Les menaces ne sont que des armes offertes à celui qu'on vient menacer. [pv Lena :33]

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onine savait bien que cela devait arriver à un moment ou à un autre. Elle ne pouvait sortir avec un Hellsing (pis encore, maintenant, elle vivait chez les Hellsing, ce qui devait plus ou moins faire d'elle l'un des leurs, même si jusqu'alors, personne ne l'avait exhortée à prendre les armes, fort heureusement), avoir une sirène pour meilleure amie et s'attendre à ce que cela ne pose jamais problème. Une chance pour la jeune femme, Lena était discrète, et longtemps, elle n'avait pas vraiment eu à redouter que l'on perce à jour sa vraie nature. Certes, elle jouait de ses pouvoirs, en grande séductrice qu'elle était, mais elle savait y faire pour ne pas éveiller les soupçons malgré tout. Sauf que cette fois, malheureusement, une de ses "victimes" avait été semble-t-il plus maline qu'elle, une personne suffisamment influente pour que la nouvelle se répande comme une traînée de poudre. Une personne suffisamment influente pour que la rumeur remonte jusqu'aux chasseurs et qu'ils décident d'y prêter une oreille très attentive, trop attentive...

Elle ne pouvait pas ôter cela à Aaron, il y avait mis les formes, pour lui annoncer les choses, apparemment convaincu du fait qu'elle n'était au courant de rien. Ponine n'avait pas eu le coeur de le contredire, même s'il avait évidemment tort. Il l'avait prévenue, lui avait fait comprendre que Lena était une nuisance et devait être arrêtée. Elle était restée sans voix. Elle avait eu envie de le supplier de ne rien faire, mais elle connaissait trop son petit ami, à présent, elle savait que rien ne le dissuaderait de passer à l'action. Et le pire, c'est qu'il aurait le sentiment de la protéger, alors que si Aaron devait faire quelque mal que ce soit à Lena, elle serait anéantie. Ponine avait le cul entre deux chaises. Très clairement, elle ne savait pas quoi faire. Ce qu'elle savait, en revanche, c'est qu'il lui fallait prévenir sa meilleure amie. Elle lui avait donné rendez-vous où elles avaient l'habitude de se voir toutes les deux. Elle n'apprendrait peut-être rien à la sirène sur les rumeurs qui couraient sur elle, c'est sûr, mais au moins, elle pourrait la mette en garde du mieux possible. Il était hors de question que quoi que ce soit arrive à Lena, il est évident que Ponine ne s'en remettrait tout simplement pas. A l'heure où elles s'étaient donné rendez-vous, Lena arriva, Ponine lui adressa un sourire en guise de salutations, un peu mal à l'aise. Elle ne savait même pas comment aborder le sujet.

-Salut... Comment tu vas ?

La réponse à cette question pouvait conditionner totalement la suite de leur conversation. Et elle espérait au moins qu'elle arriverait à supporter cette situation au mieux.

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ena lui répondit qu'elle allait bien. Ponine la considéra un bon moment du regard pour s'assurer qu'elle disait vrai, qu'elle ne cherchait pas seulement à la rassurer, mais la sirène semblait sincère. En même temps, il n'était pas dans la nature de la jeune femme de se montrer... inutilement magnanime, disons. Elle avait la langue bien pendue, et quand quelque chose la dérangeait, elle n'hésitait pas à le dire. Eponine admirait réellement cela chez sa meilleure amie. Elle aussi voudrait être capable du même franc-parler. Non pas qu'elle soit du genre malhonnête. Mais elle était du genre à garder ses réflexions pour elle plutôt que de les dévoiler au grand jour, ce qui était sûrement son moindre défaut. Dans tous les cas, Lena disait aller bien, et donc, ça devait vouloir dire qu'elle allait effectivement bien... et pour combien de temps ? Ponine ne voyait que deux explications à cela. Soit elle ne savait rien de la menace qui pesait sur elle, des rumeurs qui circulaient à son sujet (des rumeurs fondées, malheureusement), soit elle le savait mais considérait que ce n'était pas si important que cela, auquel cas il serait du devoir de Ponine de la mettre en garde... enfin, de toute façon, c'était son devoir, et si elle se trouvait, c'était pour une raison précise et évidente, justement pour l'avertir, qu'importe ce que vivait Lena à l'heure actuelle et la manière dont elle abordait la situation. Lena lui retourna la question, Ponine fit non de la tête. Elle préférait être parfaitement honnête, et ce directement. Alors elle lui répondait sincèrement. Non, clairement, tout n'allait pas bien, et elle ne pouvait le nier. Si elle l'avait fait, de toute façon, son interlocutrice aurait vu clair dans son jeu. Elle la connaissait mieux que personne, elle ne pouvait pas se laisser avoir si facilement, c'était même sûr et certain.

-Pas vraiment, non, admit-elle alors en tournant la tête de gauche à droite. Aaron est venu me parler... Bon, la formulation n'était pas très juste, car ce n'est pas que Aaron était venu lui parler, puisqu'ils vivaient de toute façon sous le même toit, plutôt qu'il était allé la trouver alors qu'elle vaquait à ses occupations pour lui apprendre ce qu'il avait découvert... en pensant le lui apprendre, du moins, car bien sûr, la jeune femme était parfaitement au courant, déjà. Il est venu me mettre en garde... contre toi. Sa voix tremblait légèrement. Elle détestait vraiment la tournure qu'avait pris la situation, et encore plus d'être à ce point impuissante face à celle-ci alors qu'elle donnerait tout pour taire les soupçons de son petit ami ou pour, mieux encore, que sa meilleure amie ne soit pas une créature. Mais ça ne marchait pas comme ça. Il sait que tu es une sirène.

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i Lena semblait surprise, elle ne paraissait pas non plus choquée outre mesure par les révélations que sa meilleure amie venait de lui faire, sans doute parce que, effectivement, à un moment ou à un autre, toute créature devait s'attendre à se retrouver dans le collimateur des Hellsing. On ne pouvait sans doute pas se fondre dans la masse des humains éternellement, sans trahir un jour sa vraie nature... Il n'empêche que la jeune femme ne pouvait s'empêcher de penser, évidemment, qu'elle n'était pas étrangère à cela, qu'elle avait peut-être précipité les choses indirectement. Si Aaron avait ignoré son existence, ne sachant pas la jeune femme si proche d'elle, il n'aurait pas fini par comprendre quelle était sa véritable nature. Peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, elle se sentait particulièrement mal, et pour cause : l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde voulait la peau de l'amie la plus précieuse (pour ne pas dire la seule) qu'elle possédait. C'était forcément très difficile à vivre... Mais encore, sa situation n'était rien en comparaison de celle qu'elle faisait subir à Lena, et elle se sentait si mal par rapport à ça... D'autant plus mal qu'elle ne voyait vraiment pas quoi faire. La prévenir, c'était une chose, mais pas suffisant... elle ne voyait pas quoi faire de plus pour la protéger, pourtant. Et non, parler à Aaron ne suffirait pas. Elle le connaissait bien assez pour savoir ne pas pouvoir le convaincre. Elle savait déjà qu'il n'aurait aucune pitié pour elle si elle devait un jour être transformée en créature, alors pour qui que ce soit d'autre...

-Bien sûr que si, je m'inquiète, répondit la jeune femme, bien incapable de taire son angoisse.

D'accord, d'accord, ce n'était pas en lui transmettant son angoisse qu'elle allait changer les choses, il fallait qu'elle apporte des solutions, qu'elle fasse son possible pour protéger Lena... Le problème, c'est qu'elle ne voyait vraiment pas quoi faire. Elle ne voyait vraiment pas de quelle façon s'y prendre... ça la terrifiait quoi qu'il en soit, parce que c'était la vie de sa meilleure amie qui était en jeu, et si celle-ci devait prendre fin, non seulement elle serait privée d'une partie d'elle-même, mais en plus, elle se le reprocherait éternellement, c'est une certitude.

-Qu'est-ce que tu comptes faire ? demanda-t-elle avec considération.

Même si la jeune femme ne trouvait pas de solution miracle à ce problème d'envergure, peut-être que son interlocutrice, elle, avait déjà une petite idée en tête. Elle l'espérait de tout coeur, en tout cas, parce qu'elle ne voulait pas que Lena devienne la cible d'un Hellsing, elle ne le supporterait pas.

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onine approuva d'un hochement de tête quand sa meilleure amie affirma qu'elle allait se montrer plus discrète. La discrétion, le fait de se faire toute petite, la jeune femme savait pertinemment que ce n'était pas dans le tempérament de la sirène, et elle déplorait qu'elle ait besoin de faire ce genre de chose, mais en même temps, pour sa sécurité (et pour qu'elle reste en vie, tout simplement), ce semblait définitivement être la meilleure chose à faire). Evidemment, il n'y avait aucune chance pour que cela suffise, mais ce serait un début. Et ensuite ? Ensuite, elle n'en savait rien, mais en tout cas, elle ne se sentait pas du tout à l'aise, en cet instant. La jeune femme aussi aimerait que les Hellsing oublient Lena, qu'ils décident de ne pas s'intéresser à elle, mais elle n'y croyait pas vraiment... A force de les côtoyer, elle commençait à les connaître, tout de même. Quand ils verrouillaient une cible, ils ne la lâchaient pas d'une semelle... et le résultat... était ce qu'il était. Cette nouvelle serra le coeur de Ponine. S'il devait arriver quoi que ce soit à sa meilleure amie par la faute des Hellsing, elle ne s'en remettrait jamais. Elle se sentait prise entre deux feux, et c'était le sentiment le plus désagréable que l'on puisse imaginer. En tout cas n'avait-elle jamais rien envisagé de si douloureux depuis qu'elle avait cru perdre Aaron pour toujours.

-Je vais tout faire pour détourner leur attention, promit la jeune femme avec le plus grand sérieux. Ce qui était vrai. Elle s'en voulait d'agir de la sorte par rapport à la famille qui l'avait accueillie à bras ouverts, mais elle n'avait pas le choix : la vie de Lena était en jeu. Est-ce qu'elle permettrait, à elle seule, de faire oublier la jeune femme aux chasseurs ? Elle doutait fort d'avoir ce pouvoir, mais elle comptait bien faire tout son possible pour parvenir à ses fins qui qu'il en soit. Lena... je suis vraiment désolée.

Certes, en soi, elle n'avait rien fait, elle faisait même plus pour elle que contre elle, en réalité, puisqu'elle l'avertissait... Elle ne l'avait pas dénoncée, elle avait protégé son secret jusqu'au bout et feint l'ignorance quand Aaron avait décidé de la mettre en garde... mais elle se sentait coupable malgré tout. Parce que tout ce qui concernait les Hellsing la concernait, à présent, et donc, quand il se passait une chose pareille, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle pactisait avec l'ennemie, et que Lena devrait tout bonnement se détourner d'elle. Pourquoi fallait-il que son coeur soit si contradictoire, n'étant capable que d'aimer ce qu'elle devrai normalement détester quoi qu'il advienne ?

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onine ferait ce qu'elle pourrait, oui, pour détourner l'attention des Hellsing, mais elle ne pouvait pas se leurrer non plus, elle savait très bien que ça ne suffirait pas forcément, et qu'elle ne pourrait pas être constamment sur leur dos pour s'assurer que rien n'arrive à sa meilleure amie. Qui plus est, Aaron savait que Ponine était proche de Lena, il se douterait peut-être du fait qu'elle cherchait à la protéger... Elle ferait tout son possible en tout cas, mais ça ne l'empêcherait clairement pas de s'en vouloir, bien au contraire. Lena avait beau affirmer qu'elle n'y était pour rien, la jeune femme ne parvenait pas à en être si sûr. Aaron ne se serait peut-être pas intéressé à elle s'il ne l'avait pas su proche d'elle, qui sait ? Bien sûr, elle se faisait certainement des films, mais dans la situation où elle se trouvait, elle avait bien du mal à ne pas s'excuser. Ne serait-ce qu'en décidant de rester quoi qu'il advienne avec Aaron, et en vivant auprès des Hellsing, il était assez évident qu'elle prenait quelque part son parti. Et pourtant, s'il devait arriver quoi que ce soit à Lena, il était évidemnt qu'elle s'en voudrait éternellement, elle serait tout bonnement incapable de ne pas se le reprocher.

-J'espère..., répondit Ponine, la voix tremblante, qui ne parvenait absolument pas à se montrer aussi confiante que Lena... qui ne l'était peut-être pas tant, d'ailleurs, en dépit de ce qu'elle voulait bien affirmer. Lena était sa meilleure amie, sa seule amie, même, on peut dire.

Elle tenait à elle comme à la prunelle de ses yeux et elle la voyait s'enfoncer sans savoir quoi faire pour l'empêcher. Ce n'était vraiment pas facile à vivre, bien loin de là. Et pourtant, elle n'était pas à plaindre, bien sûr. C'était Lena qui avait tout à perdre dans l'affaire, et elle ne l'oubliait bien évidemment pas. Elle aimerait pouvoir avoir l'assurance pleine et entière que son amie s'en sortirait bel et bien, et qu'elle n'avait absolument rien à craindre. Mais évidemment, rien ne pouvait être aussi sûr ni aussi simple. Dorénavant, pas la force des choses, Lena vivrait dans la plus totale des certitudes, et il n'y avait rien de concret que la jeune femme puisse y faire.

-Tu as un endroit... où te cacher ?

Il était évident qu'elle ne pouvait pas rentrer chez elle. A l'heure actuelle, ce serait totalement suicidaire que d'agir de cette façon. Il fallait qu'elle se réfugie où on n'aurait pas l'idée de la chercher, où elle serait à l'abri de la vindicte des chasseurs, qui n'abandonnaient jamais leur cible si facilement, même s'il était possible de leur donner du fil à retordre.

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a jeune femme grimaça quand sa meilleure amie suggéra qu'elle se rendrait chez d'anciennes conquêtes le temps de se cacher... c'était une idée qui était loin de lui plaire. Dans une situation comme celle-ci, la jeune femme aurait définitivement voulu que Lena connaisse le bonheur d'être en couple. Elle ne voulait pas jouer les condescendantes sous prétexte qu'elle-même avait trouvé l'amour, c'était une attitude qu'elle détestait par-dessus tout chez autrui... mais c'est un fait que ça l'aurait rassurée de savoir qu'elle avait, dans cette épreuve, une personne sur laquelle elle pouvait compter à cent pour cent et sans l'ombre de la moindre réserve. Elle savait qu'en temps normal, c'est sûr elle qu'elle aurait compté en ce genre de circonstances, et elle s'en voulait d'autant plus de ne pas être à même de lui apporter le soutien qu'elle méritait : certes, elle la prévenait, et elle se chargerait de maintenir autant qu'elle le pourrait les Hellsing à l'écart de la moindre piste la concernant, mais c'était une idée qui ne lui plaisait véritablement pas, au bout du compte. Tout comme elle n'aimait pas l'idée qu'elle se réfugie chez d'anciens amants. Ses préjugés parlaient très certainement pour elle, mais elle ne ferait confiance à aucun de ces hommes... même si la jeune sirène disposait certainement des armes nécessaires pour ne rien risquer.. ne serait-ce que parce qu'elle était une sirène, justement, ce qui signifiait qu'elle pouvait sans mal se servir de ses pouvoirs pour s'assurer leur docilité et leur discrétion... mais quand bien même, ça lui déplaisait, profondément.

Mais sans doute moins, ceci dit, que l'idée qu'elle aille se réfugier au fond du lac. Grâce à Aaron et toutes les connaissances qu'il avait partagé avec elle, elle savait que certaines sirènes et certains ondins rechignaient à gagner la terre ferme et vivaient presque en parfaite autonomie dans les eaux sombres du lac, mais cette idée lui donnait des frissons, et elle n'avait pas la moindre envie que sa meilleure amie soit réduite à une extrémité telle que celle-ci. Non, l'idée la révulsait même totalement.

-J'aime pas ça, avoua Eponine d'un ton qui en disait long sur son inquiétude.

Bon, elle le savait, elle jouait mal son rôle, ce n'était pas à elle d'être inquiète ou de s'angoisser, son rôle devrait plutôt être de rassurer sa meilleure amie, mais elle avait peine à se comporter comme elle le devrait, même si elle savait pertinemment que c'était un grand tort de sa part... Elle n'agissait pas comme elle le devait, mais aucune solution ne lui venait à l'esprit, rien d'autre que des infinies inquiétudes.

-En tout cas, je te couvrirai, quoi que tu décides, tu peux compter sur moi.

Et Ponine ne voulait surtout pas que Lena en doute.

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ponine afficha un très fin sourire quand sa meilleure amie savait qu'elle pouvait compter sur elle. C'était une chose que la jeune femme espérait vraiment pour sa part, qu'elle n'ait pas le sentiment d'être abandonnée par elle sous le prétexte qu'elle avait trouvé l'amour... et pas forcément en la bonne personne. Elle avait l'impression de perdre et de mettre en danger tous ses rares amis, dernièrement, parce qu'elle avait choisi de tomber amoureuse de ce que beaucoup considéreraient sans doute comme la mauvaise personne mais que Ponine ne pouvait que voir comme la bonne. Car elle était la seule, l'unique... D'abord Scott, maintenant Lena... Elle n'avait pas envie de tout gâcher. Elle avait envie d'aider son amie. Elle savait que si quoi que ce soit devait lui arriver, elle s'en tiendrait pour seule responsable et le vivrait exceptionnellement mal. C'était un cas de figure qu'elle ne pouvait pas supporter voir se produire, et donc, elle ferait tout ce qu'elle pouvait, tout ce qu'elle devait pour aider Lena, pour que cette dernière puisse vivre encore longtemps sans cette ignoble épée de Damoclès pour peser au-dessus de sa tête, terrible et menaçante.

Alors oui, elle allait sans doute devoir se mettre en danger, ne serait-ce qu'un peu, pour pouvoir aider convenablement sa meilleure amie. Dès l'instant où elle mentirait à Aaron et au reste des Hellsing, où elle conduirait les chasseurs sur de fausses pistes, où elle ferait croire être de leur côté tout en défendant celui de son amie, et donc les trahirait, elle se mettait forcément en danger. Mais c'était un danger nécessaire, et c'était la moindre des choses. Au bout du compte, celle qui courait le plus de risques, ici et maintenant, c'était la sirène, et il était donc parfaitement normal que l'attention de la jeune femme se focalise avant tout sur son amie. Elle saurait se défendre et se protéger... autant de penser qu'elle n'avait pas l'intention d'articuler à voix haute de peur d'inquiéter plus encore Lena. Cette dernière n'avait clairement pas besoin de cela à l'heure actuelle. Ponine voulait juste que Lena se sente soutenue, pas qu'elle puisse appréhender de faire du mal à sa meilleure amie, ce serait apporter des considérations négatives à une situation déjà complexe et dangereuse, ça n'aurait ni intérêt ni sens, tout simplement.

-C'est promis, répondit-elle donc dans un fin sourire qui se voulait gage de sa sincérité, pas si manifeste que ça.

Elle n'avait pas envie de mentir à tout bout de champ à l'adresse des seules personnes qui lui étaient chères, mais aux yeux de la jeune femme, ce n'était jamais qu'un pieux mensonge, et que Lena saurait bien vite lui pardonner le cas échéant, puisqu'elle ne le faisait jamais que dans son intérêt.

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I

l était assez difficile, pour ne pas dire franchement impossible, de revenir à une conversation banale après les mots qu'elles venaient d'échanger. Bien sûr, elles ne pouvaient pas simplement se contenter de ressasser encore et encore, ça ne les mènerait nulle part. La jeune femme était prévenue, elle savait à quoi s'en tenir, c'était ce qui comptait, et elle prendrait les mesures nécessaires quoi qu'il en soit. Il n'y avait pas grand-chose à dire ou à faire de plus que cela, en l'occurrence.

Malgré tout, Eponine ne réussissait pas réellement à faire abstraction, mais il le fallait bien, car il fallait tout de même qu'elles n'oublient pas leur amitié, et ce qui la cimentait. Même si elle était compliquait, la vie continuait, malgré tout, et il fallait qu'elles y trouvent un équilibre malgré tout. Quoi qu'il advienne, en tous les cas, Ponine continuerait d'aider, d'aimer et de soutenir sa meilleure amie même si cela devait la mettre en porte-à-faux vis-à-vis de son petit ami. Elle avait beau avoir changé beaucoup de choses à sa vie, mais il restait tout de même des sacrifices qu'elle ne s'imaginait pas capable de faire quoi qu'il en soit. Elle ne sacrifierait jamais Lena, c'était une certitude. Elle avait été là avant que Aaron n'entre dans sa vie et elle avait eu bien trop d'importance pour qu'elle la néglige d'un revers de manche.

-J'irai mieux si j'étais sûre que tout va bien pour toi, répondit-elle sans savoir s'en empêcher.

Elle ne devait pas ressasser cela encore et encore, elle en avait évidemment conscience. Mais c'était ainsi, ça resterait ainsi, elle ne pouvait se porter complètement bien puisqu'elle n'avait pas la certitude que sa meilleure amie se porterait bien et s'en sortirait indemne. Malgré tout, elle savait que ce n'était pas totalement la question non plus. Elle lui demandait comment elle allait de manière générale. Et de manière générale, tout n'allait pas si mal, même si la situation s'était quelque peu compliquée maintenant qu'elle réalisait la situation dans laquelle sa meilleure amie était.

-Mais sinon... tout se passe bien pour moi. Je me sens horrible de dire ce genre de chose mais... je suis vraiment heureuse avec Aaron.

Elle était vraiment vraiment très heureuse avec le jeune homme, et elle culpabilisait que ce soit le cas. Elle aimait un chasseur, elle l'aimait de toute son âme, et même si tous les indices semblaient la sommer de mettre fin à cette histoire pour ne pas faire souffrir son entourage. Elle se retrouvait aux prises avec la plus belle histoire de sa vie. Elle ne voulait surtout pas avoir de regrets. Malheureusement, c'était plus fort qu'elle, il était difficile d'associer ses sentiments à une réalité beaucoup trop brutale.

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O

ui, c’était une bonne chose qu’Eponine soit heureuse, sans doute, mais elle avait du mal à voir les choses de cette façon, à appréhender la situation de cette manière. Même si Lena ne lui tenait pas rigueur de tout cela, Ponine le faisait très bien d’elle-même pour sa part. Elle avait toujours considéré que savourer son propre bonheur au mépris de celui des autres était une preuve ultime et certaine d’égoïsme crasse. En même temps, c’était facile de se dire que renoncer à son bonheur était chose envisageable quand elle n’avait jamais vraiment été heureuse. Elle avait connu des moments de vraie félicité, c’est un fait, mais rien qui soit comparable à la joie intense, à l’alégresse qu’elle ressentait en présence de Aaron.

Un bonheur aussi pur, aussi puissant, on ne pouvait pas le vivre et y renoncer ce n’était tout simplement pas possible. Alors si, c’était tout de même horrible, ce qu’elle faisait, elle avait le sentiment de sacrifier des personnes qui lui étaient chères au seul profit de son histoire d’amour. Alors oui, cette histoire était forte, puissante, et elle savait qu’elle lui durerait toute sa vie… Mais elle ne se sentait pas moins mal pour autant. Si Aaron devait faire quelque mal que ce soit à Lena… elle ne s’en remettrait pas. Elle avait beau avoir renoncé à certaines de ses lubies pour Aaron, elle ne pouvait pas non plus tout oublier, malheureusement.

Alors elle n’avait pas non plus le sentiment de mériter le bonheur auquel elle goûtait. Elle était amoureuse, et aux côtés de Aaron, elle nageait dans le bonheur, mais… mais, une personne qui mériterait le bonheur qu’elle vivait serait une personne qui serait capable d’y renoncer. Ce n’était pas son cas. Entre Aaron et le reste du monde, elle avait fait son choix, elle avait fait son choix pour de bon, et quoi qu’il advienne, jamais, ô grand jamais elle en ferait marche arrière.

-Je ne sais pas ce que je mérite, répondit Ponine dans un fin sourire.

Elle ne voulait surtout pas donner le sentiment de se plaindre, surtout pas dans ces circonstances, mais elle ne pouvait accepter le compliment de Lena sans contester. Elle voulait aussi qu’elle comprenne qu’elle restait en proie au même dilemme, pas pour se donner bonne conscience mais parce qu’elle ne voulait pas que son amitié à l’égard de la sirène puisse être remise en question. Elle ne supporterait vraiment pas ça.

-Je veux que tu sois heureuse, toi aussi, ajouta-t-elle.

Et elle avait peur que ce soit totalement contradictoire avec ses propres aspirations. Pourquoi ne pourraient-elles pas juste trouver le bonheur en même temps. Elle tenait à Lena, et elle se disait que pour être une amie digne de ce nom, il lui faudrait trouver à la jeune femme une situation sûre et durable pour échapper aux chasseurs. Sauf que, pour le moment, rien ne lui venait à l’esprit. Dans sa tête et dans son cœur, le vide intersidéral.

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Q

uand Ponine lui assura qu'elle était heureuse, Lena ne fut pas certaine de pouvoir la croire sur parole. Elle était même convaincue de ne pas le pouvoir. C'était ainsi, la jeune femme considérait seulement qu'il était impossible, quand on se savait menacée, contrainte de fuir ou de se cacher, d'être véritablement heureux. On vivait forcément dans la peur... et quand en plus cette peur était occasionnée, même indirectement, par quelqu'un en qui on avait cru pouvoir faire confiance... Non, définitivement, la jeune femme n'arrivait pas à croire Lena sur parole, quand bien même le ton qu'elle employait pour tenter de la persuader était plutôt convaincante.

Mais c'était sans doute à mettre aussi sur le compte de leurs tempéraments très différents à l'une et à l'autre. Ponine ne pouvait être heureuse que quand elle était sereine. Alors que la vie de la jeune femme avait toujours été des plus tumultueuse. Et dans le fond, Ponine savait qu'elle aimait ça. Mais il y avait une différence, tout de même, entre le fait de vivre sans attache, d'aller de lit en lit au gré de ses envies, et d'être pourchassée par des chasseurs expérimentés qui n'hésiteraient sans doute pas un seul instant à l'abattre froidement si leurs chemins se croisaient. C'était un fait, et Ponine, bien malgré elle, ne réussissait pas franchement à se raisonner. Elle ne voulait pas, pourtant, transmettre son angoisse à la jeune femme. Cette dernière en avait suffisamment bavé comme cela. Mais comment dire ? C'était plus fort qu'elle.

-Est-ce que...

Ponine hésita, elle n'avait aucune envie de vexer sa meilleure amie en quoi que ce soit, et elle sentait bien que la question qu'elle s'apprêtait à poser avait de bonnes chances de déranger grandement sa meilleure amie. Tant pis, elle s'en excuserait le cas échéant, mais puisqu'elle avait commencé, il allait bien falloir qu'elle termine.

-Tu as déjà voulu ne pas être une créature ?

Voilà la question posée. Elle savait que c'était indélicat, mais en même temps, elle-même disait que vivre en tant que créature, c'était s'exposer au danger dès la naissance, elle ne trouverait pas improbable que l'envie l'ait déjà effleurée d'être une simple humaine. Certes, elle n'aurait plus son pouvoir de séduction, mais ce n'est pas comme si la jeune femme en avait réellement besoin en fin de compte. Elle était si parfaite que même sans pouvoir, elle ferait tomber tous les hommes à ses pieds. Et certaines femmes aussi, sans doute. Et puis, pour Ponine, ça avait été l'inverse... elle avait voulu en être une de son côté, de créature, alors, elle pouvait comprendre ce genre de désir, elle le pouvait vraiment. Même si dans un sens, ça semblait plus simple et plus évident que dans un autre.

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L

a réponse de Lena fut directe, vive, sans équivoque, et Ponine regretta d'autant plus d'avoir posé la question. Elle avait laissé parler sa curiosité, mais elle se disait maintenant que c'était malvenu. Lui avoir demandé si elle regrettait d'être une créature, c'était au final comme si elle lui demandait si elle regrettait d'être elle-même, c'était absolument inconvenant, comme question. Mais ce qui était dit était dit, et même si l'humaine se reprochait intérieurement d'avoir articulé ses interrogations en mots, elle ne pouvait pas revenir en arrière. Lena Jenkins était bien comme elle était, et elle ne changerait pour rien au monde, même quand elle se retrouvait menacée, même quand sa vie et sa liberté étaient en danger.

C'était une bonne chose, Ponine ne pouvait que vouloir que Lena se sente bien comme elle était... mais elle, c'est vrai, aurait parfois voulu que Lena ne soit pas une créature. Ou bien n'en soit plus une. Ce serait plus simple comme ça. Pour elle, pour tout le monde... Mais elle n'avait pas le droit, même, de caresser ce genre de désir, c'était injuste, et c'était loin, bien loin de faire d'elle une amie irréprochable.

-C'est juste... on rêve tous d'être différent, parfois, non ? Je veux dire... Elle avait le sentiment de s'enfoncer. Elle savait qu'elle avait été maladroite dans sa question, elle appréhendait de l'être encore davantage en cherchant à se justifier. Mais elle ne se voyait pas revenir sur ses propos non plus. Elle avait posé la question, elle devait donc assumer de l'avoir posée. Moi, j'ai passé presque toute ma vie à vouloir être une créature, alors...

Alors elle se disait que l'inverse était possible. Même si, à présent, elle avait changé d'envie. Pas que cette envie ait totalement disparue, mais elle préférait rester auprès de Aaron que de tout faire encore pour devenir une autre, une autre qu'il n'aimerait plus, une autre qui deviendrait sa cible, et qu'il voudrait tuer, qu'il n'aurait d'autre choix que de tuer. Alors, face à la menace et à l'adversité, n'importe qui pouvait vouloir devenir n'importe qui d'autre... Mais, d'un autre côté... Lena avait toujours été parfaitement bien dans sa peau quand Ponine peinait de manière générale à avoir une quelconque estime d'elle-même. Alors, à partir de là, la jeune femme aurait dû deviner la réponse de la sirène sans avoir à poser la moindre question. Et ça aurait été beaucoup mieux comme ça.

-Je suis désolée, c'était bête, comme question, reconnut-elle quand même dans l'espoir de bien faire oublier sa maladresse de plus tôt. Elle savait que Lena n'était pas rancunière, et elle ne l'avait sans doute pas si mal pris que cela en fin de compte... Mais il n'empêche, malgré tout...

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i, Ponine estimait que sa remarque était bête. Elle estimait que sa remarque était bête, parce qu'elle considérait que sa remarque avait été blessante, et la dernière chose qu'elle ait jamais voulu était de blesser sa meilleure amie, chose qu'elle faisait beaucoup trop souvent, à cause de ses choix, de ses peurs, de ses décisions... En l'occurrence, la jeune femme n'avait jamais voulu insinuer que Lena puisse avoir honte de qui elle était, ce n'était pas le cas, elle savait qu'il n'y avait personne qui soit mieux dans sa peau que sa meilleure amie, et c'était une chose qu'elle lui enviait. Mais tout était.... si compliqué. Elle avait beau en savoir plus grâce à Aaron sur les différentes créatures que ce que ces créatures devaient savoir elles-mêmes, cela ne l'empêchait pas de se sentir, la plupart du temps, désemparée, destabilisée face aux circonstances.

Il y avait d'un côté ses sentiments pour Aaron, si forts, si puissants, si indéniables, d'un autre côté ses aspirations et ses convictions passées. Et à côté de ça, il y avait cette incertitude infinie qui l'écartelait, et ces amitiés qu'elle craignait de perdre une à une, déjà qu'elle en avait si peu, parce qu'elle était manifestement incapable de se lier avec d'autres individus que des créatures quand elle ne tombait pas sous le charme d'un Hellsing qui chassait ces mêmes créatures.

Lena tenta de la rassurer, mais le mal était fait, il était fait parce que Ponine n'avait pas su s'exprimer correctement. Lena ne lui en tenait pas rigueur, parce qeu Lena était la meilleure amie que l'on puisse avoir au monde, mais Ponine, elle, s'en tenait rigueur à elle-même, indéniablement. C'était tout bonnement plus fort qu'elle. Elle préféra ne pas insister malgré tout. Elle avait le sentiment qu'elle ne réussirait qu'à s'enfoncer, et c'était bien évidemment la dernière chose qu'elle puisse vouloir.

A la place, elle choisit de répondre à la question de la sirène. Ce qui n'était pas une mince affaire parce qu'elle-même serait bien incapable de dire où elle en était exactement. De ce point de vue, elle se sentait totalement perdue, parfaitement désorientée. Elle avait renoncé à l'idée de devenir une créature, parce que garder Aaron dans sa vie était plus important que tout le reste. Mais est-ce que l'envie ne la titillait pas régulièrement ? Elle parvenait à se montrer plus rationnelle sur la question, mais elle restait malgré tout incapable de serésigner complètement. Elle se doutait que si une opportunité finissait par se présenter, elle hésiterait presque malgré elle. Parce que c'était le rêve de toute une vie ou presque. Alors elle hocha doucement la tête.

-C'est plus quelque chose que je recherche, maintenant... mais j'y pense encore, parfois...

Souvent.

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P

onine esquissa un fin sourire, tout de même peu convaincu, en entendant les propos de sa meilleure amie. "Parfaite", ce n'était définitivement pas un adjectif qu'elle s'attribuerait. Non, elle n'était pas parfaite, elle estimait même avoir bien plus de défauts que la moyenne : elle était mal à l'aise en société, elle avait tendance à se renfermer sur elle-même quand on lui faisait comprendre qu'elle avait eu tort, elle estimait qu'elle n'était pas franchement belle ou charismatique, elle était limitée par un corps dans lequel elle ne se sentait pas confortable, et surtout, elle était une menteuse et une hypocrite, qui espérait pouvoir concilier son amour pour un chasseur avec son affection pour des créatures et ses propres désirs, toujours pas éteints.

Non, elle n'était pas parfaite du tout, elle était l'inverse de parfaite, même... Mais elle avouait qu'entendre Lena, qui elle était la perfection incarnée, lui donner ce compliment, ça la touchait. Bien sûr, elle se disait qu'elle tenait ce discours en partie pour la rassurer, la réconforter, mais elle ne l'appréciait pas moins. Non, elle l'appréciait même d'autant plus. Elle était assurée de l'amitié de Lena, qui aurait tout à fait pu choisir de se détourner d'elle, mais qui avait fait le choix de rester, de l'entendre, de la rassurer. Alors qu'elle devrait peut-être davantage décider de prendre ses distances.

-Tu crois ? répondit Eponine, avec scepticisme. Honnêtement, je sais pas. J'arrive déjà pas à savoir qui je suis vraiment...

Elle versait dans le mélodrame et la crise existentielle, là, mais c'était plus fort qu'elle. La jeune femme était bouleversée par toute cette situation, et faute de savoir quoi faire et où se positionner, elle finissait même par douter d'elle-même. Mais il n'en avait pas fallu beaucoup non plus pour cela. Elle voulait exprimer en mots ce qu'elle ressentait, la manière dont elle se percevait, mais elle manquait de vocabulaire en cet instant. Encore un défaut à ajouter à la liste.

-Je suis pas parfaite. Je passe mon temps à mentir, aux autres, à moi-même. Et j'ai l'impression de pas pouvoir m'en sortir...

Et maintenant, elle jouait les victimes alors que le sort de Lena était peut-être bien moins enviable que le sien à elle. Elle faisait définitivement n'importe quoi. Elle s'épuisait elle-même. Elle ne savait vraiment pas de quelle manière le vivre, l'appréhender... elle était sûre que Lena, à sa place, aurait su prendre le taureau par les cornes, assumer ses décisions et ses choix. Quoi que décide Ponine, elle ne décidait toujours que tièdement, mollement. Elle aimerait comprendre où était sa place, la trouver et y rester. Elle savait qu'elle était auprès de Aaron, mais ce n'était pas suffisant, il fallait davantage.

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