L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir. (Tristan <3)

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Tristan & Ely

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

Le soleil était encore une fois sur le point de se lever haut dans le ciel, en cette période d’automne. Ely rentrait chez elle, pour se mettre à l’abri de ses rayons, mais sans grande convictions cependant. Elle espérait que le temps allait se couvrir, parce qu’elle n’avait aucune envie de rester enfermer chez elle aujourd’hui. Oh, cela ne la dérangeait pas d’habitude, elle savait parfaitement comment s’occuper et puis vivant la nuit à présent, il fallait bien qu’elle se repose en journée afin d’être en pleine forme le soir venu. Mais aujourd’hui, Ely n’avait aucune envie de se reposer ou encore de s’occuper chez elle, elle avait envie de sortir. Sortir pour chercher Hope.

Il n’y avait peut-être pas de raison de s’inquiéter. Mais Ely n’avait pas de nouvelle de sa sœur et ça l’inquiétait. La buveuse de sang n’avait pas l’habitude de ne pas avoir de nouvelle de son frère et de sa sœur. Elle ne l’avait pas croisé une seule fois dans la nuit, mais pas non plus dans la journée d’avant. Donc, elle se permettait de s’inquiéter. D’ailleurs, à peine avait-elle passé le pas de la porte de la maison familiale que la buveuse de sang se dirigea dans la chambre de sa sœur, puis dans celle de son frère et enfin la sienne. Elle alla même voir dans les autres pièces de la maison, mais il n’y avait aucune trace de sa sœur. Les Johns étaient si proches qu’ils ne passaient quand même jamais autant de temps sans se donner des nouvelles. Hope pouvait très bien avoir décider d’aller s’amuser avec une pauvre âme, ça ne serait pas vraiment étonnant, mais elle aurait quand même tenu au courant sa sœur et son frère. Ils ne passaient pas tout leur temps ensemble, il savait très bien se manquer pour mieux se retrouver ensuite, mais ce n’était quand même jamais à ce stade normalement. Normalement… et Ely ne pouvait pas s’empêcher d’être prise d’une bouffée d’angoisse. Quand la porte de la maison s’ouvrit de nouveau, elle eut l’espoir que ce soit sa sœur, mais ce ne fut pas le cas. Elle ne fut pas pour autant déçu de voir son frère, mais elle s’inquiétait pour Hope présentement.

« Tu sais où elle est ? »

Demanda-t-elle vivement à Tristan, sans même prendre la peine de saluer son aîné et sans non plus lui préciser de qui elle était en train de parler. Parce qu’elle ne pensait pas que c’était nécessaire, il comprendrait forcément. Il ne pouvait que comprendre de qui elle parlait et qui elle espérait qu’il savait où elle se trouvait. Ely n’aimait pas ça, mais elle était vraiment prise d’angoisse. Ça ne lui ressemblait pas – ou du moins, elle n’aimait pas se laisser ainsi emporter par des sentiments – elle préférait largement quand ils profitaient pleinement de la vie. Mais quand ils le faisaient à trois bien sûr et maintenant, il y avait quelque chose qui lui donner un sérieux mauvais pressentiment. Est-ce qu’il était arrivé quelque chose à Hope ?

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P

as la moindre nouvelle... C'était suspect, c'était inquiétant. Les Johns avaient beau être très libres et mener leurs petites vies indépendamment les uns des autres sans avoir à se rendre le moindre compte (à moins de le désirer, et généralement, ils n'avaient pas à se faire prier pour partager leurs derniers exploits), la plupart du temps, ils s'arrangeaient toujours pour se voir le plus souvent possible, et aucun d'eux ne s'absentait jamais plus d'une journée. Si ça devait arriver, aussitôt, l'inquiétude prenait le pas sur tout autre chose, et c'était le cas en ce moment. Peut-être que Hope avait seulement décidé de prolonger il ne savait quelles festivités et n'avait pas trouvé l'occasion de repasser... mais Tristan n'arrivait pas à se satisfaire d'une telle explication. Pour lui, cette absence était suspecte, définitivement suspecte. C'était pour cette raison qu'il avait décidé de ne pas bouger de chez eux pour le moment. Si Hope devait revenir, il voulait être là. Non pas qu'il veuille jouer son numéro de frère inquiet, mais au moins, il se sentirait sérieusement soulagé. Il patientait donc dans la demeure des Johns, et il devenait de plus en plus difficile pour lui de tenir en place. D'autant plus difficile qu'il mourait de faim. Il avait renoncé à ses habituelles escapades nocturnes et n'avait pas bu une seule goutte de sang frais depuis près de vingt-quatre heures. Mais bon, la faim ne prenait pour autant pas le pas sur l'inquiétude, aussi en restait-il là. A attendre. En songeant que s'il suffisait d'attendre pour que les choses s'arrangent, ce serait bien trop simple et bien trop beau. Il n'y croyait pas un seul instant.

Il eut pourtant un très vague espoir quand il entendit la porte s'ouvrir, mais ce n'était pas Hope qui se tenait sur le pas de la porte, c'était Ely, et il n'eut qu'à constater l'expression sur son visage pour comprendre que la jeune femme n'était pas plus avancée que lui. Comme Tristan aurait espéré entendre l'une ou l'autre bonne nouvelle de la part de celle-ci, Ely semblait attendre de savoir s'il avait des nouvelles de Hope. En bref, ni l'un ni l'autre ne savait où leur soeur était passée, et cela devenait véritablement désarmant, inquiétant. Il fit non de la tête pour répondre à la question de la jeune femme, dépité. Il était peut-être encore trop tôt pour s'alarmer, c'est vrai, mais plus on s'alarmait tôt, plus on avait des chances de trouver des solutions. Et c'était ce dont ils avaient besoin, présentement. De solutions. Ils allaient devoir s'organiser et la retrouver. Et tant pis s'ils se trompaient et qu'il ne se passait rien. Au moins, ils auraient tout tenté.

-Elle n'est pas passé ici de toute la nuit...

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Si le cœur d'Ely était capable de battre, ce dernier se serait sans doute arrêté en voyant son frère faire un « non » de la tête à sa question. Elle avait tant espéré que son aîné ait des nouvelles d'Hope, puisqu'elle n'en avait pas. Même si elle ne croyait pas en une puissance supérieur, elle se retrouvait déjà à prier pour que son frère lui apprenne une bonne nouvelle. Qu'il lui dise qu'elle était là, qu'elle leur avait fait une mauvaise blague. Qu'elle puisse la retrouver, la serrer contre elle, s’assurer qu'elle allait bien. Mais non, il ne savait pas où elle était et Tristan ajouta ensuite qu'elle n'était pas passé ici de toute la nuit. Ce n'était pas normal. Bon, ça ne voulait peut-être rien dire, mais ça n'était pas normal quand même. Qu'elle ne passe pas de la nuit, d'accord, mais cela faisait plus d'une nuit qu'ils ne l'avaient pas vu et normalement... ils ne s'absentaient pas autant de temps. Ne serait-ce que pour se protéger du soleil, ils avaient besoin de rentrer. Et puis, ils se manquaient trop pour ça non ? Enfin, Ely ressentait rapidement le manque de son frère et de sa sœur pour ça. Elle devrait donc déjà leur avoir donné des nouvelles.

« D'accord. » La buveuse de sang ne parvint pas à retenir un léger trémolo dans sa voix. « Ça ne veut rien dire. » Reprit-il dans le but de se convaincre elle même plutôt que de convaincre Tristan. « Elle a dut trouver un super coup avec qui elle a passé toute la journée et la nuit. Maintenant elle est coincé à cause du soleil et elle ne peut pas rentrer. »

Et quand Hope allait rentrer, Ely aurait bien du mal à ne pas lui faire une remarque. Parce qu'elle allait rentrer évidemment. La jeune femme adressa un sourire à son frère, avant de le perdre immédiatement. Elle pouvait bien essaye de se convaincre, ça ne marchait vraiment pas. Ce n'était pas normal, elle ne disparaissait jamais longtemps. Elle ne les tenait pas à l'écart pendant autant de temps. Ils devaient la chercher encore, mais pour le moment ils ne pouvaient plus sortir. Et si... c'était le soleil qui avait eu raison d'elle ? Non, Hope était bien trop intelligente pour se faire avoir comme ça. Les Hellsing ? Un Lycan ? Un sorcier ? Toutes les possibilités étaient en train de tourner dans l'esprit de la jeune femme.

« J'ai un mauvais pressentiment... »

Elle ne devrait sans doute pas le dire, ça ne servait à rien de paniquer, mais elle n'y pouvait rien. Elle avait vraiment un mauvais pressentiment, c'était quelque chose en elle, qui la poussait à s'inquiéter. Peut-être pour rien, Ely se faisait sans doute des films. Elle espérait qu'elle se faisait des films. Mais il y avait vraiment ce nœud dans son estomac qui ne la quittait pas, qui la poussait à s'inquiétait. Comme si elle avait perdu quelque chose, une part d'elle.

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on, en effet, l'absence de Hope pouvait ne rien vouloir dire du tout, au fond. Ça pouvait seulement signifier que la jeune femme avait eu un contretemps, pour une raison ou pour une autre, ou avait en effet passé du bon temps avec un amant ou plusieurs et n'avait pas vu le temps passer. Tristan devait admettre que même si ce cas de figure était le plus probable, il en voudrait terriblement à sa soeur si c'était vraiment de ça qu'il était question. Il n'était pas jaloux, ni possessif, la fratrie avait bien le droit de passer du bon temps avec qui elle voulait, c'était toujours ainsi qu'ils fonctionnaient. Mais les amants qui ne s'appelaient pas Johns ne dépassaient par conséquent pas le stade d'outils fonctionnels, aussi cela ne prenait jamais autant de temps. À moins que Hope ne se soit entiché de quelqu'un d'autre sans rien leur avoir dit ? Ce n'était pas impossible, et cela faisait cruellement penser à Tristan à l'histoire d'Ely, mais il refusait de croire qu'il s'agisse de ça. C'était impossible, pas à ce stade de leur relation. Décidément, il n'y avait aucun scénario pour savoir le satisfaire. Sauf celui qu'avait proposé Ely, même s'il ne le convainquait pas vraiment. Mais que faire sinon souhaiter de toutes leurs forces qu'il ne s'agisse pas d'autre chose ? Il ne voulait rien dire pour ne pas alarmer sa cadette, mais il avait peur que les hypothèses les plus probables soient celles qu'ils aient le plus envie de rejeter en bloc pour ne pas affronter la cruelle vérité, cette vérité qui les séparerait définitivement d'une partie d'eux-mêmes. Sauf qu'Ely n'avait pas besoin de lui pour s'alarmer. Elle avait un mauvais pressentiment. Lui aussi. Un pressentiment terrible.

-Moi aussi, avoua-t-il, même s'il n'avait aucune envie de trop inquiéter sa soeur. Il prit une grande inspiration. On doit pas s'alarmer trop vite, dit-il en essayant de rester pragmatique, même si ça lui était presque impossible. Pour l'instant, on peut rien faire. Et pour cause, mettre un seul pas dehors les cramerait sur place. On va attendre jusqu'à cette nuit, et on se relayera pour la trouver. L'un de nous restera ici pour l'attendre et on échangera. En attendant, on a qu'à établir la liste de tous les endroits où elle aurait pu aller... Il poussa un léger soupir, il n'aimait pas avoir à ajouter ça, mais on ne sait jamais. Et de tous ceux ou on aurait pu l'emmener... Il marqua une légère pause. Il n'en revenait pas d'en arriver là, et pourtant, en cet instant, il envisageait réellement le pire. Si ça se trouve, elle sera de retour avant ça.

Il s'avança vers Ely et la serra dans ses bras, autant pour la consoler que pour se réconforter lui-même.

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Ely avait vraiment envie de se persuader que sa sœur allait bien, qu’elle était quelque part, coincée à cause du soleil, mais qu’elle allait bien quand même. Qu’elle avait simplement eu un contre temps, l’empêchant donc de rentrer comme elle aurait dû le faire. Ou même, qu’elle n’avait pas songé à rentrer. Pourquoi pas après tout ? Même si la jeune femme ne pourrait pas nier le fait que ça l’agacerait qu’elle ait simplement oublié de rentrer, qu’elle n’ait pas songée à revenir, elle préférait largement ça au fait qu’il lui soit arrivé quelque chose. Parce que forcément, la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de craindre qu’il lui soit arrivé quelque chose. Alors, au pire, elle voulait bien se disputer avec Hope, mais pas qu’elle soit dans une position délicate. Certainement pas… Ely ne s’en remettrait pas si on lui prenait sa sœur et malheureusement, elle avait vraiment un mauvais pressentiment.

Tristan aussi, ce qui était normal. Ely était bien contente que son aîné soit là, qu’il puisse la soutenir, parce que sinon elle savait qu’elle deviendrait juste folle. Son frère lui affirma qu’ils ne devaient pas s’alarmer trop vite. En même temps, il n’avait pas tort. Cela ne faisait pas si longtemps que ça qu’Hope était « introuvable ». Elle était en retard, évidemment, mais pas non plus énormément en soit. Ce n’était pas comme s’ils ne pouvaient pas espérer la voir dans les heures qui venaient, en grande partie parce qu’elle pouvait très bien être coincée à cause de la lumière du soleil… Cela ne servait à rien donc qu’ils paniquent, mais c’était bien plus facile à dire qu’à faire au final. Pour le moment, donc, ils ne pouvaient rien faire parce qu’ils ne pouvaient pas sortir de chez eux. Ely écouta attentivement les « recommandations » de son aîné, faisant des signes de la tête pour lui faire comprendre qu’elle comprenait. Ils allaient donc réfléchir à tous les endroits où elle avait pu aller… à tous ceux qui avaient pu lui faire du mal. Ely sentit son cœur se serrer à cette perspective, elle n’aimait vraiment pas d’envisager toutes les personnes qui pouvaient faire du mal à sa sœur, qui aurait pu l’emmener, mais en même temps ils n’avaient pas vraiment le choix. Ely afficha un léger sourire quand son frère affirma qu’avec un peu de chance, elle allait être rentrée d’ici là. Elle avait envie de le croire, mais en même temps c’était vraiment difficile pour elle de le faire. Finalement, elle ne répondit rien, laissant son frère la prendre dans ses bras.

Ely resserra plus encore son étreinte, enfouissant son visage dans son cou. Elle se sentait terriblement mal, parce qu’elle craignait le pire pour Hope. D’accord, il avait dit qu’ils ne devaient pas s’alarmer, mais quand même. Elle ne parvenait pas à faire autrement.

« Et si ce n’est pas le cas ? » Demanda-t-elle alors, en sachant qu’elle ne devait pas le faire, mais elle n’y pouvait rien. Sa gorge se serra encore plus quand elle reprit la parole. « Et si un Hellsing l’avait… » Non parce que les Hellsing tuaient les personnes comme eux.

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L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

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ristan avait espéré trouver les mots pour rassurer sa soeur, afin qu'elle ne s'inquiète pas davantage, afin de lui communiquer suffisamment d'espoir pour qu'elle ne cède pas à l'angoisse, surtout au moment où il leur était impossible de faire quoi que ce soit sinon attendre, il avait espéré qu'examiner la situation rationnellement leur permettrait de l'aborder plus facilement, mais manifestement, ce n'était pas le cas. Il n'était pas doué pour ça. En même temps, comment aurait-il pu l'être ? Il ne s'était jamais plié à cet exercice auparavant, cette situation était inédite pour lui. il ne s'agissait pas de prétendre s'inquiéter, de mentir dans l'espoir d'obtenir quelque chose, de manipuler comme il l'avait si souvent fait... il s'agissait de la vie de sa soeur, de sa crainte de la perdre... Et c'était sûrement pour cela qu'il ne savait pas se montrer aussi convaincant qu'il le souhaiterait, en définitive, il avait trop peur lui-même, pour Hope, pour savoir confier à Ely la confiance qui devrait lui être nécessaire. Et il s'en voulait. Au lieu d'aider sa cadette, il semblait avoir envenimé les choses, il se sentait totalement impuissant face à sa détresse. Cela aurait été plus simple s'il n'avait pas éprouvé la même de son côté, sauf que c'était le cas, c'était une véritable détresse, qu'il éprouvait, et il ne savait pas vraiment comment la gérer, la sienne propre, c'était déjà beaucoup, mais celle de sa cadette, dans la foulée ? Si elle ne revenait pas, si elle était tombée entre les mains d'un Hellsing, eh bien... Tristan n'avait pas la moindre idée de ce qu'il convenait de répondre à ça. C'étaient des scénarios envisageables, et il y pensait, forcément, il y pensait. Mais il n'avait pas envie qu'Ely y pense.

-S'ils lui ont fait quoi que ce soit, ils le paieront cher, répliqua-t-il d'un ton sans appel, mais il ne voulait vraiment pas qu'Ely s'abandonne à ce genre de pensées négatives. Seulement, comment lui faire comprendre ça, comment faire en sorte qu'elle éprouve autre chose alors que lui-même partageait son sentiment de son côté. Il se révélait totalement impuissant, et il détestait réellement cela. Depuis quand se permettait-il d'être à ce point vulnérable ? C'était bien simple, il ne l'était que quand cela concernait ses deux soeurs. Et là, la vie de l'une d'elles était en jeu. Autant dire que ce n'était pas rien. Mais ça ne sert à rien d'envisager le pire maintenant. Ce n'est pas comme ça qu'on sera efficaces.

Son ton avait été strict, presque un peu trop sévère, sans doute, mais il refusait de se laisser gagner par l'émotion. S'il s'y mettait, alors c'est sûr, Hope serait mal barrée. Et puis, ils n'étaient même pas sûrs qu'il lui soit vraiment arrivé quelque chose.

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L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

Ely n’aimait pas se montrer aussi faible, aussi vulnérable. Mais force lui était de constater qu’elle l’était, bel et bien. Elle jouait beaucoup avec le feu en temps normal, elle s’amusait du danger par moment, de ce que les autres pouvaient bien penser d’elle. Elle jouait les fortes. Mais au fond d’elle, dans ce genre de situation, la buveuse de sang devait bien reconnaître qu’elle n’était pas forte du tout… non elle était faible. Elle l’avait déjà été dans le passé, c’était son frère et sa sœur qui l’avait ramené sur le droit chemin. Et aujourd’hui ? Bah aujourd’hui tout cela concernait la crainte qu’elle avait de perdre une partie d’elle. Parce que c’était ça au final, Ely se sentait forte, déterminée, puissante, parce qu’elle était avec Hope et Tristan. Elle puisait tout ce qu’elle était dans ce trio qu’ils formaient. Ils étaient indépendants les uns des autres, menant leurs vies de leurs côtés, tout en était parfaitement dépendants. Parce qu’ils avaient besoin de se retrouver, de s’aimer. Et là, Ely avait le sentiment qu’on était en train de lui arracher une partie de son cœur, ce qui faisait atrocement mal, même s’il ne battait plus depuis quelques temps maintenant. Elle n’avait aucune envie de perdre sa sœur, elle n’envisageait pas une seconde son éternité sans la jeune femme à ses côtés. Et forcément, maintenant, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser au pire. Parce qu’elle était faible, elle avait toujours été la plus faible des trois.

Mais justement, Ely pouvait compter sur celui qui était au final le plus fort des trois. La jeune femme connaissait son frère par cœur, elle ne doutait pas une seconde que lui aussi avait peur, qu’il craignait pour la vie d’Hope. Mais contrairement à elle, il parvint à ne pas céder à cette crainte. Ely savait que c’était parfaitement inutile, qu’elle ne devait pas se laisser aller comme ça. Mais elle avait justement besoin de Tristan pour ne pas perdre pied. Heureusement, elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur lui. Il lui affirma, d’un ton sans appel, que si les Hellsing avaient fait quelque chose à Hope, alors ils allaient le payer. Ely ne répondit rien, elle se contenta d’hocher la tête. Ils le payeraient oui, s’ils avaient osé toucher un seul cheveu de leur sœur. Et quand Tristan reprit la parole, ce fut d’une manière stricte encore une fois. Ely observa le regard de son frère, elle savait qu’elle ne devait pas céder à la panique, que ça n’allait pas du tout aider.

« Tu as raison. » Répondit-elle donc d’un ton qu’elle se voulait le plus déterminé possible, avant de venir se serrer un peu plus dans les bras de son aîné. Elle avait besoin de puiser sa force en lui, parce qu’ils étaient forcément plus forts ensembles. Cela ne servait à rien qu’ils paniquent pour le moment, parce qu’ils ne pouvaient rien faire de toute façon. Ce n’était pas évident du tout, Ely avait tout le mal du monde à ne pas juste se laisser emporter par sa peur, mais elle ne devait pas le faire. Ce n’était pas comme ça qu’ils arriveraient à quoi que ce soit. « On va forcément la retrouver. » Dit-elle alors, en desserrant son étreinte, se convaincant finalement autant elle-même qu’en cherchant à convaincre Tristan. « Il ne peut pas être autrement. »

Parce qu’ils étaient un tout, tous ensemble, et que rien ne pouvait les séparer.

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ristan prenait sur lui pour garder son sang-froid et sa contenance, pour ne pas céder à l'angoisse la plus totale. Il savait que c'était son rôle. Il n'était pas moins fort que ses deux soeurs, mais il était l'aîné, et à ce titre, il avait toujours mis un point d'honneur de protéger Ely et Hope, qu'importe ce qui pouvait bien les menacer, toutes les deux. Il craignait d'avoir échoué à protéger Hope, mais quand bien même ce serait le cas, il lui restait à défendre Ely, il se donnait pour mission de lui rendre son courage, de lui donner de la force et de la détermination pour lui permettre de supporter l'éventualité la plus terrible. Car elle ne quittait pas son esprit, bien sûr. Il savait pertinemment que Hope pourrait bien ne jamais lui revenir, qu'il se pourrait bien même qu'ils ne sachent jamais ce qui lui était arrivé, mais il était hors de question qu'ils cèdent à la paranoïa et à la peur. Il leur manquait une partie du tout qu'ils formaient quand ils étaient tous les trois, mais ils s'avaient l'un l'autre, et ça ils ne devaient pas l'oublier. Tristan caressa doucement les cheveux d'Ely alors qu'elle se serrait plus fermement contre lui, puis quand elle s'écarta, il sonda son regard, où il fut heureux de déceler une détermination nouvelle. Ils n'allaient pas se laisser abattre. Et ils feraient tout pour que Hope leur revienne. Il était inutile de faire des plans sur la comète, il fallait se battre, pour Hope, et ne pas s'appesantir, même s'ils ne pourraient pas faire grand-chose pour le moment, du moins pas tant que le jour ne serait pas tombé, et c'était encore loin d'être le cas. La nuit n'arriverait jamais assez vite, mais en attendant, il fallait qu'ils gardent espoir, et plus encore qu'ils se donnent du courage.

-Exactement, répondit-il en espérant qu'il savait se montrer assez convaincant pour que son interlocutrice la croie sur parole. Parce que oui, en réalité, il pouvait totalement en être autrement, il était plus que probable qu'ils ne la retrouvent jamais, qu'elle ne leur revienne pas... mais ça, ils ne le sauraient pas, pour l'heure. Ça ne sert à rien de nous ronger les sangs sans rien faire. Je te sers un verre ?

S'ils étaient vraiment condamnés à rester ici et à attendre, autant faire de son mieux pour rendre la situation un peu plus supportable, et un bon verre d'alcool aidait toujours. Cela pourrait peut-être leur donner un peu de courage, et le sentiment d'être plus puissants qu'ils ne l'étaient, en réalité. Qui sait, l'alcool éveillerait peut-être même en eux des idées qu'ils n'avaient pas pour le moment et qui les aideraient à sauver Hope ?

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Ely tentait évidemment de se montrer la plus forte possible, même si ses craintes ne pouvaient pas la quitter non plus. La buveuse de sang ne pouvait pas s’empêcher de se dire que sa sœur était en danger quelque part, qu’ils allaient peut-être la perdre et qu’elle avait évidemment envie de sortir de cette maison et de la chercher. Sauf qu’ils ne pouvaient pas le faire et que ça ne servait à rien qu’elle se laisse aller au désespoir tout de suite. Ely pensait à Hope, se disant qu’elle se montrerait forcément forte si jamais ça avait été elle qui avait disparu. Donc elle devait le faire. Ce n’était pas toujours évident, parce que même si la jeune femme avait une grande confiance en elle, qu’elle semblait maitresse de ses sentiments, elle se savait plus faible que les autres. Elle ne voulait pas réellement l’être, mais l’expérience lui avait bien prouvé qu’elle n’était pas aussi forte que son frère et sa sœur. Elle voyait d’ailleurs en Tristan un roc, leur roc, celui sur qui elles pouvaient se reposer sans soucis. Sauf qu’Ely n’avait pas pour autant envie de se montrer trop faible non plus, Hope n’avait pas besoin de ça. Donc elle prenait sur elle, elle se montrait forte, parce que Tristan n’avait évidemment pas besoin d’un poids supplémentaire sur ses épaules. Même s’il n’en montrait rien, la jeune femme savait parfaitement que son frère souffrait autant de l’absence de leur sœur, Ely n’avait aucune envie d’être un fardeau supplémentaire. Ils souffraient tous les deux, mais justement, ils étaient tous les deux et donc il n’y avait aucune raison qu’ils ne puissent pas être forts ensembles. Et ça ne servait de toute façon à rien qu’ils se laissent aller au désespoir. Ils ne pouvaient rien faire pour le moment, en dehors d’attendre, donc autant attendre la tête haute. Même si c’était loin d’être facile.

Ely fit un signe de la tête pour accepter que son frère lui serve un verre. L’alcool n’allait sans doute rien résoudre, mais la jeune femme se disait que ça ne pouvait de toute façon pas leur faire de mal (après tout, l’eau ne résolvait rien non plus). Avec un peu de chance, cela allait leur permettre d’avoir une idée lumineuse. Ou alors, ça allait simplement les aider à se détendre, ce qui ne serait pas mal non plus. Sans plus de cérémonie, la buveuse de sang alla s’installer sur le canapé.

« Je n’aurais pas été contre un peu de sang frais tout de suite, je dois bien t’avouer. » Dit-elle alors, même si elle n’avait pas réellement de cœur à l’humour. Mais en même temps, elle disait la vérité quand même. « C’est dommage qu’on n’ait pas quelques réserves ici. »

En dehors de leur mère, évidemment, qui avait du sang frais, mais ils n’étaient quand même pas arrivés au stade de s’en prendre à leur propre mère. Personne n’était plus important pour eux qu’eux même, mais leur mère comptait quand même énormément. La famille.

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B

oire un verre n'allait certainement pas résoudre tous leurs problèmes, boire un verre n'allait pas leur faire oublier complètement la disparition alarmante de leur soeur, de leur âme soeur, mais boire un verre valait toujours mieux que de tourner en rond. Ils ne pouvaient rien faire, présentement. Ils ne pouvaient pas sortir, pas tout de suite, c'était trop risqué. Alors il fallait attendre, tout simplement... et attendre sobre lui paraissait une perspective très déplaisante. Il se disait que ça les détendrait un peu. Il ne croyait pas en l'amnésie temporaire que l'alcool pourrait bien procurer, au fond, mais il croyait en la légère euphorie qu'il pouvait accorder. L'alcool pouvait occuper le coeur et l'esprit, c'était toujours ça de gagné... Tristan parvint à esquisser un fin sourire quand Ely lui affirma qu'elle aurait préféré boire du sang humain... Du sang humain... Tristan aurait aimé, lui aussi... ça l'aurait un peu calmé, ça aurait un peu calmé le stress qu'il éprouvait et qui risquait fort de se transformer en rage si Hope ne se laissait pas voir, si elle ne revenait pas bien vite... et ça ne semblait pas bien parti, réellement. C'est vrai que là, il n'aurait pas été contre quelques réserves, même si, en l'occurrence, il aurait surtout eu besoin de cette sensation sans pareil que lui octroyait la chasse, le frisson sans pareil que l'on éprouvait lorsqu'on laissait une vie humaine s'éteindre sous ses crocs. Il ne devait pas trop penser à ça, sans quoi il allait se sentir frustré en plus de se sentir inquiet pour leur soeur qui tardait tant à revenir. Là, chasser en compagnie de sa soeur lui ferait sans doute beaucoup de bien, mais il préférait rester là malgré tout, dans l'éventualité où Hope reviendrait... quelque part, il n'y croyait pas vraiment, il avait un très mauvais pressentiment... Il ne devait pas perdre espoir (ironique, d'ailleurs, quand on considérait que Hope signifiait espoir, mais Tristan ne parvenait pas franchement à s'amuser de la coïncidence). Surtout que cela pourrait avoir des répercussions sur Ely, et il ne voulait pas qu'elle cesse de croire.

-On devrait penser à ça, pour les prochaines fois, dit-il d'un ton qu'il voulait léger, dans le but de ne pas inquiéter davantage Ely, Ely qu'il cherchait d'autant plus à protéger qu'il ne savait pas ce qui avait bien pu arriver à son autre soeur. On pourrait kidnapper deux-trois humains, les enfermer dans la cave, les nourrir et nous faire notre propre réserve à millésime.

L'air de rien, il ne trouvait pas cette idée si terrible que cela. Ils pourraient donner au sang la consistance et le goût qu'ils désiraient... et il devrait arrêter de penser à cela... parce que ça lui donnait faim, et il n'avait pas de cou à portée de crocs.

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L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

Il était évident que ce n’était pas juste un verre d’alcool qui allait régler leur ennui. Ely n’allait pas oublier en buvant un peu que sa sœur avait disparu, qu’elle n’avait aucune nouvelle de Hope et qu’elle ne savait pas du tout si elle allait revenir. Elle savait bien qu’elle devait garder espoir, mais cela ne l’empêchait pas pour autant de « paniquer ». Et donc, boire de l’alcool n’allait pas du tout les aider, mais en même temps ça ne pouvait pas faire du mal. Au contraire. Ça ne ferait pas trop de bien, pas suffisamment de bien, mais en même temps ça n’allait pas aggraver la situation. La situation ne semblait pas pouvoir être pire pour Ely. Bien sûre, ce n’était pas comme s’ils avaient le corps mort de leur sœur dans leur salon, mais Ely avait sincèrement peur d’apprendre une horrible nouvelle la concernant. Ce verre d’alcool n’allait pas pouvoir résoudre tout cela, mais au moins, ça pouvait leur mettre un peu de baume au cœur. Mais finalement, c’était surtout du sang humain que Ely aurait bien aimé. Elle savait bien qu’elle ne devait pas trop y penser, parce qu’elle ne pouvait pas se nourrir maintenant et cela serait dommageable qu’elle se donne bien trop faim (la seule humaine qu’ils auraient potentiellement à leur disposition était leur mère et il était évident que Ely n’avait aucune envie de faire du mal à sa mère). Cela n’empêchait pas de souligner le fait que la buveuse de sang aimerait bien avoir des réserves dans leur maison. Surtout pour des moments comme celui-là, où ils ne pouvaient pas sortir de chez eux à cause du soleil, mais aussi parce qu’ils ne pouvaient pas se permettre de quitter leur maison (et de prendre du coup des risques) alors que Hope pouvait peut-être rentrer. Ely ne supporterait pas de rater son retour. Quand bien même, elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un très mauvais pressentiment.

La jeune femme afficha un sourire quand son frère ainé affirma qu’ils devraient kidnapper deux ou trois humains et les enfermer dans la cave, afin d’avoir toujours des réserves au cas où. Mine de rien, même si ce n’était peut-être pas dit très sérieusement, mais ce n’était pas non plus une idée idiote.

« Comme ça, on pourra sélectionner de la bonne qualité. » Dit-elle alors dans un nouveau sourire, se concentrant sur cette idée pour ne pas trop penser à Hope. En se concentrant sur Tristan, sur leur conversation, Ely avait l’impression de pouvoir faire abstraction – même si ce n’était pas entièrement – de ce qui était en train d’arriver. « Il faudra juste qu’on s’arrange pour que maman ne vienne pas fouiller dans la cave. » Puisque leur mère n’était pas au courant de leur nature (et autre chose), il valait mieux éviter qu’elle trouve des humains enfermés dans leur cave. Elle risquerait de ne rien comprendre. « Dès que Hope sera de retour, on fera ça. »

Pourquoi pas après tout ? Si ça pouvait les sauver dans certaines situations compliquées. Et elle avait envie de croire que sa sœur allait rentrer.

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L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

S

i Tristan se contentait de ressasser encore et encore le fait que Hope était aux abonnés absents et ne leur reviendrait peut-être plus jamais, il serait bien incapable de gérer rationnellement cette situation et de mettre tout en oeuvre pour que ce scénario catastrophe ne soit pas la réalité. Cela faisait trop peu de temps que la jeune femme avait disparu pour qu'ils abandonnent tout espoir. Maintenant, il fallait seulement qu'ils parviennent à reprendre du poil de la bête pour pouvoir sereinement aborder les choses et se lancer à la recherche de leur soeur si celle-ci ne devait pas reparaître. Discuter de la "cave personnelle" qu'ils pourraient mettre au point tous les deux, c'était une bonne manière de se focaliser sur des choses plus légères et de ne pas se laisser aller à l'abattement. En plus, ce n'était pas une si mauvaise idée que cela, à ses yeux, ainsi, ils ne connaîtraient jamais la disette, en cas de situation exceptionnelle. Et des situations exceptionnelles, il n'en étaient jamais à l'abri, comme ils venaient de le constater. La méthode était cruelle, mais ils s'en foutaient, après tout. Ainsi, ils pourraient s'assurer que leurs victimes n'allaient pas traîner n'importe où et qu'elles ne se nourrissaient pas de n'importe quoi, aussi. Tristan avait déjà eu de mauvaises expériences avec des proies en mauvaise santé, dont il avait trouvé le sang passablement écoeurant... Seulement, parfois, on ne choisissait pas ses victimes, et puisque boire de ce millésime hors normes était l'une des conditions à leur survie, il n'avait pas le choix. Tristan sourit quand son interlocutrice lui fit remarquer qu'il faudrait interdire l'accès aux caves à leur mère. Voilà qui était une certitude. Les choses tourneraient très mal dans le cas contraire. Mais ils avaient su se montrer discrets jusqu'ici, il n'y avait que peu de risques pour que les choses changent à présent.

-Ca me va, affirma-t-il sans perdre son léger sourire, ravi de voir Ely si positive à présent, capable d'admettre que la jeune femme reviendrait, parlant de son retour au futur... D'accord, ce n'était as parce qu'ils gagnaient cet espoir qu'il allait pour autant se concrétiser, mais y croire pouvait déjà participer pour beaucoup de la suite. Il viendrait, malheureusement, le moment d'admettre que les choses n'allaient pas se passer comme ils le rêvaient, mais ce moment n'était pas encore venu. A propos de maman, tu l'as vue dernièrement ? Je t'avoue que ça doit faire une éternité que je ne lui ai pas rendu visite.

Tristan était sans doute un fils ingrat, mais il faut dire qu'il avait un sens de la famille particulier, puisqu'il était capable de vouer sa tante, son oncle par alliance et sa cousine au malheur et de coucher avec ses soeurs, on pouvait sans doute s'attendre à tout.

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Tristan & Ely

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

Ce n’était peut-être pas une très bonne chose de faire des plans sur la comète alors qu’ils ne savaient même pas si Hope allait bel et bien rentrer, mais Ely ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle aimerait leur idée de cave. Il n’y avait aucune raison pour qu’elle n’aime pas en même temps, ça allait grandement arranger leur situation, si jamais ils devaient connaître un moment comme celui-ci encore une fois. Ely avait faim, elle ne s’était pas suffisamment nourrit puisqu’elle était préoccupée par ses recherches. Maintenant, elle ne pouvait plus sortir à cause du soleil. Autant dire que ça n’allait pas arranger ses affaires d’avoir faim et d’avoir envie de boire du sang frais. S’ils avaient quelques rations dans leurs caves, ça leur faciliterait grandement la tâche. Et puisqu’ils ne pouvaient pas se permettre de boire du sang autrement que frais, alors autant qu’ils enferment des humains dans leur cave. C’était cruel, c’était horrible, mais ça ne causait aucun scrupule à Ely. Elle passait son temps à tuer déjà. C’était leur nature, ils étaient des buveurs de sang et pour cela, ils s’en prenaient aux humains. Ils étaient des monstres et ça ne causait aucun cas de conscience à la jeune femme, qui savait que ce n’était pas le cas de son frère et de sa sœur non plus. Elle osait même croire que sa sœur allait même adorer leur idée, qu’elle allait approuver et qu’elle sera bien contente quand elle allait rentrer de mettre ça en place avec eux. Oui… elle allait rentrer, elle devait rentrer.

Et donc, leur mère ne devait pas découvrir ce projet. En même temps, les Johns avaient réussi à être plus que discret depuis qu’ils étaient des vampires, mais même avant en fait. Ils étaient discrets depuis toujours, depuis le moment où ils s’étaient rendu compte qu’ils s’aimaient plus que des frères et sœurs ne devraient s’aimer. Ils ne s’étaient jamais fait prendre pour quoi que ce soit, ça n’allait pas commencer maintenant.

« Je suis passée la voir il y a deux jours. » C’était rapide, elle passait près de chez elle et donc elle en avait profité pour passer un peu de temps avec elle. « Je crois qu’elle va bien. » Ely n’était pas forcément une fille moins ingrate que son frère. Non pas qu’elle n’aimait pas sa mère, bien au contraire, elle l’aimait sincèrement. Mais elle avait plus de mal à la comprendre. Sans doute parce que concernant son frère et sa sœur, ça coulait tellement de sources. « Mais elle doit se sentir un peu seule. » Elle n’avait plus son mari, elle n’avait plus ses enfants chez elle, ce n’était pas forcément évident. Alors qu’ils étaient quand même une grande famille. Enfin moins grande qu’avant et… Ely espérait qu’ils ne diminueraient pas encore (mais ce n’était pas le moment d’avoir encore des pensées négatives, elle devait se concentrer sur le positif, ne pas se laisser aller à la panique). « Ce n’est pas très sérieux de ta part de ne pas aller la voir. » C’était un reproche, sans en être un.

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L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

C

ontrairement à ce que l'on pourrait imaginer en le jugeant à l'attitude de Tristan, ce dernier appréciait sincèrement sa mère. En même temps, lui et ses soeurs lui devaient beaucoup. Elle leur avait inculqué des valeurs, une vision spécifique de la vie (qui ne seraient pas forcément du goût de tous, pour preuve, sa propre soeur n'avait de toute évidence pas été à la hauteur), et auprès d'elle, ils n'avaient jamais manqué de rien. Il y avait eu des frictions entre eux, bien sûr, c'était après tout inévitable entre une mère et ses enfants, mais elle reconnaissait que, à plus d'un titre, son éducation avait forgé son caractère, et puisqu'il en était très fier, il admettait l'être tout autant de sa mère. Ce n'est pas pour autant, ceci dit, qu'on le voyait rendre régulièrement visite à génitrice, prendre soin d'elle ou quoi que ce soit dans ce goût-là. Souvent, quand il venait la voir, c'était que l'une de ses soeurs (ou les deux) lui avait forcé la main. De lui-même, il avait bien du mal, par contre. Disons que ce n'était pas quelque chose de naturel pour lui. Il pensait qu'il pouvait très bien aimer sa mère à distance, et que c'était largement suffisant en soi, il n'empêche que, de temps à autre, il envisageait de faire plus d'efforts... mais ce ne serait pas pour tout de suite, néanmoins. Il avait une autre priorité à l'esprit, et cette priorité, c'était Hope, même s'il faisait mine de reléguer l'inquiétude au second plan pour discuter plus légèrement avec Ely. Ce n'est pas qu'il savait oublier si facilement son inquiétude, mais ils savaient tous les deux qu'en parler sans arrêt n'allait vraiment rien arranger du tout.

-Elle n'a qu'à venir nous voir, elle aussi, répliqua Tristan, sans scrupule, dans un haussement d'épaules.

Ce n'est pas qu'il ne savait pas qu'il devrait faire plus d'efforts, c'est qu'il était sans doute né pour être un fils indigne, et il ne comptait pas mettre son attitude en question, d'autant qu'il sentait que les reproches de sa soeur n'en étaient pas réellement. En même temps, si elle lui tenait la moindre rigueur de son attitude, elle n'en plaisanterait pas, elle aurait la présence d'esprit de le lui dire, de cela, il était absolument convaincu.

-Et si elle se sent seule, on a qu'à lui présenter quelqu'un, ajouta-t-il comme si c'était aussi simple que ça.

Bien sûr, ça ne l'était pas. Et d'ailleurs, il n'avait pas que ça à faire que de lui trouver un prétendant. A moins que celui-ci ne puisse foutre le bordel dans le quotidien de sa mère ou d'autres personnes encore (sa tante, par exemple, au hasard).

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Tristan & Ely

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

En un sens, parler de leur mère permettait un peu à Ely de ne pas penser à Hope. Un peu seulement, parce qu’en réalité, sa sœur accaparait quand même son esprit. Elle était morte d’inquiétude et elle ne pouvait pas s’empêcher d’espérer de la voir passer le pas de leur porte. Quand bien même, la buveuse de sang savait parfaitement que ça n’allait pas être possible, que Hope ne pouvait pas braver le soleil. A cette idée, la jeune femme sentit son cœur se serrer un peu plus. Mais Ely savait qu’elle ne devait pas y penser et qu’elle devait se concentrer sur ce que disait son aîné. Qui ne manqua pas de se montrer un peu dur avec leur mère. Ely leva les yeux au ciel quand son frère affirma qu’elle n’avait qu’à venir les voir, elle aussi. Ely savait bien que son frère n’avait pas tort, bien au contraire. La jeune femme était plus proche de sa mère que ne l’était Tristan, sans savoir réellement pourquoi. Elle allait de temps en temps lui rendre visite, et elle devait souvent tirer son aîné par le bras pour qu’il vienne avec elle. Cela n’enlevait rien à l’affection que le vampire avait pour leur mère, Ely était persuadée que Tristan l’aimait tout autant qu’elle mais c’était... peut-être un peu moins facile pour lui. Sans que la jeune femme ne sache réellement pourquoi.

Mais dans tous les cas, Ely n’avait aucune envie de chercher à convaincre son frère d’aller voir plus souvent leur mère, parce qu’elle ne jugeait pas ça utile. Il faisait ce qu’il voulait. Soit, elle lui forçait un peu la main pour qu’il aille quand même la voir, mais en même temps elle n’allait pas lui reprocher de ne pas le faire. Elle n’avait aucune raison de lui faire le moindre reproche. Et si elle devait choisir, son frère passerait toujours en premier dans tous les cas.

« Je n’ai pas spécialement envie de m’occuper des histoires de cœur de maman, ou de ses histoires de cul. » Dit-elle alors quand son aîné affirma qu’ils n’avaient qu’à lui présenter quelqu’un, si jamais elle se sentait seule. Dans l’absolue, Ely ne trouvait pas que c’était une si mauvaise idée, mais ils avaient quand même bien d’autres choses à faire. « Elle était tellement amoureuse de papa. »

C’était vrai, ils le savaient. Leurs parents s’aimaient à la folie. Depuis la mort de leur père, leur mère se montrait toujours digne, mais ce n’était pas pour autant que Ely ignorait le fait que leur mère était touchée, blessée. Mais... une ombre traversa le regard de Ely à cet instant précis, à cette pensée précise. Elle serait encore plus anéantit si elle devait découvrir qu’il était arrivé quelque chose à Hope.

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L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

I

l semblait à Tristan qu'ils avaient déjà eu cette conversation, sans forcément plus de conviction d'ailleurs. Même si leur mère était loin d'être présente à chacune de leurs conversations, il leur arrivait incidemment d'en parler, et si c'était le cas, ils ne pouvaient qu'en venir aux mêmes conclusions, à savoir que Tristan devrait faire un effort, mais qu'il n'en ferait pas. Autant dire qu'ils tournaient en rond. Ceci dit, c'était loin de le déranger que d'avoir cette conversation en cet instant car ça avait le mérite non négligeable de leur permettre de penser à autre chose. Et penser à autre chose, Tristan en avait diablement besoin. Oh, il aurait vite des scrupules, à s'intéresser ainsi à des sujets aussi triviaux alors que Hope était aux abonnées absents, mais il ne pouvait se permettre de tourner et retourner cette pensée dans son esprit plus qu'il ne le faisait déjà, sans quoi il deviendrait totalement fou. Alors il penchait pour cet artifice ce qu'il y a de plus superficiel. Il avait le sentiment que ça ne dérangeait pas Ely non plus d'occulter ainsi le sujet, tout du moins, alors pourquoi pas ?

Il se contenta d'esquisser une grimace quand Ely lui fit remarquer qu'il n'avait pas la moindre envie de s'intéresser aux affaires de coeur ou de cul de sa mère. Bah tu m'étonnes. Déjà, il préférait n'envisager aucune vie sexuelle à sa mère, point final. Enfin bref. Ouais, au fond, c'étaient ses affaires. Mais s'il ne fallait pas interférer, alors inutile de s'appesantir sur son sort, pas vrai ? Elle était bien assez grande pour ça de toute manière. Ely ajouta ensuite une remarque qui troubla plus Tristan qu'il ne l'aurait cru. Oui, leur mère avait été profondément amoureuse de leur père. C'était peut-être d'ailleurs parce que leurs parents s'étaient tant aimés qu'il était si simple pour eux de s'aimer, comme quelque chose d'inscrit dans leurs gènes (mais leur mère n'apprécierait clairement pas de l'apprendre)... Mais ce qui le troublait surtout, c'était de penser à ce deuil encore profondément ancré pour une personne que l'on avait sincèrement aimée. Parce que, de son côté, Tristan aimait profondément Hope, et ne savait pas vraiment de quelle manière il saurait se remettre d'un départ définitif. Même s'il avait Ely, bien sûr. Mais s'ils fonctionnaient très bien en duo, ils avaient toujours été un trio. Alors partant de ce constat, comment faire, exactement ?

-Et après, y en a qui osent prétendre que les Johns n'ont pas de coeur, se contenta finalement de répondre Tristan dans une fine esquisse de sourire.

Disons plutôt qu'ils savaient quand le mettre à l'ouvrage et quand les fermer. Et ça faisait à ses yeux des personnes bien supérieures au commun des mortels.

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Tristan & Ely

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

C’était un constat qu’ils ne pouvaient pas nier, leur mère avait grandement aimé leur père. Leurs parents s’aimaient énormément, tous les deux, et Ely avait parfaitement conscience que sa mère souffrait quand même énormément depuis sa mort. Bien plus que ses enfants, d’ailleurs. Non pas que la jeune femme n’ait jamais aimé ses parents, bien au contraire, mais la mort de son père ne l’avait pas si ébranlé que ça. Parce qu’elle avait les deux personnes qui comptaient le plus pour elle à ses côtés et c’était la seule chose qui comptait réellement. Au fond, la jeune femme ne savait donc pas si sa mère allait pouvoir réellement se remettre de la disparition de l’homme qu’elle aimait tant et tant, et si elle allait pouvoir refaire sa vie. Dans tous les cas, cela ne les concernait pas réellement. Si Ely n’en voulait pas à sa mère d’avoir quelqu’un d’autre dans sa vie, elle n’aurait pas forcément envie de s’occuper de ses histoires de coucheries, bien au contraire.

Ely afficha un léger sourire quand Tristan reprit la parole, finalement, en affirmant que certain osait croire que les Johns n’avaient pas de cœur. En effet, c’était un peu la réputation qu’ils avaient, parce qu’ils n’avaient visiblement pas d’attache, parce qu’ils n’avaient pas une vie saine. Ils enchaînaient les conquêtes, encore et encore, sans même se cacher. Pour autant, il était évident que les Johns avaient un cœur, ils savaient simplement comment le tourner ce cœur. Le cœur de la buveuse de sang ne battait plus, mais il était pourtant tourné entièrement vers son frère et sa sœur. Sa sœur… Sans rien dire, Ely se contenta simplement de venir se serrer contre son frère. Elle ne savait pas du tout comment ils allaient faire pour s’en remettre, s’ils devaient un jour perdre leur sœur. Ely savait bien qu’elle ne devait pas penser comme ça, que Hope n’avait finalement que quelques heures de retard – mais puisqu’ils n’avaient jamais été confronté à un tel cas de figure… – mais elle n’y pouvait rien, elle avait bien trop peur. Leur mère était bien l’exemple que des années après, on ne se remettait jamais de la perte de quelqu’un qu’on aime. Ely le savait, elle ne s’en remettrait pas si Hope devait disparaître. Même si Tristan était là, même si heureusement qu’il était là.

« Je suis désolée de te le dire, mais tu n’as plus de cœur. » Ely vint plaquer son oreille contre le torse de Tristan, avant de reprendre. « Je n’entends rien du tout. » Ajouta-t-elle dans un léger sourire. Elle savait que ça ne servait à rien de broyer du noir, qu’ils ne devaient pas flancher. Mais même s’ils parlaient d’autre chose, rien ne lui permettait concrètement de ne plus penser à sa sœur. « Et je crois bien que c’est de ma faute. »

Leurs cœurs ne battaient plus non et pourtant, cela n’enlevait rien au fait qu’ils appartenaient aux uns et aux autres. Son cœur appartenait tout entier à Tristan et Hope.

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L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

S

i l'on considérait que les Johns n'avaient pas de coeur, on n'aurait pas tort de le dire, au sens propre comme au figuré. Les Johns étaient capables d'aimer réellement et profondément, car clairement, la fratrie s'adorait, ils étaient des âmes soeurs les uns pour les autres, et c'était pour ça que l'idée de perdre Hope leur était si insupportables. Mais il est vrai qu'au-delà du strict cadre de leur seule famille, ils n'étaient pas vraiment capables de sentiments, en tout cas pas affectueux. Tout ce qu'ils avaient d'amour à donner, ils se le prodiguaient entre eux, alors à quoi bon l'adresser à des personnes qui, elles, très clairement, ne le méritaient pas le moindre instant. Au sens propre, la chose se discutait bien davantage, en revanche. Car si physiquement, le coeur, l'organe, était bien là, on ne pouvait pas dire qqu'il soit très actif. Tristan ne sut s'empêcher de sourire quand sa soeur lui fit remarquer que son coeur ne battait plus du tout... et qu'elle y était pour quelque chose. Et pas qu'un peu, oui, puisque c'était elle qui l'avait transformée. A l'heure où l'inquiétude menaçait de prendre le pas sur n'importe quelle autre émition, c'était une excellente chose de réussi à détendre l'atmosphère. Se complaire dans l'angoisse n'était pas ce qui allait leur ramener Hope, alors il valait mieux faire ce qu'il fallait pour relativiser. Si ça se trouve, d'ailleurs, ce n'était rien du tout, absolument rien, même, et ils se prenaient la tête inutilement. Enfin, pour le moment, Tristan préférait prétendre être plus serein qu'il ne l'était.

-Ah oui ? répondit-il alors dans un sourire, comme s'il n'était pas le premier concerné par cette situation.

Elle était celle qui faisait qu'il n'avait plus de coeur (mais après tout, c'était de son plein gré), et elle était en même temps celle qui faisait qu'on ne pouvait affirmer qu'il n'en possédait aucun. Ca, c'étaient les Johns dans toutes leurs contradictions. Mais qu'est-ce qu'il les aimait, Tristan, ces contradictions ! C'était ce qui faisait le sel de leur relation et la raison pour laquelle il l'adorait... malheureusement, ça ne suffisait pas, en la circonstance. A deux, ils étaient parfaits, mais c'était à trois qu'ils atteignaient un au-delà de la perfection qu'il craignait de ne plus jamais atteindre en ces circonstance.

-Tu es une très vilaine fille, alors, dis-moi.

Il n'était peut-être pas d'humeur à jouer à ce petit jeu jusqu'au bout, à l'heure actuelle, mais au moins y jouer en partie faisait le plus grand bien. Et ils devaient prendre un peu de décontraction où cela leur était possible à l'heure actuelle.

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Tristan & Ely

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

Les Johns avaient un cœur, oui, c’était le cas. Ely ne pourrait jamais dire le contraire sincèrement, ils avaient un cœur les uns avec les autres. La jeune femme avait un cœur, qui ne battait peut-être pas, mais qui vibrait quand même pour l’homme qui se trouvait sous ses yeux, pour sa sœur qui n’était pas là mais qu’elle espérait voir arriver très bientôt, qu’elle voulait voir arriver très bientôt. Il fallait qu’elle puisse venir rapidement, parce que justement, Ely savait parfaitement qu’elle avait besoin de son frère et de sa sœur pour que son cœur soit entier. Alors oui, bien sûr, il était évident que les Johns avaient un cœur, mais ils se permettaient simplement d’être sélectionneur quand aux personnes à qui apporter de l’affection. Concrètement, ça ne concernait qu’eux même. Ely le savait, elle ne pourrait jamais être amoureuse de quelqu’un d’autre que de ses âmes sœurs. Elle avait essayé dans le passé, mais il était évident que ce n’était pas une bonne chose, que c’était une erreur. Une erreur qu’elle avait payée, en quelque sorte, mais dont ils avaient finalement réussi à tous s’en sortir bien plus fort. D’où le fait que son frère n’avait plus de cœur battant, que c’était de sa faute.

Tristan joua les surpris et Ely aimait ça, elle aimait le fait qu’ils cherchent un moyen comme un autre de se détendre. De ne pas penser au fait qu’il manquait une part de leur âme et qu’ils avaient peut-être de bonnes raisons de s’inquiéter pour leur sœur. Parce qu’en soit, ça ne servait à rien qu’ils s’inquiètent pour rien, avec un peu de chance Hope était simplement en retard et elle allait rentrer bientôt. Et ils allaient être tous les trois ensemble, comme d’habitude, comme tout devait se passer. Autant qu’ils ne se rongent pas trop les sangs donc, et il n’y avait pas meilleur moyen que la présence de l’autre. Ely savait que si elle ne devenait pas folle dans la foulée, c’était simplement parce que son aîné était là, qu’il la soutenait et qu’il lui changeait les idées. Même si la buveuse de sang ne pouvait pas complètement oublier son angoisse non plus, qu’elle était loin d’être sereine. Mais c’était déjà ça. Elle afficha un sourire quand il affirma qu’elle était une vilaine fille. C’était le cas en effet, la jeune femme n’avait aucune envie de le cacher. Mais s’il y avait bien une personne avec qui Ely n’avait absolument aucune envie d’être réellement vilaine, c’était son frère aîné.

« C’est vrai que je suis une vilaine fille. » Répondit-elle alors sur le même ton, parce qu’elle ne pouvait pas nier le fait qu’elle appréciait ce petit jeu, parce que ça lui permettait de se détendre un peu. Même si ça ne pourrait sans doute pas durer, qu’elle ne pourrait pas entièrement la soulager non plus. « Je suis surtout très égoïste. » Dit-elle alors dans un nouveau sourire, et pour le coup elle ne jouait pas vraiment. C’était le cas, elle était égoïste et elle ne s’en cachait pas. « Je te voulais avec moi toute ma longue vie. »

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T

ristan afficha un sourire qui en disait long quand Ely approuva son propos et confirma qu'elle était une vilaine fille. Oh ça, elle pourrait difficilement le nier sans mentir. Elle était une vilaine fille, capable des pires horreurs avec autrui et des plus innommables stratégies sur le plan horizontal... Et c'était comme ça qu'il l'aimait, il l'adorait, même. Il était complètement dingue de cette vilaine fille qui lui donnait le sentiment de n'exister qu'en partie quand elle n'était pas là... comme il avait l'impression qu'il lui manquait une partie de lui-même alors que Hope ne leur donnait aucune nouvelle. Il n'avait pas envie de penser à ça. Ce n'était pas simple du tout, bien au contraire, mais malgré tout, force lui était de reconnaître que focaliser sa concentration sur Ely et uniquement Ely y contribuait un peu. Il se noyait dans son regard, et tout à coup, ce devenait bien plus simple. D'autant que la jeune femme entrait dans son jeu. Et il préférait la voir comme cela. Il savait bien qu'elle était préoccupée, et que ses craintes n'étaient pas effacées, mais il appréciait la voir capable de sourire et de plaisanter avec lui. Plaisanter, oui, mais avec un fond de sincérité quand même. Parce que quand elle ajouta être égoïste et précisa l'être pour avoir voulu le garder pour lui, il savait que c'était vrai, et franchement, ça lui allait particulièrement bien.

-Tu peux être égoïste autant que tu veux, ça me réussit plutôt bien.

Elle n'avait pas été égoïste envers lui, elle avait été généreuse, parce qu'en lui transformant, il lui avait offert une opportunité incroyable, il avait tout bonnement changé sa vie, dans des proportions parfaitement inestimables. Alors oui, il était égoïste, lui aussi. Ils l'étaient ensemble, ce qui était sans doute logique, puisqu'ils ne faisaient qu'un. Ou presque. A l'heure actuelle, Tristan avait tout de même le sentiment de n'être que les deux-tiers de lui-même. Ils restaient incomplets, parce que Hope n'était pas là. Mais elle allait revenir... il fallait qu'elle revienne. En attendant, ils devaient se soutenir, se détendre et compter l'un sur l'autre. C'était proprement indispensable. Tristan approcha ses lèvres de celles de sa soeur et l'embrassa avec passion. Il avait plus que jamais besoin du goût de ses lèvres, ici et maintenant. Quand il l'embrassait, il se sentait immédiatement mieux.

-Je serai avec toi tout au long de notre éternité.

C'était une promesse. Puissante et sincère. Il promettait d'être là pour elle et de ne pas l'abandonner, comme il avait peur que Hope ne leur revienne jamais. Certes, il ne savait pas du tout s'il serait à même de tenir cette promesse, mais il comptait quand même faire tout son possible pour que ce soit le cas.

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Tristan & Ely

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

Ce n’était en soit pas complètement de l’égoïsme, mais c’en était quand même. Parce que Ely n’aurait pas supporter de ne pas voir Tristan et sa sœur dans sa vie pour l’éternité. Elle leur avait offert ce cadeau, elle leur avait donné la vie éternelle et l’amusement jusqu’à la fin des temps. Ils avaient des années et des années devant eux. C’était donc un cadeau, qu’elle avait obtenu en quelque sorte et qu’elle avait offert à son frère et sa sœur. Quand bien même, à la base, c’était bien plus une punition pour elle. Une punition qu’elle avait transformé en cadeau, parce qu’elle jouissait de cette vie, de cette nouvelle vie, de ces pouvoirs et de cette façon d’être. Elle aimait sa condition, elle avait permis à ses deux âmes sœurs de la connaître également. Mais ça n’enlevait pas le fait qu’elle n’avait pas eu d’autres choix que de les transformer parce qu’elle aurait été incapable d’envisager sa vie loin d’eux. Alors que l’idée lui avait quand même traversé un peu l’esprit, elle ne pouvait pas le nier. Mais elle était vite revenue sur le droit chemin.

Ely trouvait effectivement que quand elle se montrait égoïste avec Tristan, par conséquence, ça lui réussissait bien. Son frère était parfait en tout point, depuis toujours. Elle adorait son aîné, elle l’aimait du plus profond de son être. Tout comme Hope, ils étaient parfaits tous les deux. Mais cette condition de vampire les avait perfectionnés encore plus. Ely avait envie de croire qu’ils étaient destinés à vivre cette histoire à devenir des vampires. Qu’ils étaient nés pour ne jamais mourir. Du moins… pas de vieillesse. La jeune femme savait qu’elle ne devait pas penser à tout cela, mais c’était quand même difficile de ne pas penser à Hope alors qu’ils étaient là tous les deux et qu’ils n’avaient aucune idée d’où elle se trouvait. Mais elle ne devait pas trop y penser, elle ne devait pas se laisser trop submerger par sa peine. Ely afficha un sourire quand son frère, après l’avoir embrassé avec passion comme il savait si bien le faire, ce qui ne manquait pas de faire battre son cœur mort, affirma qu’il serait avec elle tout au long de l’éternité. C’était dit comme une promesse, parce que c’était une promesse tout simplement. Tristan ne pouvait techniquement pas faire ce genre de promesse normalement, il ne pouvait pas savoir s’il ne lui arriverait rien. Hope aurait très bien pu lui faire cette promesse, avant de disparaître, même s’ils ne savaient pas encore qu’elle allait disparaître pour un long moment. Mais même si son aîné ne pouvait techniquement pas lui dire ce genre de chose, Ely adorait entendre ces mots. Elle aimait l’idée qu’il ne voudrait pas être loin d’elle, que pendant toute leur éternité, ils voudraient être ensemble.

« Je ne survivrais pas si je devais te perdre… » Dit-elle son regard plongé dans celui de son frère. Elle pensait ne pas pouvoir survivre sans Hope non plus et elle n’avait aucune envie de se dire que c’était possible. Mais si elle devait les perdre tous les deux, c’était évident, elle serait incapable de survivre. « Alors je t’interdis de m’abandonner. » Lui aussi.

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**Tristan Johns** Messages : 1072

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

T

ristan faisait du mieux qu'il le pouvait pour rassurer sa soeur, et essayer de la rassurer aussi dans la foulée. Malheureusement, rien ne pouvait leur faire oublier le fait que leur soeur était portée disparue, et qu'ils ne la reverraient peut-être jamais. Tristan n'aimait pas savoir Ely malheureuse, mais il n'y pouvait pas grand-chose de son côté non plus, puisque cette douleur, il ne la partageait que trop bien avec elle. Sans le troisième membre de leur trio, ils étaient incomplets. Ils pouvaient bien essayer de se convaincre du contraire, mais ce ne serait jamais complètement efficace, car au fond, ils savaient très bien ce qu'il en était. Ils survivraient au départ de Hope, si celle-ci ne devait jamais revenir, mais il était évident que si Tristan devait perdre Ely, et si Ely devait perdre Tristan, ni l'un ni l'autre ne seraient capable de s'en remettre. Ils avaient besoin l'un de l'autre, aujourd'hui plus que jamais, même si ce besoin avait toujours été présent, indéniable. Alors c'était sans doute normal que la jeune femme cède à ses angoisses en exprimant tout haut ce qu'elle ne pouvait garder pour elle. Au fond, ce qu'elle lui disait, il le savait déjà, il le savait parce que lui-même ressentait la même chose. Lui aussi serait bien incapable de survivre si Ely devait lui échapper à son tour. Mais il n'avait pas envie d'envisager cette possibilité, quand bien même elle n'avait absolument rien d'irréaliste. La perspective de perdre Ely, de quelque manière que ce soit, lui était insoutenable, il ne savait déjà pas comment il allait s'en remettre concernant Hope, si cette dernière devait réellement disparaître. Alors non, ça n'arriverait pas. Il ne pouvait pas le promettre en étant sûr de ce qu'il avançait, mais il le promettait quand même : il aimait Ely plus que tout, et jamais il ne l'abandonnerait, que ce soit volontaire ou non.

-Si tu me l'interdis, répondit-il avec un sourire, comme s'il pouvait vraiment prendre cette interdiction à la légère alors qu'il ne savait que trop ce qu'elle impliquait. Ils n'avaient aucun droit de s'abandonner, ou bien ils seraient complètement démunis, et pour toujours. Ils s'aimaient, ils avaient besoin l'un de l'autre pour vivre leur éternité. S'il perdait Ely, la conclusion en serait simple : il se perdrait lui-même, et alors, il ne servirait vraiment à rien de continuer plus longuement. Raison pour laquelle il daigna quand même ajouter, avec le plus grand sérieux. Je ne t'abandonnerai jamais Ely, j'ai toujours été là pour toi, et je le serai toujours.

Inutile de leur rappeler que des deux, c'était Ely qui, une fois, avait failli les abandonne. Ca ne comptait pas, ça ne comptait plus. Ce qui comptait, c'était eux. Eux et rien d'autre.

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**Ely Johns** Pas de roses sans épines Messages : 732

Tristan & Ely

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

Il y avait des évidences qui n’étaient pas forcément nécessaire d’exprimer, le fait que Ely ait plus que besoin de son aîné pour vivre en était une. La jeune femme n’avait pas besoin de l’exprimer, de dire à Tristan qu’elle ne parviendrait pas à survivre s’il devait l’abandonner, parce que c’était quelque chose dont il avait forcément conscience. Mais ça n’enlevait pas le fait que la buveuse de sang avait vraiment besoin de l’exprimer, de lui dire tout haut ce qui l’angoissait tout bas. Parce que là, ils se retrouvaient dans la situation où ils ne savaient pas où se trouvait Hope, ils ne savaient même pas réellement s’ils allaient pouvoir la revoir d’ailleurs, et cette perspective ne pouvait que l’angoisse. Même s’ils tentaient mutuellement de se soutenir et de se changer les idées (mais force était de constater que Ely se reposait bien plus sur Tristan que lui sur elle, non pas qu’elle ne le supporte pas… mais juste qu’elle avait besoin de plus de soutien), ils ne pouvaient pas complètement mettre de côté leur peur. Et la peur de Ely était tout simplement de tout perdre. Elle craignait de perdre les deux seules personnes qui comptaient vraiment dans sa vie. Elle avait le sentiment d’être en train de perdre Hope et c’était clairement ce qui était en train d’arriver, elle ne survivrait pas si elle devait perdre Tristan en même temps. Elle avait plus que besoin de son frère et elle avait plus que besoin de le lui dire.

Ely afficha un léger sourire quand son aîné mentionna le fait que s’il l’interdisait de l’abandonner, il n’allait donc pas pouvoir le faire. C’était une façon de parler en effet, mais mine de rien, ça ne dérangeait pas spécialement la buveuse de sang de réellement interdire à son frère de partir. Même si elle savait bien que ce n’était pas ce qu’il voulait dans tous les cas. Après tout, le vampire avait toujours été là pour elle et ce depuis toujours. Quand elle, de son côté, n’avait pas été toujours sur le droit chemin. Mais Ely n’avait aucune envie de revenir sur ce détail. C’était une erreur qu’elle avait commise et qu’elle regrettait énormément. Et surtout, c’était quelque chose qu’elle ne referait plus. Même si elle n’avait pas toujours agi comme il le fallait, elle n’avait pas l’intention de faire les mêmes conneries. En tout cas, elle appréciait d’entendre son frère affirmer qu’il serait toujours là pour elle, elle le savait mais ça faisait quand même du bien de l’entendre. Et elle ne boudait pas son plaisir.

« Et je serais toujours là pour toi aussi. » Parce qu’ils n’étaient peut-être plus que deux dans leur trio et qu’ils devaient simplement réussir à tenir debout ensemble, en se soutenant du mieux qu’ils pouvaient. Ely avait besoin de son frère, mais elle savait que ce dernier avait besoin d’elle aussi. Il n’y avait plus personne qui comptait plus que son frère ainé et elle était juste dévouée corps et âme à ce dernier.

Code by Gwenn

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**Tristan Johns** Messages : 1072

L'angoisse, au fond, n'est qu'un dérivé de l'espoir.

T

ristan n'aurait pu être plus sincère en affirmant à sa soeur qu'il serait toujours là pour elle et ne la lâcherait pas d'une semelle. Même si la fratrie Johns avait toujours été très indépendante, cela n'ôtait rien au fait qu'ils étaient toujours là les uns pour les autres. Ils savaient que l'essentiel, c'était eux, les sentiments qu'ils se portaient les uns aux autres. Ils pouvaient passer pour des insensibles, mais ils ne l'étaient pas, c'était seulement qu'ils avaient décidé de ne se focaliser que sur ce qu'ils aimaient. Et Tristan aimait Ely, tout comme il aimait Hope, qu'il espérait toujours retrouver, même si le doute régnait forcément. Face à cette épreuve, il était évident que le frère et la soeur ne s'abandonneraient jamais, à aucun moment. Ils étaient leurs univers respectifs, l'un sans l'autre, ils n'étaient plus rien, et ça, ce n'était pas admissible, un point c'est tout. Il n'y avait pas besoin de chercher plus loin, il n'y avait pas besoin de se poser plus de questions. Et même s'ils le savaient tous les deux, ce n'était pas une mauvaise chose que de se le rappeler, surtout dans ces circonstances particulières (c'est le cas de le dire). Ils avaient été un tout, et forcément, en l'absence de Hope, il leur manquait une partie d'eux-mêmes. Ils ne pouvaient que chercher à combler ce manque à deux, quoi qu'il advienne. Et même, avaient-ils seulement le choix. Il semblait qu'il n'y avait que de la sorte qu'ils parviendraient véritablement à s'en sortir, à trouver la voie.

-Je le sais, répondit Tristan avec douceur, pour bien faire comprendre à Ely qu'il avait une totale confiance en elle et ne doutait pas la moindre seconde de la véracité de ses propos.

(Et comment le pourrait-il ? Certes, elle s'était égarée une fois, mais il était convaincu que cela ne se reproduirait pas, jamais, et qu'il pouvait aveuglément lui faire confiance, sans appréhensions ni conditions.) Et comme pour donner encore plus de profondeur à ses dires, parce que le frère et la soeur s'étaient dans tous les cas toujours mieux exprimé en actes qu'en paroles (même s'ils savaient tout à fait faire l'un et l'autre), il s'empara de ses lèvres une nouvelle fois. Elle était ce qu'il avait de plus cher au monde, il donnerait sa vie pour elle, jamais il ne la laisserait tomber. Voilà tout ce que voulait signifier ce baiser dans lequel il mettait toute la force et la vivacité possible rien au monde ne comptait plus qu'eux deux en cet instant, surtout s'ils devaient faire front commun face à l'atrocité d'une situation pour le moins insupportable.

-Je crois que je vais aller... me reposer un peu...

Parce qu'il était éprouvé. Et au fond, il espérait que le temps passerait plus vite ainsi.

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