Etranger est le parent par alliance de l'étranger. (Jane <3333)

Etranger est le parent par alliance de l'étranger.

C’était fait, c’était officiel, Edward avait passé du temps avec Samuel, son fils. C’était quand même quelque peu perturbant. Le jeune homme avait encore un peu de mal à réellement se rendre compte de la situation. Pourtant, il avait tenu son fils dans ses bras, il avait pu le voir, il avait pu commencer à l’aimer déjà. Parce que oui, forcément, le jeune homme aimait d’ores et déjà son fils. Il ne pouvait pas le nier, sérieusement… il était déjà dingue de sa bouille et il ne pensait pas du tout que ça se passerait comme ça. Bon, en même temps, il ne savait pas du tout comment les choses allaient se passer, comment il allait s’en sortir. C’était officiel, Edward était père. Réellement. Ce n’était plus juste une idée comme ça, quelque chose qui allait arriver dans le futur. C’était vraiment concret maintenant. Et c’était bizarre. Bon, surtout qu’en prime, la situation avec Perséphone ne manquait pas d’être étrange aussi. Surtout au vu de ce qui s’était passé, de ce que le jeune homme avait révélé à son ex petite amie.

Bref, il ne savait pas vraiment comment il se sentait en cet instant précis. Il était un peu perdu. En un sens, il était heureux parce que Samuel était adorable – du moins pour ce qu’il en avait vu, on ne pouvait pas dire que le jeune homme avait eu l’occasion de réellement avoir à faire un bébé dans un quotidien –, mais en même temps il se sentait perdu, il se sentait un peu nostalgique. Ou un tas de truc, sans qu’il ne sache vraiment comment les interpréter. La seule chose qu’il savait, pour le moment, c’était qu’il rentrait chez lui et qu’il avait simplement envie d’être auprès de son épouse. Qu’il avait besoin des bras de Jane, de la sentir contre lui, de juste l’avoir avec lui. Sauf qu’elle n’était pas encore rentrée. Rien qu’en passant la porte, le jeune homme savait bien que son âme sœur ne se trouvait pas là. Il pourrait très bien aller la chercher, sauf que… eh bien sa fierté idiote l’en empêchait. Au vu de la manière dont ils s’étaient quittés, le jeune homme ne parvenait pas à se dire qu’il pouvait juste aller la chercher, où qu’elle soit. Mais en la cherchant, il pourrait la retrouver sans doute. Ce qu’il ne ferait pas.

Il s’était installé dans le canapé, un verre à la main, où ils étaient tranquillement avec Jane avant qu’ils ne soient interrompu par Ridley. Il ne faisait pas si froid que ça, le printemps était doux après tout et pourtant, Edward avait allumé un feu dans l’âtre de la cheminée. Simplement parce qu’il avait eu besoin de le faire. Son regard ne quittait pas les flammes du feu qui se consommait dans la cheminée, alors qu’il pensait à tut ça. Il était père… vraiment. Et c’était vraiment étrange, vraiment perturbant. Même si dans tous les cas, ce n’était pas comme s’il allait pouvoir envisager d’avoir Samuel pour lui avant un moment.

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J

ane venait de vivre les heures si ce n'est les plus éprouvantes (elle en avait tellement vécu déjà que ce serait sans doute exagéré de dire une chose pareille), du moins les plus étranges de toute son existence. Bizarre était bien le mot qui convenait, parce qu'au-delà de la tension manifeste qui avait conclu sa dernière conversation avec Edward, elle était en lutte avec une multitude de sentiments différents qui, il faut bien le dire, n'avaient absolument aucun rapport les uns avec les autres. Elle ressentait de la crainte, bien sûr, parce qu'elle se rendait bien compte que sa vie ne serait absolument plus la même bientôt, ce qui l'inquiétait forcément, elle ressentait de la jalousie, aussi, parce qu'imaginer Edward au côté de Perséphone, cajolant leur enfant, était une épreuve pour elle. Sans oublier ce dégoût d'elle-même, parce qu'elle savait que cette situation était ce qu'elle était en partie parce qu'elle avait fait des choix qu'Edward n'avait pas approuvés, et dont les conséquences étaient irréversibles. Mais à côté de ça, eh bien, elle éprouvait comme des... fulgurances de joie ou de fierté. Le sentiment de nouveau père d'Edward était si puissant que Jane, d'où qu'elle se trouve, le ressentait. Et quelque part, ça la rendait heureuse, parce qu'elle voulait que son mari soit heureux... D'un autre côté, une part d'elle, égoïste, aurait voulu qu'il déteste cet enfant ou que les choses se passent atrocement mal avec son ex. Mais elle savait qu'il n'en était rien. Quand elle rentrerait chez elle, elle retrouverait un Edward jeune papa, sans doute aux anges, qui essaierait peut-être de le cacher pour la ménager, mais n'y arriverait qu'à moitié, et elle-même se sentirait coupable de ne réussir que vaguement à se réjouir pour elle, se sentant malheureuse et accessoire dans la vie de son âme soeur, à présent.

Elle n'avait pas envie de franchir le seuil de leur maison dans le pire état d'esprit possible, alors elle avait pris sur elle autant que possible, elle avait essayé de se calmer, de se détendre. Elle savait qu'Edward était rentré, c'était difficile à expliquer, mais elle sentait que son état d'esprit avait un peu changé... Alors il devait être de retour, et l'attendre, et Jane avait peur de le revoir. C'était bête, mais entre leur prise de becs et le moment fort qu'Edward avait dû vivre, elle ne savait pas où se situer. Elle ne voulait pas s'en prendre à lui une fois encore, elle voulait prouver qu'elle était suffisamment forte pour affronter cette situation... mais est-ce que c'était le cas, justement ?

Dans tous les cas, elle ne pouvait pas retarder le moment indéfiniment, alors elle finit bel et bien par rentrer. Elle se dirigea d'instinct vers le salon, où Edward se trouvait, assis sur le canapé, un verre à la main. Elle resta figée quelques secondes. Elle ne savait pas quoi dire. A part...

-Alors ?

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Quand Jane arriva, Edward savait évidemment qu’elle arrivait. C’était comme ça, il ne pouvait que la sentir. Quand elle approchait, le jeune homme le savait et ça lui faisait forcément du bien. Ou pas, par moment, mais là ça lui faisait du bien. Quand bien même, le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il le fait qu’il appréhendait un peu son retour. C’était bête, sans doute, mais il n’y pouvait rien, au vu de la situation. Outre le fait qu’ils s’étaient quelque peu pris la tête avant qu’il ne parte de la maison tout à l’heure, avant qu’ils ne parlent de chez eux d’ailleurs tous les deux, eh bien le jeune homme s’était quand même rendu auprès de son fils et de son ex petite amie. Donc, oui, forcément, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter un peu pour le retour de Jane, parce qu’il n’avait aucune envie de se prendre de nouveau la tête, il n’était pas du tout dans l’état d’esprit pour le faire.

Quand elle arriva donc, elle se rendit directement dans le salon, parce qu’elle savait sans aucun doute qu’elle se trouvait là. Elle arriva devant lui donc, elle ne dit rien pendant quelques secondes, avant de lui demander tout simplement « alors ? ». Le jeune homme avait pas mal de chose à lui dire, il avait envie de faire pas mal de chose aussi. Il ne répondit pas tout de suite, se contentant juste de regarder la jeune femme, réfléchissant à ce qu’il allait dire.

« Il est… » Il hésita, c’était vraiment bizarre quand même de se dire qu’il allait devoir parler de son fils à Jane. Pendant si longtemps, cet enfant n’avait été qu’une idée en l’air comme ça. Ça avait ensuite pris un peu plus forme quand ils avaient commencé à préparer la chambre, à se faire vraiment à l’idée qu’il allait arriver. Mais ce n’était pas comme maintenant, après qu’il ait eu l’occasion de voir Samuel, de le tenir dans ses bras… et de commencer déjà à l’aider. « Il est mignon. » C’était la vérité, il n’allait pas mentir quand même. Il trouvait Samuel mignon et il l’aimait déjà. « Il s’appelle Samuel. »

Il avait quand même d’autres choses, clairement, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir quand même envie de se retenir un peu. Il ne quittait pas la jeune femme du regard en tout cas, se concentrant sur ce qu’elle ressentait. Il avait besoin de savoir ce qu’elle ressentait, mais en même temps il ne parvenait pas entièrement à se concentrer dessus, trop envahi par ses propres sentiments. C’était horrible, il n’avait aucune envie que ça reste comme ça, mais pour le moment il était juste entièrement perdu.

« Il va rester chez Perséphone pour le moment, elle ne veut pas qu’il vienne. » Dit-il alors, pour qu’elle soit au courant qu’ils n’étaient pas encore prêt à l’accueillir, ce qui n’était pas si mal en soit, même si ça l’agaçait quand même. Mais pour Jane, pour eux, c’était peut-être mieux. « Et elle voulait que Ridley soit son parrain alors… j’ai tout balancé. »

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S

amuel... Voilà, c'était fait, c'était dit. Cet enfant avait un nom. C'était un petit garçon, il s'appelait Samuel, et il était mignon... et au-delà de ça, Jane ne pouvait que le sentir et le comprendre, Edward l'aimait. C'était une bonne chose, bien sûr, tout comme Jane avait voulu que son âme soeur assume sa paternité, elle voulait dans la même optique qu'il aime son enfant, pour que ce dernier ne vive pas comme elle avait vécu, sans l'amour d'un père. Mais c'était une chose de le penser en théorie, une autre de le vivre dans les faits. Et dans les faits, eh bien... Eh bien ça faisait mal. Elle faisait de son mieux pour se raisonner, pour apaiser sa douleur, mais elle n'y arrivait pas, c'était plus fort qu'elle. Elle devrait se réjouir pour Edward, dont elle ne voulait pas gâcher le bonheur de futur papa, à l'heure où elle l'avait pardonné, où elle avait accepté cette situation... Mais c'était difficile, parce que tout devenait plus réel. L'existence de cet enfant n'avait plus rien d'hypothétique à présent. Leur vie était définitivement changée, et ils n'avaient pas d'autre choix que d'ouvrir les yeux sur la situation et de faire avec, ne leur en déplaise. Et au fond, même si elle n'avait pas le droit de l'admettre, ça lui déplaisait bel et bien. Et elle s'en voulait, parce que ça allait encore et toujours être la même chose : elle ne pouvait pas lui reprocher une chose qu'elle avait après tout acceptée, et en même temps, la simple pensée que l'amour qu'il éprouvait pour son fils dépasse l'amour qu'il ressentait pour elle la rendait positivement malade.

Il lui précisa que pour le moment, Enjolras préférait garder l'enfant avec elle. Jane trouvait ça assez culotté en soi, mais c'était loin de la déranger pour autant. En revanche, sentir l'agacement d'Edward à l'idée de ne pas avoir son fils à ses côtés lui faisait plus de mal qu'elle ne l'aurait soupçonné de prime abord, comme si un étau lui comprimait le coeur, comme si elle n'était tout bonnement plus capable de respirer. Et il lui parla de Ridley, que Perséphone avait voulu nommer comme parrain. Et du fait qu'il lui avait balancer toute la vérité. Il avait bien fait, évidemment, c'était même normal....

-Tant mieux, répondit-elle, incapable de s'exprimer autrement. Tant mieux qu'il ait dit la vérité.

Mais tant mieux aussi que cette vérité ait pu faire souffrir Perséphone, et Léo. Tant mieux au fond aussi que le fils d'Edward ne soit pas chez eux directement. C'était cruel mais elle préférait. Et elle s'en voulait de le préférer.

-Comment tu te sens ?

Au fond, elle le savait, mais ses propres sentiments étaient si confus qu'elle ne savait faire autrement.

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Quand Jane affirma que c’était tant mieux, Edward ne savait pas vraiment si elle disait ça parce qu’il avait tout avoué à son ex petite amie pour les manigances de Leopold – ce qui n’avait pas manqué de faire énormément de mal à la jeune femme d’ailleurs – ou bien parce que celle-ci ne voulait pas lui laisser son fils dans l’immédiat. Edward pouvait très bien le reconnaître, ils avaient besoin d’encore un peu de temps. Ce qui s’était passé au moment où l’ex de la jeune femme était venu leur annoncer que Perséphone avait accouché était quand même la preuve que oui, ils avaient clairement besoin de temps et qu’ils n’étaient pas prêt. Jane allait pouvoir se faire à l’idée que Samuel était arrivé et s’habituer à ressentir… ce qu’il ressentait pour son fils. Parce que oui, il l’aimait et il ne pouvait rien contre ça. Il ne pensait pas que ça serait si immédiat et en un sens, Edward avait encore un peu de mal à se sentir père (et tant qu’il n’aurait pas passé plus de temps avec son fils, qu’il n’avait pas eu un peu de quotidien avec lui, ça serait le cas), mais il l’aimait… dans tous les cas, il aimait ce fils qu’il avait et il en était fier aussi. Des sentiments difficiles sans doute pour Jane. De son côté, le jeune homme savait qu’il serait sans doute en train de mourir à petit feu si la situation était inverse. Mais ce n’était pas comme s’il pouvait y faire quelque chose pour l’heure. Alors oui, en un sens, il savait qu’ils avaient besoin de temps, mais rien n’enlevait pour autant sa frustration à l’idée que Perséphone ne le sente pas à la hauteur de s’occuper de son fils, qu’elle n’ait pas confiance en lui.

Jane lui demanda comment il se sentait et très franchement, Edward n’avait aucune réponse à cette question. C’était un flot continue de sensation différente, sans qu’il ne parvienne vraiment à savoir ce qu’il ressentait. En un sens il était heureux, dans un autre sens il était frustré, ou encore même terrifié. Et puis, il y avait le flot de sentiment de Jane qui se mélangeaient complètement avec les siens, donc oui… il n’avait aucune idée de comment il se sentait vraiment. Sans dire un mot, le jeune homme posa son verre et se leva pour s’approcher de Jane, venant devant elle, avant de venir caresser doucement son visage pour profiter de cette douce chaleur. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà ça.

« Mieux depuis que tu es arrivée. » Et il ne mentait pas. Parce que même s’il ne pouvait pas nier le fait qu’il était heureux de la naissance de son fils, qu’il en était même fier en un sens, il ne se sentait que mieux quand il était avec Jane. Parce qu’il avait juste besoin d’elle. « Et toi ? »

Il le savait en partie mais c’était tellement confus. Souvent ils étaient sur la même longueur d’onde, mais là il y avait définitivement un sacré bouleversement.

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A

vant que de répondre quoi que ce soit, Edward se rapprocha d'elle, caressa doucement son visage du bout de ses doigts. Elle ferma les yeux une fraction de seconde quand elle sentit cette chaleur douce et familière l'envahir complètement. Elle devait bien le reconnaître, ça lui faisait tout de même du bien. Pas au point d'interrompre le chaos de ses pensées, mais au moins, elle se sentait un tout petit peu apaisée. D'autant plus qu'elle savait bien qu'il était sincère quand il affirmait qu'il allait mieux depuis qu'il la retrouvait. Elle était certaine qu'il le pensait, même s'il avait été aussi un homme heureux en présence de son fils. Malgré tout, il n'était pas simple pour Jane d'y croire à cent pour cent. Elle savait qu'à partir de ce jour, elle ne suffirait plus jamais à elle seule à son époux, parce qu'il y avait un autre être en ce bas monde auquel il tenait plus qu'à sa propre vie, et elle n'y était absolument pour rien. Il lui retourna la question, et Jane eut du mal à savoir comment formuler les choses.

Tant de pensées différentes se disputaient au creux de son cerveau, et elle avait bien du mal à faire la part des choses. Elle n'avait surtout pas envie de marteler son âme soeur de sentiments négatifs, elle n'avait pas envie de le faire culpabiliser, mais en même temps, est-ce qu'elle pouvait vraiment garder pour elle le fait que cette situation la rendait malheureuse. Elle luttait, de tout son être, pour être suffisamment forte, pour réussir à y faire face, mais la vérité, c'est qu'elle se sentait mal, qu'elle était jalouse de Samuel, qu'elle avait peur de la vie qui les attendait à présent. Elle ne savait définitivement pas ce qu'il adviendrait d'eux à partir de cet instant précis, et c'était angoissant.

-Je ne sais pas trop, dit-elle doucement, incapable de mettre es mots sur ce qu'elle éprouvait sans se montrer, une fois de plus, déplaisante ou blessante. Elle attrapa l'une des mains d'Edward et la serra aussi fort que possible dans la sienne, comme si ce geste pouvait véritablement exorciser les démons qui dansaient dans son coeur et dans son esprit. Cela ne marchait qu'à moitié. C'est pas... la grande joie..., admit-elle quand même, parce qu'il le fallait bien, et qu'il n'allait pas croire l'inverse de toute manière. Mais ça va finir par passer.

Et à un moment ou à un autre, elle parviendrait à peut-être pas se réjouir de la situation mais à l'appréhender sereinement. Il n'y aurait sans doute pas mille manières de faire au bout du compte, il allait falloir qu'elle rencontre et accepte Samuel, ce qui semblait simple sur le papier, mais ne l'était pas tant.

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Que Jane lui affirme qu’elle ne savait pas trop comment elle allait, Edward n’était pas spécialement surpris. Pour la simple et bonne raison qu’il se rendait bien compte qu’ils étaient quand même largement perdus tous les deux. Sans doute qu’ils avaient simplement besoin d’un peu de temps encore, pour digérer tout ça. Il la laissa prendre une de ses mains, la serrant fortement, profitant encore et toujours de la chaleur qui l’envahissait. Il n’y avait rien qui le soulageait plus que ça, même si ce n’était pas forcément suffisant, même s’il se rendait compte que ça ne suffisait pas pour Jane non plus. Il aimerait avoir une solution à tout cela, mais en réalité pour ça il faudrait qu’il revienne en arrière. Or, est-ce qu’il avait réellement envie de revenir en arrière ? Pas forcément, puisqu’il ne pouvait pas nier que Samuel avait quand même une sacrée place dans sa vie. Il ne l’avait vu qu’une seule fois, mais ça lui suffisait à savoir que son fils était juste l’une des personnes qui comptait le plus pour lui à présent. Il aurait aimé qu’il n’y ait que Jane, mais il ne pouvait pas faire comme si cet enfant n’existait pas.

Quand Jane précisa que ce n’était pas la grande joie, il aurait aimé avoir une solution toute trouvée pour la soulager pleinement, même si ce n’était pas possible. Il avait envie qu’elle soit heureuse, mais en même temps il ne pouvait pas lui demander l’impossible non plus. Ça allait finir par passer… Edward ne savait même pas si son épouse le croyait réellement ou si elle disait ça dans le seul but de le rassurer.

« J’espère. » Dit-il dans un souffle, parce qu’il n’allait pas mentir. Il espérait en effet que ça allait passer, qu’elle allait parvenir à supporter tout cela. Parce que même si elle lui avait pardonné, même s’ils avaient dépassé quelques épreuves… il ne savait que trop bien que toute cette situation était encore bien trop étrange, encore bien trop difficile. Il fallait surement crever l’abcès et le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il avait hâte de pouvoir lui présenter Samuel, mais il n’avait pas envie de précipiter les choses. « La seule chose que je souhaite c’est qu’on soit heureux. » Ce qu’elle savait évidemment, elle ne pouvait pas l’ignorer. Mais ça ne voulait pas dire que ça résolvait le problème, bien au contraire. Rien n’enlevait le fait que Jane devait accepter la présence de Samuel et que c’était un effort surhumain qu’il lui demandait. Un effort qu’elle ne pourrait peut-être pas fournir, qu’il n’avait pas forcément le droit de lui demander. Et forcément, quand il disait vouloir qu’ils soient heureux, il parlait de lui et de Jane ensemble, mais il ne mettait pas de côté Samuel pour autant. « Je ferais tout pour que tu sois heureuse. » Précisa-t-il, même si pour cela, il aurait fallu qu’il ne joue pas au con si souvent dans le passé. Encore une fois, ils ne pouvaient malheureusement pas réécrire l’histoire, ou le ciel.

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L

a réponse d'Edward était aussi sincère qu'elle puisse l'être, et Jane en avait bien conscience, ce qui ne rendait au demeurant le situation que plus douloureuse à ses yeux. Il espérait que sa situation s'améliore, tout comme elle l'espérait elle-même... mais rien ne saurait le garantir pour autant, et ça aussi elle en avait bien conscience... Il l'espérait, il n'en était pas sûr, parce que rien n'était sûr, en réalité. Rien de sûr, tout d'incertain, voilà ce qu'était en train de devenir leur vie... et elle se sentait responsable, parce que c'était elle qui mettait des freins, parce que c'était elle qui l'empêchait d'être complètement heureux. Seulement, elle n'y pouvait rien... Elle aimerait savoir forcer son bonheur... mais elle n'y arrivait pas. Ce n'était pas quelque chose qui se commandait, malheureusement... Dans le cas contraire, elle ferait ce qu'il faudrait pour ne jamais souffrir... sachant que cela, forcément, aurait le don de le faire souffrir aussi. Tout ce qu'il voulait, c'est qu'ils soient heureux, et c'était totalement réciproque, elle aussi avait envie qu'ils soient heureux, comme ils parvenaient beaucoup trop rarement à cet état de bonheur réel et constant. Et pourtant ils savaient pertinemment qu'ils avaient besoin l'un de l'autre, qu'ils n'étaient rien l'un sans l'autre et qu'ils étaient la clé du bonheur de l'autre. Mais il fallait passer outre tant d'obstacles qu'il était bien difficile de faire tout simplement abstraction avant de passer à autre chose.

-Je sais bien, répondit-elle doucement quand il affirma qu'il serait prêt à tout pour qu'elle soit heureuse.

Elle savait en effet que c'était le cas, et elle n'avait jamais d'ailleurs eu réellement eu de doutes à ce sujet, seulement, il n'y avait rien qu'il puisse faire en la circonstances. A part, bien sûr, remonter le temps, ne jamais la tromper avec Perséphone et tout simplement venir la retrouver... Mais ce n'était pas possible, alors tant pis, il fallait juste... se contrôler et agir de façon... pondérée et raisonnable. La perfection n'était pas de ce monde, alors leur situation ne serait sans doute jamais véritablement parfaite, mais après tout, cela ne les empêcherait pas de s'aimer pour autant... de s'aimer beaucoup trop, même.

-Dis-moi juste que je suis toujours la personne qui compte le plus pour toi, dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

Bien évidemment, elle savait pertinemment qu'elle lui en demandait trop, qu'elle n'avait pas le droit d'attendre de lui qu'il lui fasse une telle promesse, mais c'était comme ça, elle avait besoin de rester le centre de son univers, parce qu'il resterait à jamais le centre du sien, et pour toujours, personne ne l'en empêcherait.

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Jane lui précisa qu’elle savait qu’il voulait seulement qu’elle soit heureuse et qu’il était prêt à tout pour qu’elle le soit. En un sens, le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il appréciait qu’elle soit au courant, qu’elle en ait bien conscience, mais en même temps… eh bien, il savait aussi que ce n’était pas suffisant. Pour la simple et bonne raison qu’il ne suffisait pas qu’il ait envie qu’elle soit heureuse et qu’il soit prêt à tout pour qu’elle le soit… qu’elle allait l’être. Il pourrait peut-être donner tous les efforts du monde pour arriver à apaiser la situation, ils ne savaient même pas si c’était possible. Mais au fond, le jeune homme se disait qu’ils pouvaient quand même y arriver. Edward gardait surtout en tête qu’ils avaient quand même passer énormément d’épreuve tous les deux, qu’ils en avaient vu des vertes et des pas mures, qu’ils avaient même sans doute vécu pire que n’importe qui en ce bas monde (même si ça serait sans doute égocentrique de penser ça, mais ils en avaient chier quand même), alors ils pouvaient quand même arriver à surmonter ça. Edward voulait croire qu’ils allaient le faire.

Quand Jane lui demanda la faveur qu’elle lui demanda… Edward ne mit pas longtemps à répondre. Il planta son regard dans celui de son épouse, posant ses mains sur ses épaules, pour qu’elle voit bien qu’elle n’aurait aucune raison de douter de ses paroles.

« Tu es la personne la plus importante pour moi Jane. Je serais bien incapable de m’en sortir si tu n’étais pas là. Je pourrais tout perdre, ça ne serait en rien comparable si je devais te perdre toi. » Et il le pensait vraiment. Samuel… il l’aimait et il avait d’ores et déjà envie de le protéger, de faire en sorte d’être un bon père. Mas si jamais un malheur devait arriver, si Perséphone devait décider qu’elle ne voulait pas de lui dans sa vie, s’il devait le perdre… ça serait évidemment un déchirement il le savait d’avance même s’il n’avait finalement que passé quelques minutes avec son fils pour l’instant, mais ça n’aurait rien de comparable s’il devait perdre Jane. Il ne ferait pas le choix, il serait bien incapable de faire un choix même. Mais rien n’enlevait que Jane était celle qui comptait le plus, celle dont il avait besoin, ne serait-ce que pour respirer. « Et ce n’est pas juste parce que nos vies sont liées. »

Il ne voulait pas qu’elle ait le moindre doute du tout. Et même si ça devait le faire passer pour un mauvais père, ça n’enlevait rien à ce qu’il pensait vraiment. S’il devait perdre Samuel, il aurait beaucoup de mal à s’en remettre, c’était évident. Mais s’il devait perdre Jane, il ne s’en remettrait tout simplement jamais, et pas seulement parce qu’il mourrait avec elle. Si elle devait le quitter, ne plus jamais l’approcher… il ne le supporterait pas. Il y avait d’autres personnes dans sa vie, il ne pouvait pas le nier, il aimait d’autres personnes… mais Jane, elle était son tout.

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ane savait bien, au fond, qu'elle n'avait aucun droit de faire promettre à Edward une telle chose, que c'était totalement disproportionné, et qu'elle devrait plutôt accepter qu'il puisse y avoir suffisamment de place dans son coeur, à la fois pour elle et pour son fils. Après tout, il ne l'aimait pas du même amour que celui qu'il éprouvait pour elle (et encore heureux). Elle devrait l'accepter et ne pas insister. Oui, elle le devrait, mais elle n'y arrivait pas. Elle avait besoin, et aujourd'hui plus que jamais, de se sentir adorée, de se sentir unique, qu'Edward la regarde et ne voie qu'elle. Bien sûr, que c'était parfaitement égoïste, et bien sûr qu'elle le savait, mais elle n'y pouvait rien, c'était tout simplement plus fort qu'elle. Et elle osait d'autant plus qu'elle savait au fond que si la situation était inversée, il n'hésiterait pas à faire de même (quoi qu'il se serait sans doute barré depuis longtemps et n'aurait pas toléré sa trahison... elle, elle était trop faible pour ne pas la lui pardonner, même si elle en souffrait, même si c'était avec la plus grande difficulté). Edward prononça donc précisément les mots que la jeune femme avait envie d'entendre, et ce serait mentir que de prétendre qu'ils ne lui faisaient pas le plus grand bien. Est-ce qu'il le pensait ? Elle avait le sentiment que oui, et elle l'espérait vraiment, en tout cas, parce que de son côté, il était évident qu'elle était folle de lui et ne voyait que lui. Et comme lui, elle pourrait bien tout perdre, du moment qu'elle ne le perdait pas lui, au-delà du fait que leurs vies et destins étaient liés, non c'était bien plus fort que ça. C'était sans doute horrible à dire vis à vis de Samuel... mais franchement, comble d'égoïsme, elle s'en fichait complètement.

Jane observa longuement son âme soeur sans rien dire, essayant de cerner dans son regard toute la véracité de ce qu'il disait. Elle savait qu'il ne mentait pas, elle sentait qu'il ne mentait pas... mais c'était si difficile malgré tout ! Elle avait bien du mal à appréhender la situation sans éprouver d'emblée un sentiment de crainte et d'incomplétude. C'était plus fort qu'elle, elle n'y pouvait tout simplement rien. Et elle craignait un peu que sa vie ne finisse par se résumer à cela, le besoin constant d'être rassurée. Elle s'était toujours estimée sûre d'elle, mais elle n'était franchement plus certaine de l'être à l'heure actuelle, loin de là, même. Avant de prononcer le moindre mot, la jeune femme se contenta simplement de s'emparer des lèvres de son âme soeur... comme si sa vie en dépendait. Parce qu'elle avait un peu le sentiment que c'était le cas. Puis après un moment, son souffle se déposant sur ses lèvres.

-J'ai tellement peur de te perdre...

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Pendant un temps, Jane ne dit rien et se contenta de l’observer. Edward se doutait que c’était surtout un moyen pour elle de confirmer le fait qu’il pensait réellement les mots qu’il disait et qu’il ne se contentait pas juste de les lui dire dans le but de lui faire plaisir. Et à une époque, c’était le genre de chose qu’il aurait été capable de faire. Que ça soit avec Jane ou avec n’importe qui d’autre. D’ailleurs, ça ne changeait pas grand-chose pour les autres personnes, il était parfaitement capable de se contenter de dire ce qu’ils voulaient entendre dans le but d’obtenir quelque chose. C’était arrivé tant de fois avec Perséphone après tout, bien trop de fois sans doute et sans cela ils ne seraient pas dans une telle situation. Mais avec Jane, ce n’était pas possible, parce qu’elle savait quand il mentait. Oh, c’était déjà arrivé qu’il parvienne à lui mentir quand même… mais là, il n’y avait aucun doute qu’elle le sentirait. Alors, elle pouvait se concentrer sur lui autant qu’elle voudrait, elle ne pourrait que se rendre compte qu’il n’était pas en train de lui mentir. Même si ça voulait dire qu’il devait être un fin connard (mais en même temps, ce n’était pas comme s’il n’avait pas l’habitude).

Pour toute réponse, Jane vint s’emparer de ses lèvres. Edward ne manqua pas de le lui rendre, avec toute l’intensité possible, en grande partie parce qu’il avait quand même le sentiment que ça faisait une éternité qu’il n’avait pas senti les lèvres de Jane sur les siennes. C’était faux bien sûr, mais il s’était quand même passé pas mal de chose depuis la dernière fois qu’ils s’étaient embrassés, quand ils avaient été tranquille chez eux profitant de leur quotidien se résumant à pas mal de glandage, avant que Ridley ne vienne lancer la bombe. Il ne manqua pas d’en profiter donc un maximum, le plus possible, jusqu’à ce que leurs lèvres se séparent. Quand Jane reprit la parole, elles s’étaient à peine éloignées, il ne pouvait que sentir son souffle sur ses lèvres.

« Tu ne me perdras jamais. » Dit-il sans s’écarter, en aucun cas. Pour appuyer son argumentaire – si on pouvait vraiment qualifier les choses de cette manière – il ne manqua pas de l’embrasser de nouveau, pour lui prouver qu’il était sincère, qu’il était là déjà. Et comment ne pas le réaliser pleinement alors qu’il ne fallait qu’un baiser réellement pour que Edward ait tous les sens retourné et la conviction suprême de ce qu’il disait. Jane comptait plus que tout, même plus que son fils, c’était cruel mais c’était comme ça. S’il perdait Samuel, il serait dévasté, de même pour Ambre, pour Electre, mais s’il devait perdre Jane, il ne serait simplement plus rien du tout, incapable de s’en remettre d’une quelconque manière. « Je suis là, je resterais toujours là. » Il marqua une pause, son regard plongé dans celui de son épouse. « Je ne m’éloignerais jamais de toi, quoi qu’il puisse arriver. Et nous partirons ensemble. »

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E

lle ne le perdrait jamais... Jane s'imprégna au maximum de ces mots chargés de sens, qui avaient le don de la faire frissonner. Au fond, pourtant, c'était une chose qu'elle savait, par la force des choses. Ils avaient failli se perdre l'un l'autre tant de fois... et la plupart du temps, par la faute l'un de l'autre, alors ils savaient très bien que ça ne pouvait pas être aussi simple quoi qu'il en soit, qu'ils étaient bien incapable de se séparer, de se perdre, de s'éloigner, ils avaient un besoin vital l'un de l'autre, tout simplement. Et donc, les mots qu'il prononçai, il les pensait forcément. Mais cette situation, là... C'était si inédit par rapport avec tout ce qu'ils avaient déjà vécu que la jeune femme ne pouvait s'empêcher de douter tout de même, c'était même plus fort qu'elle. Si quelque chose pouvait les perdre mieux que n'importe quoi d'autre c'était clairement, à ses yeux, l'intervention d'une tierce personne. Seulement, difficile de douter de l'honnêteté de sa promesse quand ses lèvres venaient ses déposer avec tant de vigueur sur ses lèvres. En un baiser seulement, ils savaient s'exprimer tant de choses... Elle aimerait, parfois, que leurs vies se résument à ça, à ces baisers passionnés et langoureux, à ces étreintes qui lui faisaient si sûrement oublier le reste du monde. L'ennui, c'est que le reste du monde ne disparaissait pas pour autant.

L'ennui, au bout du compte, c'est que même s'ils pouvaient en éprouver l'envie sur le moment, ils ne souhaiteraient jamais vraiment que le reste du monde disparaisse pour de bon. Ils seraient bien incapable de vivre dans ces conditions. Bref... rien n'était gagné, mais entendre son âme soeur lui assurer qu'elle ne l'abandonnerait jamais, c'était tout déjà un excellent début. Puisqu'il lui assurait qu'il serait toujours là, puisqu'elle le désirait plus que tout, quelles craintes pourrait-elle donc avoir au bout du compte ? Aucune... Elle était tentée de lui demander de le lui promettre une fois de plus, mais elle savait bien que ses propos tenaient lieu de promesse en eux-mêmes. Alors il fallait, une bonne fois pour toutes, qu'elle sache s'en satisfaire. Pourtant, cela lui était d'une difficulté sans nom. Il manquait quelque chose, elle ne mettait pas complètement le doigt dessus, mais c'était là. Et ce quelque chose gâchait tout. Jane se blottit une fois de plus dans les bras d'Edward. Une manière comme une autre de se rassurer, pas complètement efficace au passage, mais c'est tout ce qu'elle était capable de faire.

-C'est juste... Juste, non, pas "juste"... mais impossible de ne pas minimiser les choses. Il y a tout un aspect de ta vie sur lequel je n'ai plus aucune prise, et je sais pas comment je vais vivre avec ça. Même si c'était couru d'avance, et ils le savaient.

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Ce n’était pas sans raison évidemment que Jane s’inquiétait, il y avait de quoi. Comme pour beaucoup de chose. Clairement, Edward lui-même ne manquait pas d’être particulièrement flippé, ne serait-ce parce qu’il n’était pas certain de savoir comment les choses allaient se passer avec Samuel dans le futur et s’il allait gérer tout ça. Mais ce qu’il savait, dans tous les cas, c’était que rien ne pourrait le séparer de Jane. Même si évidemment, c’était facile à dire pour lui. Il était évident qu’il ne réagirait pas comme ça si la situation avait dû être inversé et il ne pouvait que remercier intensément son âme sœur de sa patience et simplement du fait d’être encore là. Elle avait peur de le perdre, alors que concrètement c’était lui qui avait risqué de le perdre à longueur de temps, qui agissait bêtement au point de risquer leurs couples. Alors qu’il y tenait… évidemment. Il avait mis du temps avant de s’en rendre complètement compte, mais maintenant ça ne faisait évidemment aucun doute. Ils étaient là l’un pour l’autre et il n’y avait aucune raison qu’ils se perdent… si Edward arrêtait ses conneries donc et il était évident qu’il allait les arrêter.

Edward savait bien que Jane avait besoin de temps, elle avait besoin de temps depuis le début, depuis qu’elle connaissait la vérité et les étapes étaient franchis petits à petits. Même s’ils ne s’étaient pas concrètement séparés, ils avaient quand même mis un peu de temps avant de se retrouver. Et elle avait eu besoin de plus de temps encore pour réellement lui pardonner sa trahison, maintenant il fallait juste qu’elle arrive à supporter la situation dans sa globalité. Juste, ça semblait si simple dit comme ça, mais Edward se doutait que c’était plus dur que jamais. Au final, sa position était la moins à plaindre effectivement, même s’il se sentait impuissant, incapable d’aider son âme sœur à aller mieux. Le jeune homme serra ses bras autour de son âme sœur, quand elle se blottit contre lui, l’écoutant lui dire que c’était simplement (mais pas si simplement que ça) qu’elle n’avait aucune prise sur une part de sa vie et qu’elle ne savait pas comment vivre avec ça. Forcément… tout ce qui concernait Samuel le sortait clairement de leur petite bulle, cette bulle où il n’y avait qu’eux et où le reste du monde pouvait aller se faire voir. Ça serait si simple s’ils pouvaient juste envoyer chier le monde et tout oublier de ce qu’il y avait autour, mais ce n’était évidemment pas possible. Et encore moins maintenant qu’avant.

« J’ai pas vraiment plus de prise que toi tu sais… » Dit-il dans le but de tenter de la soulager un peu. C’était le cas, le jeune homme avait clairement le sentiment de ne rien gérer du tout. « Mais dans tous les cas, ce qui me concerne te concerne forcément. » Perséphone ne serait pas d’accord avec ça, mais il s’en foutait. « On peut tenter d’essayer d’y avoir prise ensemble. »

Ou pas, il n’en savait rien. C’était le souci, Edward n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait/devait faire pour aider Jane. Il essayait, comme il tentait de comprendre, mais ce n’était pas évident. Il avait du mal à comprendre ce que son âme sœur ressentait vraiment.

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E

dward avait beau dire qu'il n'avait pas plus de prise sur la situation qu'elle-même, elle avait bien du mal à le voir ainsi. Oh, bien sûr, elle se doutait que cette situation devait être perturbante pour le jeune homme et qu'il ne devait pas forcément savoir par quel bout l'aborder, mais elle estimait quand même, de son point de vue, qu'il restait maître de la situation, parce qu'elle le concernait, et elle était certaine qu'il saurait instinctivement prendre soin de son fils, tout comme il avait su instinctivement l'aimer, alors elle ne se faisait vraiment pas de souci de ce point de vue-là. Même si forcément, ça ne devait pas être simple pour lui de se positionner non plus, d'autant plus qu'il devait compter après Perséphone, qui ne lui facilitait sans doute pas la tâche non plus de son côté... ne serait-ce qu'en refusant qu'il prenne l'enfant avec lui avant un moment. Bon, d'accord, à plus d'un titre, elle devait bien reconnaître que ça l'arrangeait, mais ce n'est pas pour autant qu'elle estimait que c'était une bonne chose. Mais une fois de plus, Edward trouva les mots. Il y avait sans doute pas mal réfléchi, comme elle n'avait pas manqué de le faire de son propre côté... Mais ils n'avaient pas forcément abouti aux mêmes conclusions. Jane avait eu le sentiment qu'elle serait tout bonnement incapable de laisser une place à Samuel dans sa vie. Mais peut-être qu'elle devait remettre cette situation en perspective. Après tout, il allait vivre sous leur toit de temps à autre, ils allaient s'occuper de lui ensemble à ce moment-là, elle ne pourrait pas juste l'ignorer... alors il était sans doute temps de prendre ses responsabilités. Et même si ça lui faisait peur, c'est peut-être à ce moment-là qu'elle serait vraiment capable de prendre le taureau par les cornes et de faire ce qui convenait. Alors elle consentit à hocher doucement la tête.

-Ouais... t'as raison.

Evidemment qu'il avait raison, c'était même une certitude. Même si ce n'était pas simple d'assumer ce genre de responsabilités. Elle avait un peu peur qu'elles ne se muent en fardeau à la longue. Bon, autant commencer par le commencement, dans ce cas.

-Bon, parle-moi de Samuel, dit-elle alors. Comment il est ?

Elle ne devait pas fuir ses problèmes plus longtemps, elle devait au contraire y faire face. Samuel ferait partie de sa vie, alors autant ne pas ignorer qu'il existait et, au contraire, s'intéresser à lui, même si, forcément, dans un premier temps, ça lui ferait du mal. Ce n'était pas franchement comme s'il pouvait en être autrement dans tous les cas, et ça ne dépendait pas forcément d'eux.

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Est-ce que Edward avait réellement raison ? Très franchement, le jeune homme ne savait pas vraiment. La seule chose qu’il savait, c’était qu’il avait besoin de Jane et que sa vie n’aurait pas de sens sans elle, tout simplement. Que comme il lui avait dit précédemment, elle était celle qui comptait le plus pour lui. Et que dans cette situation, il se sentait aussi carrément perdu. Même s’il avait tenu Samuel dans ses bras et ça s’était plutôt bien passé, rien ne signifiait qu’il allait savoir s’en occuper. Et visiblement, il n’était pas le seul à le penser, puisque son ex petite amie n’avait même pas envie de le lui confier avant un moment. De le laisser venir chez lui. Alors, par plusieurs aspects, ça se comprenait, mais ce n’était pas pour autant très agréable à comprendre. Il ne savait pas s’il allait parvenir à s’en sortir, s’il allait réellement faire les choses comme il le fallait. Autant dire qu’il avait un peu le sentiment d’avancer dans le flou et il avait bien besoin de l’aide de Jane. Pourquoi ne pas tenter d’apprivoiser tout ça ensemble ? Dans tous les cas, il était évident que Jane avait sa place dans la vie de Samuel, qu’elle le veuille ou que Perséphone le veuille ou non. Elle n’allait pas pouvoir faire comme s’il n’existait pas. Et son ex n’allait pas pouvoir l’empêcher de l’approcher. Quoi qu’il arrive, ils avaient tous une place dans tout ça, même si c’était quand même un peu bizarre (et que Samuel allait adorer entendre l’histoire de sa naissance quand il sera en âge de comprendre…).

Au fond, Edward ne savait donc pas s’il avait vraiment raison, mais en même temps il appréciait de se dire qu’il avait peut-être trouvé les mots justes. Même si ça n’allait pas résoudre entièrement la situation et complètement apaiser Jane, mais au moins, il avait le sentiment que ça avait eu un impact positif. Surtout que Jane lui demanda ensuite de lui parler un peu plus de son fils, de lui dire comment il est. Edward entraîna Jane vers le canapé, tant qu’à faire autant qu’ils s’installent tranquillement, prenant le parti de servir un verre à son âme sœur (le sien attendant toujours de son côté), afin de se mettre juste à l’aise. Et en un sens, il gagnait aussi un peu de temps pour remettre ses idées au clair, parce que c’était bizarre de se dire qu’il allait expliquer à la femme qu’il aimait, à son épouse, comment était son fils.

« Il a dormi pendant la plupart du temps. » Dit-il pour commencer, ce qui était la vérité. Même s’il s’était quand même réveillé et qu’il n’avait pas manqué de faire entendre sa voix, parce que la situation n’avait pas été vraiment sereine dans son tout. « Il est… pour le moment je le trouve adorable. Ce qui est bizarre. » Non parce que sinon les gosses des autres, il ne pouvait pas le voir en réalité. « Et je crois qu’il me ressemble. » Il s’avançait un peu, mais il avait bien envie de le croire. Ça lui plaisait comme idée en tout cas.

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A

vant tout autre chose, Edward proposa à son épouse de venir s'installer sur le canapé qu'il avait déserté un peu plus tôt pour l'accueillir. Ce n'était pas une mauvaise idée, ce serait mieux en tout cas de se trouver dans une position agréable et confortable pour parler de tout ça plutôt que de rester debout, à se regarder en chiens de faïence, quand bien même ils étaient dans les bras l'un de l'autre, ce qui rendait forcément la situation un peu plus confortable. La jeune femme ne se fit donc pas prier pour accompagner son âme soeur sur le canapé, et encore moins pour se faire servir un bon verre d'alcool. Elle ne risquait pas de cracher dessus, il faut dire, elle en avait grand besoin à l'heure actuelle. D'ailleurs, elle ne mit pas longtemps avant de vider en une gorgée la moitié de son verre, de quoi se mettre en condition et en confiance avant que d'aborder le vif du sujet, ce qui ne serait pas un moindre défi. Elle n'était pas franchement impatiente ou rassurée à la perspective de parler de Samuel, mais elle avait bien compris que c'était une obligation, et qu'elle ne pouvait pas se permettre d'y déroger. Faire la sourde oreille, prétendre que Samuel ne l'intéressait pas ou que son destin ne la concernait pas, ce serait forcément un mensonge éhonté. Samuel ferait partie de sa vie, puisque ce qui faisait partie de la vie de son époux faisait partie intégrante de la sienne. Il y avait une chambre, dans cette maison, qui était dédiée à cet enfant (et qu'ils avaient mis quand même pas mal de temps à préparer, mais qui l'était dorénavant). Il fallait qu'ils y aillent petit à petit, par étapes, et au fond, c'était une bonne chose que Samuel ne soit pas là tout de suite. Pas pour Edward, c'est sûr, mais pour elle, pour qu'elle se fasse une première idée, tranquillement, posément. Enfin, tranquillement, tout était relatif... Mais c'était, on va dire, un début.

Alors elle l'écouta parler de son fils, du fait qu'il avait dormi presque tout du long. Bon, il ne faudrait pas qu'il s'y habitue trop, ce serait sans doute exceptionnel, mais ça avait sans doute contribué au fait qu'il l'avait trouvé mignon. C'est sur, c'est qu'en l'entendant parler, on ne pouvait vraiment pas douter du fait qu'il l'aimait. Ce n'était pas pour rien si cet enfant trouvait grâce à ses yeux quand aucun autre n'y parvenait...

-C'est pour ça que tu le trouves adorable, alors, sut (difficilement) plaisanter Jane quand Edward lui fit remarquer qu'il avait le sentiment qu'il lui ressemblait. Ce qui lui faisait mal au coeur au passage. Parce que l'enfant d'Edward ne lui ressemblerait pas, à elle. Elle t'a dit combien de temps elle comptait le garder avec elle ?

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C’était quand même un sujet délicat, mais qu’ils ne pouvaient pas pleinement ignorer. Dans l’idéal, ils pourraient le faire sans doute, mais ça n’allait pas du tout les aider. Au contraire, ils avaient tendance à jouer un peu trop aux autruches et ça ne les avait jamais aidés. Quand on avait un problème, quand il se passait quelque chose, il valait mieux l’assumer de front. Ce qui était bien plus facile à dire qu’à faire. Tellement de fois le jeune homme avait eu envie d’être lâche et de se contenter de ne pas se soucier de cet enfant. Il l’aurait regretté, même si pour le moment, quand bien même Samuel était devenu concret, il n’était pas au cœur de l’action encore. Donc, non, ils ne pouvaient pas éviter les « mauvaises » choses et autant qu’ils en parlent. Même si le jeune homme avait conscience que ce n’était pas évident. En réalité, il y avait sans doute un tas de chose que Edward pourrait dire sur Samuel, mais il ne pouvait pas non plus trop en faire, il préférait être un peu plus sur la réserve. Ne serait-ce pour ne pas trop blesser Jane.

Qui tenta de plaisanter. Oh, elle y parvenait bien, mais Edward avait conscience que ce n’était pas facile du tout. En même temps, il parvenait quand même à capter ses sentiments, et il savait qu’elle n’était clairement pas dans les meilleures conditions. Au final, le jeune homme avait le sentiment de marcher sur des œufs, mais il espérait aussi qu’avec le temps ça allait être bien plus simple d’aborder la situation. Peut-être quand elle allait pouvoir voir Samuel. Même s’il était évident qu’elle n’était pas encore prête pour ça et le jeune homme n’avait aucune envie de précipiter les choses.

« Je ne suis pas sûr que le fait de me ressembler soit vraiment une bonne chose pour qu’il soit adorable. » Affirma-t-il alors, tentant à son tour une petite plaisanterie un peu légère. Il était en partie sérieux quand même, parce qu’il était évident qu’il ne souhaitait pas que son fils fasse le genre de connerie qu’il avait bien pu faire. Mais bon, il allait se retenir de dire qu’il valait mieux qu’il tienne de sa mère… il marchait sur des œufs. « Non pas précisément, juste quand elle sera prête. Je n’ai pas le choix de toute façon. »

Et ça l’agaçait quelque peu, mais il ne pouvait rien y faire. Il ne se voyait pas imposer à Perséphone de lui laisser Samuel, si elle ne se sentait pas de le laisser. Ce n’était pas bon qu’il se rabaisse de trop non plus, il savait bien qu’il devait s’imposer, mais bon dans tous les cas ce n’était pas comme s’ils étaient si prêt que ça à l’accueillir non plus. En un sens, c’était donc bien mieux comme ça.

« Elle m’a dit que je pouvais venir le voir quand je voulais. » Précisa-t-il quand même, en espérant que ça irait pour Jane. Cette conversation, il avait le sentiment que c’était la pire de leur vie en fait.

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J

ane parvint (miraculeusement) à sourire un peu plus franchement quand le jeune homme lui fit remarquer que lui ressembler ne devrait pas normalement faire de Samuel un garçon adorable. Mentalement sans doute pas, il est vrai, mais physiquement, c'était une autre affaire. Parce que bon, c'était comme ça, c'était un fait, Edward était un bel homme, et de sa part, on attendait pas franchement un gamin au rejeton ingrat (d'autant moins que la mère de Samuel n'était pas trop mal non plus, même si ça tuait la jeune femme que de le reconnaître, honnêtement). Pour ce qui était du caractère que développerait ce garçon, Jane pouvait comprendre qu'Edward appréhende le fait que ce denier soit un peu la mauvaise graine que son père n'avait que trop su être. Mais en même temps, elle se sentait plutôt confiante. Elle était convaincue du fait qu'Edward l'éduquerait d'autant mieux qu'il savait quelles étaient les erreurs à ne pas commettre. Et au-delà de ça, il ne fallait pas non plus négliger l'influence de Perséphone. Et une fois de plus, même si ça emmerdait sacrément la jeune femme, elle pouvait bien reconnaître que cet enfant serait normalement bien entouré, avec au moins un modèle parental vraiment digne de ce nom... qu'elle n'estimait pas qu'elle aurait été capable d'être si elle-même était devenue maman. C'était franchement une change pour Samuel d'avoir des parents comme Perséphone et Edward, au fond. Elle, pour sa part, n'aurait clairement pas fait le point ni soutenu la comparaison, bien loin de là.

Même si Perséphone n'avait de toute évidence pas raison sur toute la ligne non plus. Même si ça l'arrangeait assez pour le moment, Jane ne trouvait pas l'attitude de la miss très correcte. D'accord, elle était peut-être un peu désarçonnée par les circonstances, mais ce n'était pas une raison pour restreindre Edward non plus, surtout que c'était elle, après tout, qui lui avait proposé de jouer son rôle auprès de leur enfant.

-Et ça te va comme ça ? demanda Jane, regardant son mari droit dans les yeux dans l'espoir de sonder ce qu'il avait à l'esprit.

Elle pensait déjà connaître la réponse, elle l'éprouvait, même, et elle se traduisait en un insidieux sentiment de frustration, mais elle avait quand même envie d'entendre son interlocuteur lui en parler directement. C'est sûr que, pour sa part, ça l'arrangeait, mais ce n'était pas d'elle qu'il était question, en l'occurrence, et quelque part, elle se disait que plus elle attendrait pour rencontrer Samuel, pour l'accueillir chez elle, plus ce serait difficile pour elle également, en réalité. Enfin, quand Jane saurait vraiment ce qu'elle voulait, ce serait mieux, mais c'était loin d'être gagné encore. Pour le moment, ça restait à voir.

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Il était évident qu’ils ne devaient pas trop présumer du futur, mais quand même Edward espérait que son fils n’allait pas prendre les mauvais chemins comme lui. Bon, concrètement, le jeune homme ne regrettait pas tout ce qu’il avait fait, mais il avait quand même quelques petites choses qu’il aimerait bien changer dans son passé. Edward avait été un sacré petit con – et il l’était toujours par moment –, il avait fait plus d‘une connerie. Donc celle qui faisait que son fils était là maintenant, mais bien d’autres avant. Enfin, de toute façon, ce n’était pas comme s’ils pouvaient savoir comment Samuel allait être et savoir comment il allait vivre la situation dans lequel il était. Parce que même âgé de quelques heures (et de toute façon avant même de naître), il se trouvait déjà dans une position délicate avec deux parents séparés qui avaient eu une histoire particulière, et une conception tout aussi particulière qui avait été à l’origine de pas mal de souci. Si Samuel devenait quelqu’un de sain, ça allait être un miracle. Mais bon, encore une fois, ils ne pouvaient pas savoir comment les choses allaient se passer dans le futur.

Mine de rien, Edward fut un peu surpris quand Jane lui demanda si le fait que Perséphone ait décidé d’attendre avant de lui permettre de prendre Samuel avec lui, lui convenait comme ça. Parce qu’en un sens, Edward se disait quand même que c’était aussi mieux pour Jane, mais non… ça ne lui convenait pas vraiment. Il n’avait aucune raison de mentir à Jane (et de toute façon, elle le saurait… en plus de sans doute se douter de la réponse), mais il n’avait pas non plus envie de remuer le couteau dans la plaie. Rien que la naissance de son fils était une épreuve, avant qu’il n’aille le voir et maintenant qu’il l’avait vu. Il n’avait aucune envie de l’imposer à Jane trop rapidement, même si dans tous les cas ce n’était pas comme si elle allait pouvoir l’ignorer, elle allait bien devoir faire sa connaissance un jour.

« Franchement, ça me soule… » Dit-il alors, se montrant honnête. Jane le connaissait trop bien et il se doutait qu’elle ne posait pas la question par hasard. « Je peux comprendre, enfin je crois, mais… je me dis juste qu’elle ne me fait pas confiance. » Et en soit, elle avait peut-être raison de ne pas lui faire confiance. Edward ne savait même pas s’il se ferait confiance à lui-même. « Enfin, je ne sais pas tu sais… ça ne me donnait pas juste l’air qu’elle avait envie de l’avoir pour elle un temps. » Edward poussa un soupire. « Mais bon, je me fais peut-être des idées. »

Et le jour où il saurait réellement comprendre les autres ça se saura. Déjà, il peinait à se comprendre lui-même et à cerner Jane par moment, alors savoir ce que pensait réellement Perséphone. Et ce n’était pas comme s’il pouvait se mettre à sa place non plus.

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B

on la réponse d'Edward n'avait rien pour étonner Jane. Si son âme soeur lui avait affirmé vivre sereinement la situation, elle ne l'aurait pas cru un seul instant, il était assez évient qu'il était bien incapable d'accepter simplement la décision de Perséphone sans se sentir mis à l'écart. Bien sûr, une partie d'elle voudrait qu'il n'ait que faire de cette situation quoi qu'il en soit, mais elle n'avait pas la naïveté de croire que ça allait être le cas, alors elle encaissait les propos de son interlocuteur. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus plaisant à entendre, elle n'allait pas le cacher, mais en même temps, c'était mieux qu'il lui parle honnêtement plutôt que de se sentir obligé de lui mentir, ce qu'elle discernerait immédiatement au passage. Quand il serait question de Samuel, il était assez évident dans tous les cas qu'il y aurait toujours des moments où il faudrait qu'elle prenne sur elle et supporte. C'était comme ça, il fallait faire avec, c'est tout, ce n'était pas comme s'il pouvait lui être possible de faire autrement. Le tout était de l'accepter, d'une façon ou d'une autre. Ou en tout cas de prendre sur elle pour entendre ce que le jeune homme avait à dire. Edward avait tout à fait raison d'affirmer que ce qui le concernait la concernait aussi. C'était ainsi et ça le serait un jour, c'était comme ça, tout simplement, et il fallait qu'ils apprennent à faire avec, un point c'est tout.

-Tu sais, c'est pas parce que tu l'as larguée qu'elle doit penser qu'elle a tous les droits, affirma-t-elle, s'étonnant elle-même de l'angle avec lequel elle décidait d'aborder la situation. Mais en même temps, si la situation devait rendre Edward malheureux, il était évident que, quoi qu'il puisse en être, elle choisirait toujours de prendre la défense de son âme soeur. Samuel était né, il allait faire partie de leurs vies. C'était comme ça, c'était acté. Alors ils devaient faire avec, un point c'est tout. Il était hors de question qu'ils se contentent de se plier aux exigences de miss Enjolras qui aurait pris la confiance en cours de route. Si tu veux que Samuel vienne ici plus tôt, eh bien, il viendra plus tôt, c'est tout.

Elle disait ça, mais au fond, ça lui en coûtait tout de même, elle ne pouvait pas vraiment prétendre le contraire. Ceci dit, si cela pouvait permettre au jeune homme de se sentir mieux, elle n'allait pas hésiter non plus. Elle préférait endurer la présence de l'enfant que la morosité du père parce que Samuel ne serait pas avec lui. Même si, dans tous les cas, elle se disait que le garçon serait de toute façon trop envahissant.

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Franchement, Edward n’avait pas cru qu’il parlerait de tout ça avec Jane. Non pas qu’il n’ait pas envie de se confier, bien au contraire, mais juste parce que c’était en rapport avec Perséphone et avec Samuel, et que forcément la situation était particulière. Il n’avait aucune envie de mettre Jane dans une situation difficile, il n’avait pas envie de lui faire du mal. Enfin, plus de mal qu’il ne lui avait déjà fait en réalité. Sachant qu’il avait quand même frappé fort pour le coup. Et en même temps, bah mine de rien, il n’y avait personne capable de mieux le soutenir que son épouse. Et ça la concernait dans tous les cas donc… il n’avait pas envie de lui faire du mal, mais ça ne servait à rien de faire comme si ça n’existait pas, comme si son fils n’existait pas et comme si Jane n’allait pas de toute façon être concernée par tout ça. Quand l’enfant sera là – s’il pouvait venir un jour – elle allait quand même devoir le supporter, mais chaque étape une par une.

Jane affirma que ce n’était pas parce qu’il avait largué Perséphone qu’elle devait croire qu’elle avait tous les droits. En entendant ces mots, le jeune homme ne put s’empêcher de penser à Electre, c’était un peu ce qu’elle lui avait dit aussi. Qu’il ne devait pas se laisser marcher sur les pieds seulement parce qu’il avait joué au con. Mais il allait éviter de dire à son âme sœur qu’elle lui faisait penser à sa meilleure amie, il n’avait aucune envie que la situation dégénère. Tout comme il allait éviter de souligner le fait que techniquement, c’était Perséphone qui l’avait quitté en découvrant la vérité, même si c’était surtout quelque chose d’évident.

« C’est pas vraiment que j’ai envie de le faire venir plus tôt. » Même s’il appréciait quand même les efforts que Jane faisait. Rien qu’en affirmant que s’il voulait que son fils vienne plus tôt, ça allait être, c’était la preuve qu’elle prenait beaucoup sur elle. Il regrettait un peu de devoir la forcer à faire de tels efforts. « J’aimerais tu sais… qu’elle ne me prenne pas pour un imbécile. » Ce qui n’était peut-être pas le cas, elle était sans doute bien trop gentille pour ça. Mais c’était le sentiment qu’il avait eu, touché dans sa trop grande fierté. « Qu’elle me fasse confiance. » Et encore une fois ça dépendait seulement de son interprétation. « Bon, j’ai surtout été vexé, comme d’habitude. »

Les nombres de fois où il avait été vexé par quelque chose – souvent en rapport avec la femme sous ses yeux d’ailleurs – était clairement énorme. Edward était fier comme un coq et il ne manquait pas de s’en venter dès qu’il le pouvait. Et sur de nombreux points, il ne mettait jamais en doute ses capacités. Il n’allait pas commencer à se dire qu’il était laid par exemple alors que bon… hein, son corps de rêve, on en parlait peu là. Mais sur d’autre, c’était moins évident.

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E

dward avait beau affirmer le contraire, Jane ne pouvait s'empêcher de se dire que son mari aurait voulu pouvoir avoir Samuel à ses côtés à l'heure actuelle. Il était sans doute freiné par elle, en réalité, par ce que cela allait changer dans leur histoire et dans leur couple... mais il aurait voulu qu'il soit là. Seulement, ce n'était pas le cas... Et évidemment, au-delà de ça, il y avait forcément l'orgueil légendaire du jeune homme qui devait en avoir pris un sacré coup par la force des choses... ce qu'il avait le cran d'admettre tout de même, ce qui de sa part n'était clairement pas rien, il faut quand même bien l'avouer. Il ne voulait pas que Perséphone le prenne pour un imbécile ou un incapable, disait-il. Est-ce que c'était vraiment le cas ? Difficile à dire. Si vraiment elle n'avait pas voulu que son ex s'occupe de son fils, elle le lui aurait sûrement dit d'emblée, après, elle avait sans doute de bonnes raisons aussi de le considérer avec un moindre égard compte tenu du fait qu''il l'avait trompée un nombre incalculable de fois, allant jusqu'à se marier dans son dos (ce qui n'était clairement pas rien)... Difficile de ne pas se sentir un peu rancunier après ça. Est-ce qu'elle ne chercherait pas à faire payer à Edward son attitude ? La jeune femme n'en savait rien, elle pouvait difficilement se mettre à sa place pour en avoir le coeur net. Et honnêtement, ce même si elle l'avait enviée un bon paquet de fois, elle n'avait pas la moindre envie de se retrouver à sa place non plus.

-Evidemment que t'es vexé..., comprit-elle dans un léger sourire, décidant de se montrer conciliante. Elle ne vivait pas spécialement bien cette situation, mais elle avait bien compris que le mieux à faire restait tout de même d'encourager Edward. Cette situation était une épreuve pour elle, mais elle en était aussi une pour lui, et puisqu'il avait lus de chances d'être heureux de la situation qu'elle, elle avait bien l'intention de faire tout son possible pour l'y encourager. Parle-lui clairement, la prochaine fois que tu iras voir Samuel, fixe-lui une date et oblige-la à s'y tenir. Vous vous en sortirez jamais si vous vous organisez pas.

Et au fond, elle aussi avait sans doute besoin que les choses soient à ce point carrées pour réussir à les gérer ne serait-ce qu'un tant soit peu. Ce n'était pas à elle que ses conseils rendraient le plus service, mais il était fort possible qu'elle veuille en retirer un bénéfice de son côté malgré tout, c'était même plus que probable. Elle essayait de trouver sa place, elle tatonnait, c'était tout ce qu'elle faisait.

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Jane ne manqua pas de confirmer qu’évidemment, il s’était senti vexé. Pour le coup, il ne pouvait que lui faire confiance, elle en savait quelque chose. Pas parce qu’elle se vexait aussi de son côté – même si c’était le cas, ils étaient les mêmes –, mais parce qu’elle savait à quel point il ne manquait pas de se vexer souvent pour pas grand-chose. Dès que son orgueil légendaire était touché, autant dire un sacré paquet de fois. Et parfois, quand il se vexé, il avait tendance à faire des conneries. Même si là, il s’en sortait bien. Bon, il n’avait pas forcément rendu le moment avec Perséphone et Samuel juste serein en s’énervant contre Ridley, mais c’était encore autre chose. Jane ne pouvait donc que le comprendre, que le cerner. En même temps, il n’y avait pas une personne en ce bas monde qui soit aussi à même de comprendre et d’analyser Edward, quand bien même ça arrivait quand même souvent qu’ils aient du mal à se comprendre. Parce que souvent, ils ne se comprenaient pas eux même.

Et en plus de cela, la jeune femme lui donnait même ses conseils. Définitivement, c’était particulier et Edward adorait vraiment les efforts que Jane faisait. Il savait bien que c’était difficile, qu’elle devait quand même prendre sacrément sur elle. Il ne pouvait qu’apprécier sa patience. Elle lui conseilla donc de parler à Perséphone, de fixer une date de quand il allait prendre Samuel chez eux. C’était acté dans tous les cas, ils avaient prévu de le prendre à un moment ou à un autre, de partager la garde. Mais c’étai quand même agréable d’entendre Jane lui dire de préparer la venue de son fils, concrètement. Même si dans tous les cas ils l’avaient préparé quand même en préparant la chambre.

« Tu sais bien que l’organisation et moi ça fait deux. » Dit-il dans un sourire, décidant simplement de plaisanter. Même si, bien sûr, ce n’était pas faux. Edward avait beau faire des efforts et tenter d’être un adulte responsable – parce que mine de rien, il était papa maintenant –, ça n’enlevait pas qu’il était loin d’être le roi de l’organisation, ou même des responsabilités. Et ça, Jane ne pouvait que le savoir. Comment pourrait-elle l’ignorer alors qu’elle en avait subi les frais à de nombreuses reprises. Enfin, elle avait raison dans tous les cas, il valait mieux qu’il suive son conseil et qu’il se mette d’accord avec Perséphone. Et qu’il prenne un peu sur lui aussi, sans doute. De toute façon, il allait forcément retourner voir Samuel. Edward approcha son visage de celui de Jane pour déposer ses lèvres sur les siennes, juste comme ça, parce qu’il avait envie. « Tu sais que je t’aime toi ? » Ajouta-t-il dans un sourire, sans éloigner de trop ses lèvres, son souffle se déposant sur les siennes.

Elle n’avait aucune raison de ne pas le savoir, mais en fait c’était surtout une façon pour lui de la remercier, de lui témoigner sa gratitude pour son soutien.

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**Jane Baker** Messages : 5865

Etranger est le parent par alliance de l'étranger..

E

dward et l'organisation, ça faisait deux. En effet, Jane était bien placée pour le savoir. Ce n'était pas comme si le jeune homme ne l'avait pas habituée à cet état de fait. Dès qu'il était question d'organiser ou de planifier, monsieur se débinait. Elle en prenait pour exemple l'organisation de son mariage. Certes, elle ne se l'était pas coltinée toute seule, mais elle avait quand même bien compris à ce moment-là que tout ça ne l'intéressait pas franchement. Lui, il voulait le résultat, directement, en toute impatience. Et elle était normalement bien placée pour le savoir, puisque de son côté également, quand il était question de s'organiser ou de faire preuve de patience, elle n'était pas spécialement mieux. Elle ne saurait précisément dire, d'ailleurs, d'où lui venait cette patience soudaine, alors qu'on parlait quand même du fils de son mari (qui n'était en revanche pas le sien)... c'était peut-être sa façon de canaliser une certaine douleur contre laquelle elle ne pouvait rien faire, malheureusement. En essayant de rendre la situation plus claire et plus pragmatique, elle essayait de se remettre un peu de la situation, d'avoir une prise sur cette dernière... C'était forcément assez illusoire, mais malgré tout... Elle voulait réussir à être heureuse, à rendre Edward heureux (parce que les deux allaient de pair)... Alors elle n'avait sans doute pas le choix, au bout du compte. En tout cas, le jeune homme décida de ne pas insister sur le sujet. Après tout, c'est vrai qu'il savait mieux qu'elle ce qu'il devait faire. Elle voulait juste empêcher la situation de lui échapper. Elle ne savait que trop qu'il en souffrirait, et ça, c'était une chose qu'elle ne pouvait tout bonnement pas tolérer. Alors, pour couper court à la conversation, il décida tout simplement de déposer ses lèvres sur les siennes. Et c'était le genre de geste d'affection dont elle avait toujours besoin, mais qu'elle savourait plus que jamais en cet instant.

-Il paraît, oui, répondit-elle alors dans un fin sourire quand Edward lui dit qu'il l'aimait.

Elle le savait, en effet. Mais parfois, elle avait quand même quelques doutes. Parce que leurs sentiments étaient évidents, parce qu'ils les ressentaient tous deux... mais elle avait toujours peur que ces sentiments ne suffisent pas. Tant de fois, les circonstances avaient voulu leur prouver que quoi qu'ils éprouvent, ça marcherait pas, difficile d'être sereins face à une telle épreuve.

-Parfois, j'ai juste peur que ce soit pas assez.

Elle n'avait pas envie de penser comme ça, ni de l'inquiéter, mais elle ne pouvait pas prétendre que cette situation ne la touchait pas, voire ne l'angoissait pas, parfois... Souvent en fait, et ça n'allait clairement pas s'arranger maintenant que Samuel se trouvait dans les parages.

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Etranger est le parent par alliance de l'étranger.

Il paraissait qu’il l’aimait… la remarque de la jeune femme tira un fin sourire à Edward. Bon, c’était sûr, elle ne risquait pas de l’ignorer. Outre le fait qu’elle le ressentait et que même s’ils avaient si longtemps tenté de se le cacher, ils ne pouvaient clairement pas passer à côté de leurs sentiments mutuels, maintenant ils se le disaient suffisamment souvent. Edward plus que Jane par la force des choses, puisque son âme sœur avait toujours été un peu moins expansive sur ces mots (à forte raison au vu de son passé), même si elle n’avait pas manqué de se rattraper. Dans tous les cas ils le savaient et il était évident que s’ils ne s’aimaient pas, si Jane n’aimait pas Edward surtout, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Quand on réfléchissait un peu à leur parcourt, il était évident qu’ils en avaient quand même beaucoup traversé. Qu’ils avaient vécu beaucoup de chose tous les deux pour leur jeune âge. Et maintenant, Edward était père alors que Jane n’était pas la mère de son enfant… il y avait des épreuves plus complexes que d’autres clairement.

Edward observa attentivement Jane quand elle affirma que parfois, elle craignait que ça ne soit pas assez. Il ne pouvait pas nier que ça lui traversé l’esprit aussi par moment. Il avait craint, tout en sachant que Jane l’aimait encore, qu’elle ne parvienne pas à accepter la situation et qu’ils se séparent de nouveau. Il craignait encore parfois maintenant, qu’elle finisse par se dire qu’elle ne pouvait pas et qu’il valait mieux qu’elle s’éloigne, alors qu’ils avaient conscience tous les deux qu’ils ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre. Après tout, pendant très longtemps ils s’étaient dis que ça ne pouvait pas du tout marcher, qu’ils ne devaient pas essayer parce qu’ils allaient se planter, parce qu’ils allaient s’entretuer. Est-ce que tout ça, au final ce n’était pas la preuve que même s’ils s’aimaient, ça n’allait pas marcher ? Edward aurait pu douter avant, mais là, il n’avait aucune envie de le faire.

« On a passé tellement d’épreuve tous les deux. » Dit-il prenant la main de son âme sœur dans la sienne, entrelaçant ses doigts avec les siens. Ça, ils en avaient passé des épreuves tous les deux, à plusieurs reprises. Parfois certaine plus faciles que d’autres, parfois avec quelques cicatrices pour rappel. « On a bien réussi à tenir le coup dans les grottes, alors qu’on aurait pu mourir une tonne de fois là-bas. » Edward avait bien cru qu’il allait mourir, plusieurs fois, mais finalement ils avaient tenu bon. Alors ce n’était pas que parce qu’ils s’aimaient qu’ils avaient tenu bon, mais ça avait joué. Sans Jane, Edward n’aurait jamais pu supporter tout ça. « Ça sera toujours assez, quoi qu’il arrive. »

Il se montrait peut-être trop sûr de lui, mais il cherchait surtout à convaincre Jane, à taire un peu ses craintes. Il savait bien qu’il n’allait pas l’empêcher d’avoir peur, mais il tentait de l’apaiser du mieux qu’il pouvait.

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