, tout en ayant bien conscience du fait qu'elle ne faisait qu'empirer la situation.

Elle était inquiète, elle avait peur de ce qui était potentiellement en train d'arriver à son ex, au père de son enfant, et peut-être que c'était con, mais elle, elle ne parviendrait pas à fermer l'oeil tant qu'elle ne saurait pas ce qui leur était arrivé. Malgré tout, elle daigna mettre de l'eau dans son vin. Elle ne tenait vraiment pas à ce que la situation s'envenime.

-Désolée..., soupira-t-elle. Je suis un peu à cran, c'est tout. Parce qu'elle était angoissée, et triste de voir Léo si serein alors qu'il s'était imaginé que si quelqu'un comprendrait la nécessité qu'elle avait de sauver le couple de myrihandes qui l'avait pourtant tant fait souffrir, ce serait à lui. Je sais que tu t'inquiètes pour moi, mais tu ne peux pas m'interdire d'essayer de les retrouver parce que toi tu n'as pas l'intention de le faire. Je peux pas juste... attendre, ça me rends folle. C'est pas grave si tu comprends pas, mais ne m'empêche pas d'agir, c'est tout. Elle marqua une légère pause. Je serai prudente.

Comme si on pouvait vraiment l'être dans ce genre de circonstances... mais elle croyait en sa promesse malgré tout.

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erséphone afficha un très léger sourire quand Léo lui répondit finalement, très simplement, qu'il n'avait pas envie de la perdre... Celan, elle le comprenait sans mal, puisqu'elle-même n'avait pas la moindre envie de le perdre non plus... Et pour avoir vécu suffisamment d'occasions au cours desquelles elle avait vraiment cru qu'elle ne le reverrait plus jamais, autant dire qu'elle pensait cela en toute connaissance de cause. Entre eux, il n'avait longtemps pas été question de conflits, et pourtant, maintenant, elle avait le sentiment que c'était devenu partie intégrante de leur relation : Jane, Edward, Julian... La moindre tierce personne qui faisait ou avait fait partie de leur vie semblait vouloir les diviser, et c'était difficile de gérer une amitié telle que la leur, une amitié toute fraternelle, quand la situation était ce qu'elle était. Heureusement, ils savaient mettre de l'eau dans leur vin. Léo semblait accepter que sa soeur de coeur se mette en danger, si c'était pour sa propre conscience, mais elle aurait tout de même voulu qu'il aille plus loin, qu'il l'accompagne dans son choix... S'il tenait tant à la voir s'en sortir indemne, c'était certainement la meilleure chose à faire. Et de très loin, d'ailleurs. Mais d'un autre côté, pour sa part, il était plutôt rassurant de savoir qu'il n'allait courir aucun risque, d'une certaine manière. Ce qui était fait était fait, ce qui était à faire devait être fait, et Persy était soulagée que Léo le comprenne et décide de la rassurer.

-Je ferai attention, lui assura-t-elle du ton le plus sincère possible, le regard ancré dans le sien.

Elle ferait attention, oui, ce n'étaient pas des paroles en l'air qu'elle prononçait dans le seul but de rassurer son interlocuteur. Ces propos, elle les pensait réellement. Et pour cause, ce n'était pas sa vie qui était en jeu, loin de là, il y avait celle de son enfant à naître, et même si elle prendrait forcément des risques (qu'elle prendrait pour lui, au passage), elle savait tout de même ce qu'il convenait de faire et ce qui ne pouvait pas être appréciable. Le fait que Léo s'inquiète pour elle ne lui donnait que d'autant plus envie, par ailleurs, de faire des efforts et de ne rien faire d'inconsidéré... et elle ne serait pas seule. Si Léo ne voulait pas la soutenir, elle pourrait compter sur son cousin... Et c'était assez perturbant de constater que son cousin était plus fiable en la circonstance que son meilleur (et seul, à vrai dire) ami.

-Tu verras... Si je réussis à les retrouver, et s'ils s'en sortent indemnes... Tu comprendras que ça te soulagera, toi aussi, même si tu n'y crois pas pour l'instant.

Parce qu'il était trop bon pour souhaiter la mort de qui que ce soit, c'est une certitude.

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