On ne peut pas revenir en arrière [pv Scott :3]

I

l n'était pas rare qu'Eponine repense à sa rencontre avec Coraline et au fiasco que ça avait été, et elle s'en voulait vraiment pour la manière dont les choses s'étaient déroulées. Les mots qu'elle avait prononcés ce jour-là avaient, et de très loin, dépassé sa pensée. Elle avait voulu soutenir ce couple atypique qui ne trouverait peut-être pas de soutien où que ce soit ailleurs et, résultat des courses, elle avait absolument tout gâché. Elle s'en voulait atrocement, oui, mais en même temps, quand elle se remémorait ce moment, elle se rappelait aussi l'attitude de Scott quand il avait appris qu'elle sortait avec un Hellsing, et ses scrupules s'envolaient un peu. Certes, pas au point qu'elle regrette d'avoir tiré un trait sur une des rares amitiés qu'elle possédait, mais suffisamment pour qu'elle ne prenne pas la peine de s'excuser auprès du jeune homme. A quoi bon, de toute façon ? Il l'enverrait certainement balader et ce n'est pas comme si elle comptait quitter son petit ami pour autant. Et puis, elle avait tout simplement trop de fierté pour faire le premier pas. Sans compter que maintenant qu'elle vivait chez Hellsing, la situation devait forcément être plus difficile encore. Alors elle avait laissé la situation stagner, elle avait continué à vivre sa vie de son côté, comme Scott avait dû faire de même de son côté également... pourtant, elle se trouvait actuellement devant sa porte, à attendre qu'on lui ouvre.

C'est que quelque chose s'était produit, quelque chose de bien assez important pour effacer sa rancoeur et sa crainte de se confronter à nouveau à son ami. Le père de Scott avait été violemment assassiné. Même si Ponine n'avait eu que des échos de l'affaire, elle avait déduit que ça devait être l'oeuvre d'un vampire ou d'un loup-garou. Forcément, Scott devait être doublement bouleversé par tout ça. Alors elle ne se voyait tout simplement pas faire la sourde oreille à cette histoire et faire comme si de rien n'était. Il n'aurait peut-être pas envie de la voir, mais elle, elle voulait lui prouver qu'elle était toujours là pour lui. D'accord, ils s'étaient dit des choses qu'ils devaient forcément regretter, aussi bien l'un que l'autre, mais ça ne devait pas dire qu'ils ne pouvaient pas compter l'un sur l'autre dans les moments difficiles, pas vrai ? Ponine l'espérait de tout son coeur, en tout cas.

Ce n'était pas la première fois qu'elle frappait à sa porte. Les autres fois, personne n'avait répondu, peut-être parce qu'il l'avait ignorée ou juste parce qu'il n'était pas là. En tout cas, elle avait décidé d'insister. Stratégie payante puisque, cette fois, il lui ouvrit.

-Scott... Je suis vraiment désolée.

Les premiers mots qui surent s'échapper de ses lèvres.

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A

u fond, Ponine ne pouvait nier qu'elle avait eu peur, craint que Scott ne lui ferme la porte au nez, estime qu'elle n'avait aucune raison de revenir vers lui, qu'elle ne voulait plus la voir et entendre parler d'elle. Ce n'est pas parce qu'elle-même regrettait la situation et avait de nombreux remords qu'il devait en être de même pour son interlocutrice. Il serait assez logique qu'il l'envoie paître, mort de son père ou pas. C'était bien beau de venir lui présenter ses condoléances maintenant, mais il n'avait peut-être pas envie qu'elle vienne l'importuner dans cette période de deuil. Enfin, manifestement, elle s'était fait des films, car en réalité, son interlocuteur réagit parfaitement bien à la situation, enfin, aussi bien qu'on le pouvait sans doute après la perte d'un parent. C'était une épreuve qu'elle n'avait jamais subie, mais beaucoup, dans son entourage, l'avaient vécu. Elle avait vu leur souffrance, elle avait constaté leur douleur... et une fois de plus, elle sentait bien qu'elle allait être impuissante à aider et rassurer son ami alors qu'elle était là pour ça. Mais au moins, elle était décidée à lui tendre la main, et Scott semblait prêt à l'accepter. En soi, c'était une chance, et il fallait qu'elle la considère comme telle. Ponine afficha un léger sourire contrit en réponse quand son interlocuteur lui fit remarquer que c'était gentil de sa part d'être passée. Non, en vérité c'était naturel, c'était tout simplement ce qu'elle se devait de faire. Même si elle était loin de s'être comportée en amie exemplaire jusque-là.

-Je suis venue te voir dès que j'ai appris la nouvelle, mais il n'y avait jamais personne..., répondit-elle pour bien lui faire comprendre qu'elle avait voulu être là dès les premiers instants. Je sais que je suis pas forcément la personne que tu as le plus envie de voir dernièrement... Elle ne disait pas ça pour s'apesantir sur son sort, mais parce qu'elle estimait que c'était bel et bien le cas. Elle n'avait pas franchement été une amie digne de ce nom, et ne le serait sans doute jamais pour Scott puisqu'elle ne comptait pas cesser de fréquenter Aaron. Encore que le fait que son père ait été agressé par une créature pourrait changer les choses. Mais je voulais juste que tu saches que si tu as besoin de quoi que ce soit, n'importe quoi... je suis là.

Même s'ils avaient peut-être brisé quelque chose après leur rencontre avec Coraline, Scott restait l'un de ses rares amis et elle tenait sincèrement à lui, rien ne saurait changer cet état de fait. Rien ni personne. C'était juste... ainsi, et elle ne pouvait que le confirmer, encore et encore.

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E

ponine se sentait démunie face à la détresse de son ami. Elle aimerait pouvoir directement lui apporter quelque chose qui soit à même de le soulager, mais il n'y avait sans doute rien à faire dans ce cas de figure. La jeune femme ne savait pas ce que cela faisait que de perdre ses parents, qu'on ait été proches d'eux ou pas. Elle se doutait que dans ce genre de cas de figure, le mieux que l'on puisse attendre des autres, c'est qu'ils nous expriment leur soutien, même s'il n'y avait rien de plus concret à dire ou à faire... L'ennui, c'est qu'Eponine préférait de très loin le concret, justement. Elle avait besoin de certitudes, elle avait besoin de pouvoir agir directement sur ce qui la perturbait, et voir son ami en plein deuil, malheureux, sans être capable d'avoir le mot juste, le geste sûr qui le ferait aller mieux, ça la rendait positivement malade. Il n'avait pas besoin de grand-chose, soit, mais elle espérait tout de même qu'il accepterait sa présence... Parce que en ce qui la concernait, elle ne se voyait pas rester à l'écart en le sachant souffrir, malgré tout ce qu'ils s'étaient dit, elle ne pouvait tout simplement pas imaginer les choses de cette manière-là... Mais même s'il ne savait pas ce qu'elle pourrait faire de plus pour lui, il n'était visiblement pas fermé au dialogue, ni à la réconciliation, et il le lui fit comprendre en quelques mots qu'ils lui firent chaud au coeur.

Au vu de ce qu'elle lui avait balancé à la figure, elle aurait compris qu'il ne veuille pas s'excuser pour les mots qu'il avait lui-même prononcé. Il était évident qu'ils étaient allés beaucoup trop loin aussi bien l'un que l'autre. Il y avait forcément de la vérité dans leurs propos (il n'y a que la vérité qui blesse, comme on dit), mais s'ils pouvaient réussir à dépasser cela... Il s'excusait, ça voulait dire que même s'il ne la cautionnait pas, il tolérait le fait qu'elle sorte avec Aaron, non ?

-Je sais, répondit-elle avec douceur. Oui, pour savoir que c'était compliqué, elle en avait bien conscience, effectivement. Ce n'était pas pour rien qu'elle réagissait comme elle le faisait de manière générale, c'est parce que tout était diablement trop compliqué. Moi aussi je m'en veux pour ce que je t'ai dit, surtout que je le pensais pas du tout. Je voulais pas que les choses se passent comme ça, en plus, Coraline a vraiment l'air d'une fille bien, et ça se voit que vous êtes heureux, et que vous vous aimez... Elle hésita un instant. Elle savait que Scott, de son côté, ne lui retournerait pas le compliment concernant Aaron, mais... On fait la paix ?

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E

ponine esquissa un léger sourire quand son interlocuteur lui répondit qu'il acceptait de faire la paix. Elle savait que ce n'était pas si simple, et que même s'ils décidaient de tirer un trait sur leur dispute, ça ne changerait rien aux motifs de cette dernière. Malgré tout, elle n'aimait pas l'idée de rester fâchée avec son interlocuteur. Des amis, elle n'en avait pas beaucoup, et elle n'avait aucune intention de les perdre. Malheureusement, entre Scott et Lena, elle savait que ces amitiés étaient fragiles, et cela parce qu'elle était tombée amoureuse de Aaron... S'il lui avait été donné de choisir l'homme de sa vie, peut-être aurait-elle jeté son dévolu sur quelqu'un d'autre, quelqu'un qui n'aurait pas remis en cause jusqu'à ses convictions les plus profondes. Mais on ne choisissait pas. Eponine était follement amoureuse du chasseur qu'était Aaron, et elle était tout simplement incapable de renoncer à lui, même par amitié. Bref, s'ils réussissaient à avoir des rapports ne serait-ce qu'un peu apaisés, c'était déjà une excellente chose...

Mais Scott ne devait pas s'arrêter là, et le fin sourire qui s'était affiché sur ses lèvres en disparut aussitôt quand le jeune homme affirma qu'il n'avait pas envie de la perdre mais ajouta un "mais", un mais qui voulait tout dire. Qui signifiait qu'il devrait la perdre tout de même, sans doute parce qu'il estimait devoir faire un choix entre sa copine et elle.. et dans ce cas, il était après tout parfaitement logique que le jeune homme privilégie Coraline. Malgré tout, cette affirmation lui serra atrocement le coeur, comme rien d'autre. Il affirmait que ce n'était pas une bonne chose pour elle de le côtoyer. Elle n'y comprenait rien... Ce n'était pas pour lui, plutôt, que c'était une mauvaise chose de la côtoyer. Elle tombait des nues. Elle avait vraiment cru que la situation allait s'améliorer... Et maintenant, elle avait le sentiment que tout lui échappait, que rien n'allait plus.

-Si tu m'en veux encore, il suffit de me le dire, tu sais... Tu peux pas juste... me dire que tu acceptes de te réconcilier si c'est pour le rejeter après...

Elle avait le sentiment de subir un ascenseur émotionnel de grande ampleur. Elle savait que tout ne se passerait pas comme avant, que leur amitié en prenait malgré tout un coup, mais elle avait vraiment cru qu'ils étaient sur la bonne voie, tous les deux. A présent, elle ne savait vraiment pas quoi faire ni quoi penser... Elle n'allait tout de même pas supplier Scott de bien vouloir d'elle comme amie ? Et en même temps, elle n'avait pas envie de tout gâcher non plus... Des amitiés, elle en possédait trop peu pour accepter de gâcher celles qu'elle avait... Et là, c'était vraiment, vraiment, compliqué.

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S

cott lui assura une fois de plus qu'il ne lui en voulait pas, qu'il avait cessé de lui en vouloir, mais une fois encore, Ponine comprenait d'autant moins son comportement. Si elle voulait qu'ils se réconcilient, ce n'était pas juste pour avoir bonne conscience, c'était aussi parce que son amitié avec Scott lui manquait. Elle n'avait pas beaucoup d'amis, déjà. En fait, à part Scott, elle n'avait que Lena (qui était une créature, comment bien choisir ses amis pour ne pas ensuite se mettre dans l'embarras), alors forcément, elle tenait à eux et n'avait, quoi qu'il advienne, aucune envie de prendre le risque de les perdre. Ponine aurait pu comprendre que son interlocuteur choisisse de ne pas lui pardonner les mots qu'elle avait prononcés, le comportement qu'elle avait eu envers Coraline était inacceptable et elle en avait bien conscience. Mais là, c'était juste... incompréhensible, et elle n'avait pas envie que le mensonge ou le mystère gâche leur amitié. Sans quoi, elle ne pensait pas que l'on puisse qualifier ceci d'amitié (même si elle même mentait à l'homme qu'elle aimait en couvrant ses amis, justement... personne n'est parfait).

Eponine avait été blessée, maintenant, elle était intriguée. Il était arrivé quelque chose à Scott, et elle avait besoin de comprendre quoi. Bon, d'aucuns argueraient qu'il n'y avait aucun mystère là-derrière au bout du compte, il avait perdu son père et il n'allait pas bien, et il avait sûrement mieux à faire et à gérer que les petites crises de son amie qui d'ailleurs avait été tout sauf une bonne amie avec lui ces temps dernier. Il parlait donc par énigmes, sans rien expliciter : il avait fait un choix qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur elle s'ils restaient amis. Si Ponine choisissait de faire fonctionner son cerveau, elle comprendrait peut-être de quoi il voulait parler. Quelle décision pourrait la compromettre elle ? Une décision qui concernait les créatures, et donc Coraline. Et quelle décision aurait-il pu prendre concernant sa petite amie vampire : eh bien, celle d'en devenir un lui-même. Mais Ponine, non, ne songeait pas à ça. Elle était trop perturbée par la situation pour raisonner logiquement, et elle avait vraiment besoin que Scott éclaire sa lanterne. Elle ne pouvait tout simplement pas se contenter de moitiés d'explication, ce n'était pas possible.

-S'il te plaît, Scott. Dis-moi ce qui se passe. Si on est encore amis, tous les deux, alors tu ne dois pas avoir peur de me dire la vérité sur ce qui t'arrive. Même si cette vérité devait être difficile à encaisser. Et en effet, elle le serait, au-delà même du supportable.

Alors même si elle regretterait peut-être d'avoir insisté alors qu'elle réclamait la vérité, elle voulait savoir, elle avait besoin de savoir. Pour elle, à l'heure actuelle, rien n'était plus mportant.

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P

onine croyait sans mal son ami quand ce dernier affirmait que ce n'était pas facile. Sans savoir de quoi il s'agissait, elle comprenait bien que la situation devait être compliquée. Elle sentait qu'il n'était pas dans son état normal, elle sentait qu'il se passait quelque chose d'important, d'important et de grave. Et plus il en disait, plus elle comprenait que ce qu'elle allait entendre n'allait pas lui plaire, mais alors pas du tout. Il ne voulait pas lui causer d'ennuis, certes, mais par amitié, la jeune femme était capable de prendre tous les risques possible, la jeune femme ne reculait devant rien. La situation avait été vraiment compliquée déjà à cause de Coraline, elle ne voulait pas qu'elle s'envenime plus encore jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à faire. Elle ne le supporterait tout simplement pas.

Elle sentit un frisson lui glacer l'échine. Elle rassemblait les morceaux du puzzle, et ce qu'elle en déduisait ne lui plaisait définitivement pas, bien au contraire. Il n'était plus la même personne... Il avait fait un choix, il était devenu une cible pour les Hellsing. L'expression d'Eponine se figea... Elle comprenait. Il n'y avait qu'une seule explication possible, et cette dernière ne lui plaisait définitivement pas.

-Tu es devenu un vampire... ?

C'était forcément ça, ça ne pouvait qu'être ça. La situation entre lui et Coraline était délicate, et Ponine savait que son ami avait peur de vieillir alors que la femme qu'il aimait ne le ferait jamais... Alors la seule solution possible : c'était qu'il devienne un buveur de sang à son tour... Ponine pouvait comprendre, elle était d'ailleurs mal placée pour juger alors même qu'elle-même avait si longtemps voulu être une créature elle aussi. Au point de jouer un jeu dangereux avec Hélio qui avait bien manqué de lui coûter la vie au passage. Mais il était tout de même devenu une créature assoiffée de sang humain... Elle ne savait pas quoi en penser.

La jeune femme le regarda. A première vue, il n'y avait rien de différent chez lui, s'il ne lui avait pas parlé, elle n'aurait jamais su... elle se posait de nombreuses questions. Dans quelles circonstances avait eu lieu sa transformation ? Il lui avait dit qu'il avait fait un choix... alors il avait dû demander à être transformé. Par Coraline ? Par quelqu'un d'autre ? Depuis combien de temps ? Est-ce qu'il avait déjà tué pour se nourrir...

Et tout à coup, une idée horrible la frappa, la bouleversa... Est-ce que la transformation récente de Scott avait un rapport avec la mort de son père ? Elle sentit une boule lui obstruer la gorge. Elle préférait connaître la vérité, bien sûr. Mais cette vérité était, malgré tout, une véritable torture. Pas juste à cause des Hellsing, il y avait beaucoup d'autres variables à prendre en compte également.

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u fond, Ponine n'avait pas vraiment besoin de la moindre confirmation de la part de son ami pour savoir ce qu'il en était exactement, elle avait bien compris, il n'y avait pas réellement d'autre explication possible : Scott était devenu un vampire, et elle comprenait qu'il n'ait rien voulu lui en dire, car de toute évidence, cela la mettait dans une situation au-delà de compliquée, en effet. La jeune femme aimerait vraiment que la situation soit... apaisée. Elle aurait voulu qu'il accepte ses excuses et que leur amitié reparte de plus belle, mais il était évident à présent que rien ne saurait être aussi simple. En choisissant de se transformer, Scott était devenu un ennemi naturel pour les Hellsing. Certes, Ponine ne le dénoncerait pas, tout comme elle n'avait eu aucune intention de dénoncer Lena (ce même si sa nature avait malgré tout était découverte), mais elle ne pouvait prétendre que tout ceci ne la mettait pas dans une position délicate.

Et puis, au-delà de ce qu'elle appréhendait, du trouble qu'elle ressentait, il y avait également tout le reste. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle devait penser précisément sur ce qu'elle découvrait, et de ce que ça impliquait dans la vie de Scott à présent. Même si Ponine, très fascinée par les créatures même encore aujourd'hui, avait tout de même du mal avec les principes catégoriques des chasseurs, elle reconnaissait que certaines créatures étaient, par essence, dangereuses. Et les vampires étaient sans doute les pires de tous. Combien de vies avait-il déjà prises... Et combien de vies prendrait-il dans les semaines, les mois, les années qui viendraient ? L'arrêter, c'était aussi empêcher qu'il nuise à autrui. Pour autant, bien sur, jamais elle ne participerait à son exécution en règle.

En revanche, elle ne pouvait pas cacher être perturbée. Elle se posait tellement de questions... elle n'était pas certaine d'obtenir la réponse à aucune d'entre elles au bout du compte. Mais elle devait tenter tout de même. Si elle ne posait pas ces questions à voix haute, elle n'était pas vraiment certaine de supporter ce qui suivrait. Elle ne pouvait en tout cas pas se contenter de cette seule information et poursuivre ensuite le cours de sa vie comme si de rien n'était. C'était une chose dont elle était positivement incapable, quoi qu'il advienne.

-Comment ?

La question se résumait en un seul mot, en effet, mais Ponine considérait qu'il avait son importance quoi qu'il en soit. Elle englobait de nombreuses autres questions. Scott pouvait bien décider de répondre dans la mesure de ce qu'il était capable de lui confesser, mais elle espérait en tout cas qu'il ne lui mentirait pas. Pour elle, c'était beaucoup trop important. Elle avait besoin d'en savoir, d'en entendre plus de sa part.

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P

eu importe la manière dont Scott avait été transformé, Ponine se doutait que résumer la situation par un "c'est compliqué" de rigueur n'était pas quelque chose de fortuit et devait se révéler totalement approprié. Dans tous les cas, peu importe les circonstances de sa transformations, elle avait besoin d'en apprendre plus. De comprendre, du moins. Quelle différence cela ferait pour la suite ? Elle avait du mal à le dire à l'heure actuelle, mais pour l'heure... elle avait surtout besoin de mieux comprendre la situation de son ami... si tant est qu'il le soit encore.

Il avait croisé la route d'un vampire, ou plutôt, selon toute vraisemblance, il avait cherché à croiser la route d'un vampire et lui avait demandé de le transformer. Ce n'était donc pas Coraline qui l'avait transformé, pour ou contre son gré. Non, c'était une décision qu'il avait prise de lui-même, sciemment, et Ponine commençait à se dire que sa petite amie n'avait été sans doute au courant de cette histoire qu'alors qu'il était d'ores et déjà bien trop tard. C'était une décision qu'il avait prise. Une décision complètement folle, mais Ponine ne pouvait pas réellement l'en blâmer. Ce serait singulièrement hypocrite de sa part, du moins. Certes, elle avait changé son fusil d'épaule depuis (et la métaphore du fusil n'aurait jamais été aussi bien employée). Depuis que sa relation avec Aaron était devenue sérieuse, et même si elle gardait une certaine fascination pour les créatures, elle avait perdu toute intention d'en devenir une un jour, mais ce n'avait pas toujours été le cas. Pendant un temps, pendant longtemps, c'était elle qui tentait les vampires avec l'envie - et la crainte en même temps - de se faire mordre. Chose qui aurait pu lui coûter très cher, avec Hélio, d'ailleurs.

Alors oui, elle pouvait le comprendre... mais le cautionner ? C'était une autre affaire. Ponine ne pourrait pas dire qu'elle en serait à son coup d'essai, si elle devait décider de garder Scott dans sa vie. Après tout, elle avait rencontré Coraline sans rien en dire à son petit ami, elle avait gardé Lena dans sa vie en dépit des circonstances, elle était devenue proche de Penny, aussi. Mais il y avait une différence entre ces deux dernières, dont les pouvoirs sunaturels restaient inoffensifs, et la première, qui maintenant était l'identique de Scott. Les vampires se nourrissaient de sang humain pour survivre. Il n'y avait aucune raison pour que Scott fasse exception. Il avait forcément tué des humains innocents pour satisfaire au seul besoin d'étancher sa soif d'hémoglobine. Et si... L'horreur venait de frapper Ponine de pein fouet. Elle espérait avoir tort, de tout son coeur, mais.

-Ton père... Ce n'est quand même pas toi qui...

Elle appréhendait de connaître la réponse à cette question, mais elle ne croyait malheureusement pas aux coïncidences.

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onine espérait de tout coeur se tromper, elle ne demandait qu'à entendre son ami s'offusquer et contredire avec véhémence ce qu'elle sous-entendait, mais elle craignait malheureusement d'avoir raison. C'était trop... gros, trop évident, quand on avait à sa diisposition toutes les pièces du puzzle comme c'était le cas à présent. Malgré tout, elle gardait un léger espoir, qui s'essouffla bien vite dès l'instant où la réponse du vampire nouveau-né tomba comme un couperet. Certaine. Violente. Absolument inéluctable.

C'était un accident. Bien sûr que c'en était un ! Ponine n'aurait pas été capable d'entendre autre chose, ou alors, définitivement, elle aurait été convaincue de ne plus avoir affaire au Scott qu'elle avait connu (Aaron lui ferait sans doute remarquer que Scott n'était effectivement plus l'homme qu'elle avait connu auparavant, mais même en étant à présent en rapport constant avec les Hellsing, elle ne parvenait toujours pas à adopter ce mode de raisonnement). Elle se doutait que Scott n'avait pas sciemment voulu tuer son père.

Mais il l'avait fait. Parce que la nature vampirique était monstrueuse, parce que la soif de sang était toujours plus puissante que le reste... C'était ce que Scott était devenu, un monstre sanguinaire capable, accident ou pas, de boire le sang de son père jusqu'à son dernier souffle. Cette pensée tordit le coeur et l'estomac de la jeune femme. Elle ne pourrait plus jamais regarder Scott de la même manière, c'était évident, maintenant. Ce n'était plus possible, d'autant que Scott ne pouvait pas se prétendre la victime de ce qui lui arrivait. Il avait choisi de devenir un vampire, il ne pouvait pas prétendre le contraire. Et en faisant choix, il avait scellé son destin en même temps que celui de l'homme qui l'avait mis au monde.

Malgré elle, Ponine eut un léger mouvement de recul. Elle se doutait que cette situation était horrible pour Scott, mais elle était tout de même difficile à endurer pour elle aussi. Elle ne savait pas quoi faire de ce qu'elle venait d'apprendre. Dénoncer Scott aux autorités ? Elle serait incapables de trahir son ami. Et puis, plutôt que le dénoncer aux autorités compétentes, qui en l'occurrence seraient forcément impuissantes, mieux valait, à la place, le dénoncer aux Hellsing. Et elle serait bien placée pour le faire. Est-ce qu'elle ne le devrait pas ? Scott était un danger pour son entourage et pour lui-même... Elle avait peut-être le pouvoir de l'empêcher de lui faire du mal, du faire du mal à d'autre. Elle avait envie de dire à Scott qu'elle était désolée, elle avait envie de le rassurer. Mais plus rien n'était pareil, à présent.

-Tu en as tué combien d'autres, depuis ? demanda-t-elle, en sentant son sang se glacer.

Protéger d'autres créatures, à l'instar de Lena et Penny, qu'elle estimait inoffensives, c'était une chose... Mais Scott était dorénavant un meurtrier... Même si elle l'affectionnait toujours.

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onine savait qu'elle avait eu une réaction sans doute trop vive, mais elle ne s'excuserait pour autant pas d'avoir agi de cette manière, parce que même si elle sortait techniquement avec un meurtrier, cela ne l'empêchait pas pour autant de réprouver cette pratique. Elle avait beau savoir, comprendre que maintenant, son ami était capable d'ôter la vie à d'autres, ça lui faisait du mal. Elle ne voulait pas d'un tel sort pour Scott, ni pour personne. Elle se sentait prise entre deux feux, plus qu'elle ne se le serait imaginée. Elle aimerait dire qu'elle était capable d'appréhender sereinement cette situation, mais ce n'était pas le cas du tout, elle ne savait pas du tout quoi faire, en vérité, de ce qu'elle entendait et de ce qu'elle découvrait. Pouvait-elle être l'amie qu'elle voudrait être ? Pour Scott ? Pour Lena ? La petite amie que Aaron méritait... elle n'en savait vraiment rien, et ça l'inquiétait beaucoup pour tout dire. En tout cas, Scott était à présent sur la défensive. En le trouvant, ponine, avait espéré qu'ils parviendraient à se réconcilier, mais manifestement, elle s'était fourvoyée. En même temps, en allant frapper à sa porte, elle ne s'attendait vraiment pas à ça.

-Non, répondit Ponine avant même de se donner le temps de vraiment réfléchir à cette question, qui mériterait pourtant qu'elle s'y attarde véritablement.

Car pouvait-elle répondre si légèrement qu'elle ne dénoncerait Scott ? Pas vraiment. Scott était un danger, pour les autres et aussi pour lui-même, c'était une chose qu'elle ne pouvait certainement pas ignorer, en aucune sorte. Ce serait faire une terrible erreur que d'agir de la sorte, et elle en avait bien conscience... Elle ne savait tout simplement pas quoi faire, elle avait le sentiment que quoi qu'elle décide de faire de ce qu'elle découvrait, cela ferait de toute manière d'elle une personne absolument horrible, et qui ne serait bonne qu'à être détestée.

-Je m'inquiète pour toi. J'ai peur du danger que tu peux représenter pour les autres... et pour toi-même. Tu peux comprendre ça, non ? Comment tu réagirais, à ma place ?

Comment n'importe qui réagirait à sa place... Comment ? Elle était complètement perdue, et elle ne savait vraiment pas quelle réaction avoir, de quelle façon se comporter. Le fossé se creusait, encore et encore, entre elle et son ami, et elle ne pouvait pas faire comme si de rien n'était, elle ne pouvait pas faire comme si de rien n'était, il n'en était pas question, d'ailleurs... elle avait déjà le sentiment d'être une amie misérable, elle ne voulait pas qu'on lui retire le fait qu'elle essayait de composer du mieux qu'elle pouvait avec les circonstances, ce qui n'était pas une mince affaire, loin de là, vraiment.

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onine afficha un air sceptique en entendant la réponse de son interlocuteur. Elle trouvait ça trop facile. Ce n'était pas une affaire de confiance, en l'occurrence, pas selon elle, c'était une affaire de nature et de circonstances. Sous prétexte qu'elle lui avait confiance jusqu'ici, elle devrait croire que tout était sous contrôle ? Non, elle ne le pouvait pas. Elle connaissait bien les vampires, elle les avait suffisamment bien étudiés pour se faire une bonne idée de comment ils fonctionnaient. Certes, ça ne voulait pas dire qu'elle n'était pas susceptible de se tromper, mais ça signifiait du moins qu'elle était tout à fait capable d'observer la situation avec un minimum de logique, et la confiance n'avait rien à voir là-dedans... et puis, pourquoi lui rendrait-elle une confiance qu'il ne lui accordait pas non plus puisqu'il la soupçonnait de vouloir le dénoncer à Aaron.

Ils allaient devoir se faire une raison, sans doute : la confiance n'était plus réellement de mise quand il était question d'eux deux. Ponine en était malheureuse. Déjà qu'elle n'avait que très peu d'amis, elle n'avait pas envie de perdre ceux qu'il lui restait. Mais dans ces circonstances, ce n'était manifestement plus possible. Coraline Bates n'était plus le seul problème qu'ils rencontraient tous les deux. C'est comme s'ils se retrouvaient tous deux d'un côté et de l'autre d'un même abyme. Et ils n'arrivaient pas à construire de ponts suffisamment solides pour réussir à se rejoindre.

-Et qu'est-ce que tu fais alors ? Comment est-ce que tu gardes le contrôle ? Comment tu comptes... étancher ta soif sans faire de mal à personne ?

Parce qu'il pouvait bien prétendre que tout était sous contrôle, mais en attendant, son père était mort, il avait assassiné son propre père. Evidemment que c'était un accident, bien sûr qu'il devait en souffrir et que ce ne devait pas être ce qu'il avait voulu, mais en attendant, c'était bien la preuve incontestable du fait que le jeune homme était tout sauf en pleine possession de ses moyens. Ce n'étaient pas là les actes d'une personne qui pouvait prétendre assurément maîtriser quoi que ce soit. Et donc il y avait selon elle effectivement de quoi s'inquiéter de ce qu'il pourrait potentiellement choisir de faire subir à d'autres, par appétit dévorant, par instinct de survie... Elle ne pouvait pas, non, se contenter de sa parole et lui faire confiance. Car dorénavant, Scott était un assassin, un buveur de sang, et il était difficile de trouver la moindre manière de rationnaliser convenablement ce qui n'était jamais qu'un véritable crime. En ce sens, les vampires étaient certainement les créatures qui justifiaient le mieux les actes des Hellsing... comment le leur reprocher quand c'était bel et bien leur action qui sauvait éventuellement des vies ?

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P

onine était moins que convaincu par les arguments de son interlocuteur, elle avait même le sentiment qu'il se payait sa tête, en cet instant. Elle avait suffisamment étudié les vampires pour se faire une bonne idée de comment ils fonctionnaient. Toutes les lacunes qu'elle possédait sur la question à une époque, Aaron les avait comblées grâce à ses connaissances, qui ne manquaient jamais d'être pour le moins complètes et avisées. Alors même si en effet, elle constatait que Scott était tout à fait capable de se contenir en sa présence (et il valait mieux, elle n'aurait certainement pas été capable de se défendre contre lui dans le cas contraire), elle savait très bien ce que ça sous-entendait, bien évidemment, à savoir qu'il était suffisamment rassasié pour ne pas avoir envie de s'en prendre à elle. Et ça, ça voulait tout dire, ça voulait dire qu'il s'était abreuvé du sang de victimes innocentes pour compenser sa faim intense.

La preuve, c'est qu'il ne faisait que "supposer" qu'il était possible de substituer le sang humain à autre chose. Oui, en théorie, mais en vérité, on voyait rarement des vampires s'y plier, parce que le sang animal, semble-t-il, était bien moins nutritif pour les vampires que le sang humain, et souvent, ceux qui se pliaient à ce genre de régimes finissaient irrémédiablement par craquer quand ils se retrouvaient en présence d'humains. Bref, c'était facile sur le papier, mais si vraiment c'était là la résolution de son ami, alors il ne se montrerait sans doute pas aussi désinformé sur la question. Elle en savait plus que lui à ce sujet, alors ça voulait tout dire.

"Tu supposes, hein ? Je vois que le sujet t'a terriblement concerné au point que tu te sois empressé de te renseigner sur la question." Elle pousse un soupir. "Les vampires qui se contentent de sang animal sont extrêmement rares, et ce n'est pas pour rien : les vampires qui s'exemptent de sang humain sont beaucoup plus faibles." Elle marque une pause. "Si tu ne t'attaques pas à moi, c'est uniquement parce que tu n'as pas faim, alors si tu crois que ça me rassure..."

Non, elle ne prenait aucun plaisir à cette conversation, loin de là, elle voudrait vraiment que les choses se passent autrement, mais elle était bien incapable de simplement accepter tout ceci sans broncher. Face à ce qu'elle estimait être la mauvaise foi de Scott, elle était bien incapable de ne pas réagir, d'autant que lui-même admettrait, au bout d'un moment, que toute cette situation n'avait pas le moindre sens, définitivement pas le moindre sens.

"La question, ce n'est pas d'y prendre plaisir ou non, c'est de le faire ou de ne pas le faire. Que tu ne prennes aucun plaisir à tuer ne fera pas moins de toi un criminel. Alors tu ferais bien de te poser les bonnes questions rapidement."

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E

ponine n’avait aucune envie de se prendre la tête avec Scott, c’était même la dernière chose qu’elle voulait, mais à l’évidence, elle n’allait définitivement pas y couper. Elle avait peut-être été dure dans ses propos un peu plus tôt, mais ce n’était pas du tout pour attaquer à son interlocuteur, pour s’en prendre à lui, mais parce qu’elle s’inquiétait véritablement pour son ami. Il était devenu un vampire, il était devenu un meurtrier. Sa vie – son éternité – allait changer du tout au tout, pour le meilleur et surtout pour le pire, et pour la jeune femme, il était tout naturel de se sentir inquiète par rapport à toute cette situation. Et inquiète, elle l’était terriblement, vraiment. Alors oui, elle était dure, mais elle l’était parce qu’elle avait vraiment peur pour Scott.

Ceci dit, elle ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de Scott. Elle s’était attendue à ce que le jeune homme ait des scrupules, ait peur, se sente au plus mal après tout ce qui était arrivé, et au regard de ce qu’il était devenu, elle s’était attendu à ce qu’il perçoive, à juste titre, cette situation comme une véritable tragédie, mais ce n’était pas le cas du tout, ce n’était absolument pas le cas. La jeune femme faisait face à Scott, mais elle avait l’impression de ne pas reconnaître son amie. Elle avait fait preuve d’ouverture d’esprit et de largesse en acceptant sa relation avec Coraline, mais il y avait des choses qu’elle n’était clairement pas en mesure d’accepter, et encore moins quand la réaction de son interlocuteur s’avérait à ce point déplaisante et épidermique. Elle ne pensait clairement pas mériter un tel traitement, le traitement que lui offrait son interlocuteur en cet instant, et qui n’était clairement pas mérité, loin de là, même.

Voilà qu’il lui vantait les mérites du statut de vampire. Comment pouvait-il prétendre se sentir libre quand sa vie dépendait de la mort d’autres personnes ? Elle trouvait cela insupportable. De son côté, elle estimait que tout vampire digne d’être « sauvé » (sauf qu’ils ne pouvaient pas l’être) devait admettre être victime d’une malédiction. En louant son statut, il reconnaissait sa monstruosité et il en était même fier, et ça, elle avait bien du mal à l’accepter.

- Tu ne penses pas ce que tu dis.

Si, il le pensait, et c’est ce qui l’inquiète vraiment, pour la peine. Il était vraiment en train de penser chaque mot qu’il prononçait.

-Tu es injuste.

Il était injuste parce que oui, les criminels la dérangeaient, elle n’avait jamais été à l’aise avec les responsabilités des Hellsing, avec le fait que Aaron avait du sang sur les mains. Oui, elle le savait, bien évidemment. Mais elle détestait vraiment ça.

-Finalement, c’est Aaron qui avait raison. Je ne te reconnais pas. Tu es devenu un monstre.

Et donc un assassin. Une personne qui méritait de mourir, parce qu’il n’était plus vraiment une personne, il n’était plus son ami. Elle ne le reconnaissait pas. Point.

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