Promenons-nous dans les bois - Eric

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athleen était partie chasser quelques jours dans la forêt de Notre-Terre (cette fois, chasser des animaux, et pas des créatures), une excursion qu’elle avait soigneusement préparé à l’avance. Chasseuse expérimentée, au moins une fois par mois, si le temps et son emploi-du-temps le permettait, elle organisait des séances de chasse beaucoup plus longues pour ravitailler le village. Elle n’était pas le seul chasseur évidemment, mais c’était ainsi qu’elle faisait, depuis des années. En vérité, chasser était loin d’être une obligation, puisque les Hellsing étaient une des familles les plus aisée du village… Mais cela lui était nécessaire. A la fois pour continuer d’aiguiser ses réflexes de traqueuse et chasseuse, mais aussi pour servir de couverture aux autres chasses, celles qui comptaient vraiment, celles qui feraient frémir d’horreur absolue les naïfs villageois. La fière Hellsing était certaine qu’ils n’avaient pas de quoi supporter la vérité. Ils étaient faibles, malheureusement.

Et surtout, cela lui permettait de prendre l’air, de se recentrer dans un lieu où elle ne pouvait compter que sur elle-même. Elle aimait chasser, plus que tout. L’adrénaline, que cela lui procurait, la force de concentration nécessaire, ses sens toujours aux aguets… Tout semblait plus vivant, plus intense ! Kathleen aimait traquer autant qu’achever ses proies. Elle aimait le sang, et la mort. Elle aimait la victoire sur l’adversaire, qu’il soit animal… Ou autre.

Lors du deuxième jour, elle commet l’erreur de s’éloigner un peu trop de ses lieux habituels. Pour que ces longues chasses vaillent le coup, elle devait vraiment s’éloigner du village, hors des sentiers battus, ou les animaux étaient plus nombreux. Mais cette fois, elle s’était beaucoup trop éloignée, sur la trace d’un cerf qui l’avait baladée une bonne partie de la nuit. Tellement focalisée sur sa proie, elle en oublie momentanément de prendre en compte les éléments extérieurs, notamment les arbres qui devenaient de plus en plus touffus, jusqu’à ce que presque aucune lumière ne passe… Elle est forcée de renoncer à sa proie afin d’accélérer et trouver un abri. Même si elle était parfaitement capable de se défendre, et qu’elle était lourdement armée dans le cas d’une attaque, elle évitait de sortir en forêt en pleine nuit à moins d’être après une créature. Elle n’était pas stupide, c’était dangereux et elle n’aurait pas l’avantage, seule.

Après un moment, elle trouve un petit cabanon de chasse qui ne payait pas de mine, mais qui ferait l’affaire. Sur le chemin, elle se retourne à quelques reprises, croyant sentir une présence. Juste chouetets et autre faune nocturne lui répond.
Elle s’installe, retire ses bottes en cuir avec soulagement et fait l’inventaire rapide. Quelques rations de viandes séchées et conserves, et l’eau, des couvertures –qui ne serviraient pas vu la forte chaleur de l’été- le strict minimum, mais ça lui suffisait. La femme retire sa veste et entrepose certaines de ses armes. Elle pose ses quelques petits trophées dans un coin, et sort un livre ancien sur les plantes médicinales pour se détendre un peu. Sérieuse comme elle était, Kathleen se « détendait » toujours en faisant quelque chose d’utile.

Mais après un moment, on toque à la porte en bois. Sitôt, elle est sur ses gardes. Kathleen se redresse rapidement et attrape son arbalète, son corps automatiquement prêt à l’attaque. Elle entrebâille la porte lentement, son arbalète bien en vue pointée vers l’inconnu suspicieusement présent au milieu de la profonde forêt.

« Qui es-tu, et que fais-tu là ? » demande-t-elle avec une voix autoritaire et une expression méfiante, regrettant d’avoir détaché ses longs cheveux bruns qui seraient un inconvénient en cas de lutte. Pas qu’elle ait l’intention d’en arriver là. A la moindre suspicion, elle n’hésiterait pas à tirer… Car avec l’obscurité à l’extérieur, elle n’arrivait pas à bien apercevoir le visage de celui qui, vu sa silhouette et sa taille, était un homme. Mais Kathleen n’avait pas peur, si son cœur battait trop vite et trop fort, c’était l’adrénaline ; elle était une Hellsing, elle n’avait pas peur du noir et des monstres cachés sous les lits..

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athleen n’était pas toujours des plus accueillante au premier abord. C’est que la carapace de dure à cuire faisait maintenant part intégrante de qui elle était. Plus qu’un air qu’elle se donnait pour impressionner et garder ses distances avec le reste du monde, c’était son tempérament. Kath ne tournait pas mille ans autour du pot et ne se perdait pas en politesses surtout pas dans les circonstances actuelles. Quand on avait été bercée par des histoires d’horreurs, de monstres sanguinaires et autres créatures odieuses… histoires qui, en fait, n’en étaient pas, on apprenait la méfiance comme un instinct de survie. L’inconnu qui toque à la porte de la cabane de chasse n’a pas l’air ravi mais, spoiler alert, Kathleen s’en balance, qu’il n’apprécie pas son manque de manière. Si bien qu’elle ne bouge pas d’un poil et hausse les sourcils, peu impressionnée :

« Je suis une femme seule au fin fond de la forêt au milieu de la nuit. Tu voudrais que j’ouvre grand la porte avec le sourire, peut-être que je t’invite à passer la nuit dans mes draps tant qu’on y est ? » Sans gêne et sans filtre, Kathleen use de l’ironie comme une arme, aussi aiguisée que le carreau de son arbalète. D’autant plus ironique qu’elle était loin de considérer qu’une femme était plus faible ou en danger qu’un homme, mais bon, ça allait avec la répartie. « Ca ne sert à rien d’être correct si c’est pour en crever. » Paranoïa d’Hellsing, certains villageois diraient. Mais Kath était comme ça, elle l’assumait, et qui n’appréciait pas son côté rudement direct était libre d’aller se faire voir ailleurs. Elle ne voit vraiment pas grand-chose, puisque les torches éclairent l’intérieur mais pas l’extérieur, laissant l’homme couvert d’une ombre relative. Il est grand, plus grand qu’elle. Imposant, mais pas dans le genre monsieur muscle. Il semble ne pas avoir d’arme, mais ça peut être caché. De toute manière Kath avait suffisamment d’armes pour d’eux, en plus de l’arbalète dans ses mains, couteaux, pistolet, pieux et autres outils de chasseur -d’animaux et de créatures- étaient à porté de main. Bref, elle n’avait pas peur, mais elle se devait de vérifier l’identité de l’étranger. De son point de vue, il était le suspicieux, qu’importe ce qu’il en disait. « C’est ta cabane ? Tu es un chasseur ? » Il n’avait pas l’air d’en avoir la tenue, mais bon, les apparences peuvent être trompeuses, elle en sait quelque chose. « Il n’y avait pas de verrou, alors j’ai tous les droits d’être ici, si jamais ça te pose problème. Mon nom est Kathleen. » Qu’elle lui donne finalement, parce qu’il serait probablement plus enclin à livrer ses intentions si elle lui donnait au moins un nom auquel s’adresser.

La femme ne change pas de position, garde l’embrasure de sa porte avec assurance et même une pointe d’arrogance toute Hellsing.

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