A quoi bon demander la permission ? (Ambre)

A quoi bon demander la permission ?

Jane n’avait pas encore décidé de se réinstaller chez eux, mais ça se passait vraiment bien. Edward et elle devaient encore trouver leur rythme de croisière, mais globalement ça se passait vraiment bien. Et forcément, le jeune homme se sentait vraiment heureux. Ils n’avaient pas encore décidé du moment où ils allaient faire la nouvelle rencontre « officielle » entre elle et Samuel, mais ça ne saurait sans doute pas tarder. Et ensuite, eh bien… ils verraient. Le jeune homme ne se prenait pas la tête et c’était ça qui était parfaitement bien. Il n’y avait pas besoin qu’ils se prennent la tête, ils ne prévoyaient rien dans le temps non plus, ils se contentaient simplement de profiter de la vie et de profiter l’un de l’autre.

Ils ne se voyaient donc pas tout le temps, ce qui était un peu étrange au final parce qu’ils avaient quand même passé pendant un temps leur temps tout le temps ensemble, mais ce n’était que mieux au final parce que quand ils se retrouvaient ils étaient définitivement heureux de le faire. Et quand ils ne se voyaient pas, Edward vaquait à ses occupations. Il avait l’intention de faire vraiment des efforts avec Preston et il passait du temps avec Ambre également. Ce jour-là, d’ailleurs… il lui avait demandé de venir chez lui, de passer du temps avec lui, et Samuel. Parce que bon, mine de rien, elle était la marraine de Samuel quand même…

Bon, en vérité, Edward avait eu besoin aussi de faire quelques courses rapidement, il avait un peu mis au pied du mur Ambre quand elle était arrivée chez lui. Et il était parti… en la laissant seule avec Samuel. Il y avait peu de chance que son retour se passe bien, il en avait bien conscience. Oh, il faisait suffisamment confiance à Ambre pour gérer le peu de temps qu’il était parti, surtout qu’il s’était arrangé pour que Samuel soit changé avant de partir, qu’il ait aussi mangé, donc au mieux il avait dormi tout du long, au pire… elle avait peut-être dû l’occuper un peu. Ou pas. Edward avait conscience des risques, mais en même temps s’il avait demandé à Ambre de s’occuper de son fils, il aurait eu le risque qu’elle refuse.

Ça n’avait pas été long dans tous les cas, Edward n’aurait pas pris le risque de confier son fils trop longtemps à sa sœur non plus, c’était qu’il savait se montrer un peu raisonnable de temps en temps tout de même. Mais il se doutait que long ou non, quand il allait rentrer chez lui et retrouver sa sœur, il risquait de passer un sale quart d’heure. C’était pas pour emmerder Ambre qu’il avait fait ça, c’était juste… parce que outre le fait qu’il avait eu besoin de quelques minutes, il avait aussi eu envie qu’elle se retrouve un peu seule avec son filleul. Pourquoi pas après tout ? Elle était la marraine, ce n’était pas pour rien… Bref, il allait en chier dans tous les cas et il s’apprêtait au pire en passant la porte de sa maison.

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B

on, c'était décidé, définitif, plus jamais Ambre n'accepterait de se rendre chez Edward. Rien à foutre, il l'avait bien cherché, elle arrêtait les frais. Ca l'emmerdait, mais après le coup qu'il venait de lui faire, elle était bien déterminée à lui faire la gueule jusqu'à la fin des temps. C'était déjà suffisamment lourdingue qu'il demande à ce qu'ils se voient alors que son chiard était là (bon, d'accord, elle était la marraine du dit chiard, elle devrait sûrement faire preuve d'un peu plus de délicatesse et de sympathie avec lui mais...), mais l'abandonner seule avec lui. Sérieusement, la prochaine fois qu'il lui faisait un coup pareil, qu'il se servait d'elle de cette manière, elle noierait son gosse sans aucune hésitation. Putain, mais quelle idée de devenir parent ! D'accord, elle savait que Edward l'avait pas spécialement décidé, mais il aurait très bien pu choisir de ne pas assumer la paternité du moutard, et elle aurait été la première à approuver ce choix. Non mais sans déconner. Déjà qu'il s'embarquait dans une galère pas possible, c'était pas juste qu'il l'entraîne dans sa chute comme ça.

Bon, elle en faisait des caisses, elle pouvait le reconnaître. Edward ne s'était absenté et n'avait laissé sa soeur seule avec son fils que quelques petites minutes (quelque part, c'était une preuve de confiance, mais Ambre considérait que c'était surtout suicidaire... non mais franchement, c'était chercher la merde que de prendre ce genre de décision). Mais c'était déjà beaucoup trop. Le machin n'avait pas arrêté de brailler, c'était insupportable, et Ambre n'avait pas eu la moindre idée de comment le calmer. C'était insupportable. Elle aurait peut-être pu tenter de le porter pour le calmer, mais ça la faisait flipper à mort de porter ce truc, alors du coup, il n'en était pas question. A la place, elle avait vaguement tenter de secouer son landeau, de lui chanter une berceuse à la con... mais ça avait eu l'air de n'énerver encore plus... et dans le même temps, il la rendait dingue. Les pires minutes de sa vie, définitivement. Elle l'attendait de pied ferme quand il passa le pas de sa porte.

-Bon, t'es de retour, moi je me casse. Je te jure, la prochaine fois, ton chiard, je l'étouffe dans ses couvertures, je suis ta soeur, pas ta putain de baby-sitter, s'énerva-t-elle sans ménager son vocabulaire. Autant être la plus vulgaire possible afin de bien faire comprendre à son frère à quel point ses petites manigances l'avaient emmerdée.

Et en attendant, elle était sincère, elle avait eu hâte de passer du temps avec lui, mais pour le coup, ça lui était totalement passé... elle avait vraiment l'intention de rentrer et de bouder plus longtemps qu'il n'est permis de le faire.

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Edward avait conscience que c’était plus qu’un orage qui allait l’attendre en entrant dans sa maison, mais en même temps il n’avait pas eu vraiment le choix. C’était comme ça, c’était un mauvais timing, mais il espérait que ça allait aller. Quand bien même en rentrant chez lui, c’était les pleurs de Samuel qui l’accueillit, ainsi que la rage de Ambre. Pendant que Ambre ne manquait pas de lui gueuler dessus tout en lui exprimant toute la colère qu’elle ressentait à son encontre, Edward prit Samuel dans ses bras pour le calmer. Son fils était passablement énervé aussi de son côté, mais il se calma rapidement dans ses bras. Ce n’était pas bien compliqué en soit, Ambre aurait pu juste le prendre dans ses bras. Mais en même temps, Edward comprenait que ce n’était pas évident pour elle. Et qu’il allait payer cher le fait qu’il l’ait mis aux pieds du mur. En même temps, si Edward avait pris la peine de lui demander son autorisation, elle n’aurait jamais été d’accord. Bon, Ambre était trop jeune aussi clairement, mais ça n’avait vraiment pas été long. Cela dit, Edward allait prendre bien la peine de ne pas dire tout ça à Perséphone, il se doutait que ça n’allait pas lui plaire.

« Je suis désolé vraiment, je n’avais pas le choix. Ça n’arrivera plus. » Bon, ça il le promettait en quelque sorte, mais en réalité ça pouvait quand même très bien arriver. Il espérait quand même que sa sœur allait finir par accepter son filleul pleinement, qu’elle allait pouvoir se sentir à l’aise avec lui. Même si évidemment, ça allait demander un peu de temps. « S’il te plait t’en vas pas. » Il s’excusait, il suppliait sa sœur, ce n’était pas rien venant de Edward Baker quand même. Mais puisque c’était pour Ambre, et qu’il avait quand même sacrément merdé pour le coup, il essayait de se rattraper. « J’en ai profité pour acheter de quoi te préparer un repas comme tu les aimes. Tu ne vas pas refuser de me voir aux petits soins pour toi quand même ? »

Ils ne se voyaient pas autant qu’ils le voudraient maintenant. Mine de rien, pour Edward ça lui faisait bizarre de ne pas être constamment avec sa sœur. Concernant Preston, il devait bien avouer que ça lui faisait des vacances de ne pas le voir constamment, mais Ambre lui manquait un peu. Il ne regrettait pas son choix et le fait qu’il vive maintenant dans cette maison et qu’il puisse y être avec Jane. Il fallait qu’il vive ici donc, mais il ne passait pas autant de temps avec Ambre, pas comme ils pourraient le vouloir.

C’était pour cela qu’il faisait des efforts, même s’il avait conscience que Ambre lui en voulait et allait lui en vouloir pendant un moment. Mais il essayait de faire en sorte qu’elle ne lui fasse pas la gueule pendant mille ans comme elle serait capable de le faire. Caractère Baker un jour, caractère Baker toujours.

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Q

uand la machine était lancée, il en fallait beaucoup pour l'arrêter. Si quelqu'un était particulièrement bien placé pour le savoir, c'était définitivement Edward, ne serait-ce que parce que Ambre et lui n'étaient pas frère et soeur pour rien. Ils avaient la même façon de fonctionner tous les deux. Et clairement, Edward devait savoir qu'il avait abusé. Elle avait toutes les peines du monde à décolérer, mais elle pouvait bien reconnaître que son frère faisait des efforts surhumains pour tenter de la faire redescendre, elle pourrait difficilement dire le contraire. L'adolescente savait à quel point il était difficile, pour ne pas dire impossible, pour le jeune homme de s'excuser. Alors oui, elle appréciait qu'il lui demande pardon, mais ça ne suffirait clairement pas. Elle était franchement agacée, et elle n'avait pas envie de lui pardonner si facilement, sous prétexte qu'il avait mis son orgueil de côté. Il était désolé, soit, il avait de bonnes raisons de l'être, en même temps. Et puis... il avait sûrement planifié ça à l'avance : la mettre face au fait accompli puis tenter de faire passer la pilule en la prenant par les sentiments... Et il avait presque gagné...

Parce que Ambre, non sans pousser un profond soupir, revint sur sa décision de partir tout de suite. Elle n'avait pas, au fond, envie de gâcher ce moment qu'elle pouvait passer avec son frère. Ce n'était plus si fréquent, qu'ils puissent bavarder comme ça, ou du moins, ça l'était moins qu'avant. Alors oui, il fallait compter sur la présence de l'intrus haut comme trois pommes, c'est sûr et elle se la serait bien épargnée, mais s'il fallait ça, eh bien... Eh bien, elle l'acceptait. Que pouvait-elle faire d'autre, après tout ? S'en aller, mais elle avait quand même envie de rester, dans le fond. Par contre, Edward allait ramer, c'était clair et net, Ambre n'avait pas la moindre intention de se montrer tout sucre tout miel après le coup qu'il venait de lui faire. Ce n'était pas en agissant comme ça qu'Ambre allait accepter plus facilement l'existence de Samuel. Oui, elle était sa marraine, et au final, elle finirait peut-être par l'aimer, ce marmot, mais fallait lui laisser le temps. Généralement, en braquant un Baker, on arrivait à un résultat très moyen, ils le savaient tous les deux très bien.

-Donc non seulement je devrais rester après ça, mais en plus tu vas essayer de m'empoisonner, super..., répliqua Ambre les bras croisés, de mauvaise foi. Puis, dans un soupir. Promets-moi que tu me referas jamais un coup pareil. Tu t'attendais à quoi ?

A réussir à la raisonner et à la faire rester, sans doute. Et le pire, c'est qu'elle était en train de lui donner raison... Mais elle était décidée à rester tout de même. Tant pis.

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A quoi bon demander la permission ?

Edward avait bien conscience qu’il allait ramer sec pour parvenir à se faire pardonner de Ambre, qu’elle n’allait pas du tout lui pardonner comme ça de l’avoir laissée seule avec Samuel. Mais il était prêt à tout pour qu’elle lui pardonne, pour qu’elle ne lui fasse pas la gueule. Il savait que c’était tendue de la part d’une Baker, il était bien placé pour savoir qu’on ne calmait pas si facilement la rage d’un membre de sa famille. Cela dit, il osait croire qu’il pouvait quand même y arriver. La preuve, le jeune homme avait déjà réussi à la convaincre de rester. Du moins, ça en donnait l’impression, alors qu’elle n’avait pas passé le pas de la porte de sa maison et qu’elle lui répliquait qu’il allait chercher à l’empoissonner. Ce n’était évidemment pas le cas, il n’avait aucune envie de le faire. Et il trouvait même qu’il se débrouillait de mieux en mieux quand il était question de cuisine, sans doute parce qu’il vivait seul depuis que Jane s’était installée à la taverne et qu’il avait Samuel à charge, il était bien obligé de se prendre un peu en main.

Ambre n’était clairement pas avenante envers le jeune homme, mais il décidait vraiment de considérer le fait que la jeune femme n’était pas partie, qu’elle se trouvait encore devant lui, comme un bon signe. Même si forcément, il avait conscience qu’il allait quand même ramer énormément. Elle lui demanda même de lui promettre de ne jamais lui refaire un coup pareil. C’était sûr que ça n’avait pas été des plus fameux, mais en même temps, il n’avait pas eu forcément le choix et… il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’ainsi, il pouvait potentiellement pousser Ambre à apprécier Samuel. C’était quelque chose qu’il aimerait bien qu’elle arrive à faire. Même s’il ne pouvait pas non plus trop lui en demander.

« Je te promet que je ne le ferais plus jamais. Vraiment. Promis sur la tête de mon fils. » Il n’avait peut-être pas besoin d’en faire autant, mais il avait sincèrement envie que sa sœur comprenne qu’il n’avait pas l’intention de lui faire un coup comme ça de nouveau. Surtout qu’il savait quand même que ça pouvait vraiment très mal se passer, il n’avait aucune envie de perdre son fils comme ça… « Tu sais, j’ai fait beaucoup progrès en cuisine, je suis sûr que tu n’auras jamais aussi bien mangé que si je cuisine. »

Bon, Edward vendait peut-être un peu le truc, mais il avait envie de faire en sorte qu’elle reste, pour qu’il puisse sincèrement se faire pardonner. Et plus Ambre passait du temps chez lui en sa compagnie, et en compagnie de Samuel, ça pouvait potentiellement lui permettre de définitivement l’adopter, de l’aimer. Edward osait croire qu’il n’en demandait quand même pas tant que ça, que c’était largement faisable. Même si pour cela, il devait mettre un peu son orgueil de côté.

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A

mbre afficha une grimace sceptique quand Edward lui promit de ne plus jamais lui refaire un coup du genre. Elle ne parierait pas là-dessus, et ce même s'il le lui promettait sur la tête de son fils. Certes, il avait l'air d'y tenir, à son mioche, mais en même temps, n'importe quel parent sensé ne confierait pas son enfant encore tout petiot, même pas encore fichu de parler ou de marcher, à Ambre, donc ça restait à déterminer. Ceci dit, même si toute cette situation l'avait mise de sacrément sale humeur, elle voulait bien consentir à mettre un peu d'eau dans son vin. Bon, ça lui demandait clairement de prendre sur elle, mais en même temps, elle n'avait pas non plus envie de partir, de manquer une occasion de passer du temps avec son frère, et jouer à qui bouderait le plus longtemps étant donné que c'était, manifestement, leur spécialité.

L'adolescente acceptait de mettre un peu de sa fierté de côté et de prendre sur elle. Bon, elle n'était pas capable de dire combien de temps ça durerait, et il était tout à fait possible qu'elle change d'avis en cours de route, mais après tout... ça ne coûtait rien ou presque. Juste de prendre sur elle, et peut-être même un bon repas, si Edward s'était vraiment amélioré en cuisine, ainsi qu'il le prétendait. Bon, la jeune femme ne parierait pas non plus là-dessus, mais s'il le disait, c'est que c'était peut-être vrai, qui sait. En plus, le fait de parlerde bouffe, même le fait d'évoquer la bouffe, ça lui donnait faim, donc bon.

-Abuse pas non plus, répliqua Ambre quand ce dernier lui assura qu'elle n'aurait jamais mieux mangé de sa vie.

Ah, l'orgueil typique des Baker ! Elle voulait bien croire qu'il sache cuisiner des plats comestibles, à présent, ça allait sans doute dans le packaging du bon père de famille, mais de là à ce qu'il puisse ouvrir un grand restaurant, elle était convaincue qu'il y avait encore de la marge. Elle voulut préciser que Preston cuisinait sûrement mieux que lui, mais ce n'était pas forcément la peine de rajouter de l'huile sur un feu qui était loin, bien loin d'être éteint.

-Bon, on verra bien... Je peux t'aider à faire quelque chose ? Comme ça on sera sûrs qu'au moins une moitié du plat sera mangeable..., disait-elle en toute mauvaise foi, car de tous les Baker, elle était clairement la moins bonne cuisinière. Mais c'était sa manière d'enterrer la mini-hache de guerre, avant qu'il y en ait une autre. Et on pourra peut-être en profiter pour parler enfin.

Parce qu'ils avaient à peine eu le temps d'échanger deux mots avant qu'Edward lui fourre son chiard dans les pattes. Ambre préférait, tant qu'à faire, avoir une vraie conversation avec lui. S'ils en étaient capables.

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A quoi bon demander la permission ?

Edward afficha un sourire en coin quand sa sœur lui demanda de ne pas abuser. Il n’abusait jamais. Vraiment. Jamais. Bon… d’accord, peut-être un peu. Il avait conscience que Ambre avait dû largement manger mieux dans sa vie, qu’elle n’avait pas attendu qu’il commence à se dire qu’il devait cuisiner pour manger de bon petit plat. Surtout que leur mère était douée dans ce domaine, qu’elle en avait passé du temps aux fourneaux pour nourrir sa tribu. Mais forcément, depuis qu’ils devaient simplement compter sur eux, la plupart du temps c’était Preston qui cuisinait. Edward avait envie de se dire qu’il était plus doué dans ce domaine à présent que son frère, mais il ne parierait quand même pas là-dessus.

En tout cas, Ambre sembla déterminée à enterrer un peu la hache de guerre, ce qui arrangeait grandement Edward. Elle lui rétorqua qu’ils verraient bien, avant de même lui proposer son aide. Ne manquant, cependant pas, d’affirmer qu’elle aurait la certitude que la moitié du plat allait être comestible. Edward leva les yeux au ciel, bien sûr il n’y croyait pas une seule seconde. De tous les Baker, c’était clairement celle qui devait cuisiner le moins bien. Mais en même temps c’était normal, elle était jeune encore, elle avait autre chose à faire que de s’enfermer dans une cuisine pour mijoter des plats.

« Si tu le dis. » Répliqua-t-il seulement en se dirigeant vers la cuisine. Au moins, elle avait mis de l’eau dans son vin et ils allaient pouvoir passer un moment ensemble, ce qui n’était quand même pas plus mal. Edward n’avait eu aucune envie d’énerver Ambre, en sachant parfaitement cependant qu’elle allait être énervée. Il espérait bien pouvoir passer du temps avec sa sœur quand même, surtout que depuis qu’il avait quitté le nid familial, ces occasions n’étaient pas si nombreuses à présent. « Tu as besoin de parler ? » Demanda-t-il, toujours le fameux sourire en coin sur le visage, en commençant à sortir les affaires qu’il avait ramené de sa petite course. « À quel sujet ? Tu as besoin des conseils experts de ton super grand frère ? »

Il en faisait trop, il en faisait toujours trop. Ambre n’avait peut-être pas besoin de parler de quelque chose de précis, elle avait juste sans doute envie de passer du temps en sa compagnie et discuter de tout et de rien. Mais si en même temps ça pouvait permettre à Ambre de se confier un peu plus, Edward ne dirait pas non. Même si clairement, en cet instant précis le jeune homme était en train de s’y prendre comme un manche. Mais ce n’était pas parce qu’il faisait des efforts pour beaucoup de chose, qu’il prenait énormément sur lui pour beaucoup de chose, qu’il était encore doué quand il était question des autres. Même avec Jane, il avait encore du mal à agir exactement comme il le faudrait, mais il savait toujours parfaitement bien se faire pardonner avec elle.

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A

mbre essayait de prendre sur elle, vraiment, mais on ne pouvait pas dire que son frère lui facilitait réellement la tâche (bon, elle n'aidait pas vraiment non plus avec ses réflexions à la con, elle ne pouvait pas non plus prétendre le contraire), alors qu'il poursuivait sur un ton qui ne plaisait pas franchement à l'adolescente tandis qu'elle était prête à se retrousser les manches pour aider son frère à préparer le repas, lui demandant d'entrée de jeu s'il y avait quelque chose dont elle voulait lui parler, si elle avait besoin des conseils experts de son super grand frère. C'était dit avec humour et sans doute dans l'intention de détendre l'atmosphère, mais la jeune femme réussissait à le prendre mal quand même (quand il s'agissait de se montrer susceptible, elle ne faisait pas les choses à moitié, c'était comme ça qu'elle fonctionnait toujours, et c'était de famille).

C'était comme s'ils devaient être incapables d'avoir juste une conversation normale, sans rien d'autre derrière. Cela pouvait sembler stupide, mais c'était ce qui lui manquait le plus depuis la mort de ses parents. Elle voudrait qu'ils soient capables de s'asseoir tous les trois autour d'une table, elle, Preston et Edward, et de parler de tout et de rien comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Sauf que ce n'était pas le cas, tout n'allait pas bien dans le meilleur des mondes, et cela depuis longtemps. Et quand on pouvait avoir a naïveté de croire que certaines choses s'arrangeaient, d'autres venaient vous rappeler que rien n'était jamais réglé, loin de là... Edward voulait bien faire, mais en en faisant maladroitement trop, il braquait sa petite soeur, qui elle aussi en faisait trop par la même occasion. Au bout du compte, c'était sans fin.

-Ouais, t'as raison, j'ai un truc à te dire. Elle marqua une pause et prit un air sérieux. Elle avait bien envie de le faire tourner en bourrique, et elle songeait que ce ne devrait pas forcément être si difficile que cela au bout du compte. Tu vois, ça concerne un garçon, et bon... tu t'y connais un peu plus en histoire de coeur que Preston, avec Jane et tout ça... Non, il n'y avait pas de garçon, et en vérité, s'il y en avait un, Ambre ne se tournerait ni vers Edward, ni vers Preston, les deux étaient à ses yeux lamentables dans ce rôle... entre le célibataire endurci et le double marié à à peine vingt ans. Tu le connais peut-être, je crois qu'il a à peu près ton âge, ajouta-t-elle.

Et ça, c'était juste pour mettre le feu aux poudres. Ce n'était pas bien malin de sa part, elle pouvait l'admettre, mais sur le moment, elle n'avait tout simplement pas pu résister.

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Edward avait cette fâcheuse habitude de toujours en faire trop. Par moment, il faudrait simplement qu’il se contente de quelque chose de… eh bien de simple justement. Mais il en était incapable, il en rajoutait toujours. Quand il avait répondu de cette manière à Ambre, ce n’était en aucun cas dans le but de vexer sa sœur, sauf qu’à sa place, il aurait sans aucun doute réagi de la même façon. Ce n’était pas faute de savoir que par moment, il devait quand même prendre la peine de juste être… plus doux et mettre de l’eau dans son vin pour beaucoup de chose. Il ne se sentait jamais mieux que quand il agissait d’une façon plus naturelle. Mais c’était trop lui demandé. Même s’il arrivait à le faire avec Jane et qu’elle avait surtout appris à énormément composer avec son caractère, ce n’était pas pareil avec Ambre.

Quand elle reprit sérieusement la parole, pour lui affirmer qu’elle devait bien lui dire un truc, Edward la vit parler sérieusement et forcément, ça attisa sa curiosité. Elle continua, précisant que ça concernait un garçon. En entendant ces mots, le jeune homme senti un frisson dans son échine. Ambre n’était plus une si gamine que cela, forcément elle grandissait à force, mais clairement il n’était pas prêt pour qu’elle commence à lui parler de garçon. Si elle pouvait ne jamais être intéressé par quiconque ça lui irait très bien. Ce qui était clairement l’hôpital qui se foutait de la charité, tant ses histoires de cœur avait quand même été au cœur de beaucoup de chose dans sa vie, mais il ne voulait pas que Ambre fasse comme lui. Mais si ce n’était que ça… Parce que Ambre continua. C’était tellement gros que Edward devrait simplement se dire qu’elle se foutait très clairement de sa gueule, parce que c’était le cas. Sauf que non, il n’entendait qu’une chose. Sa sœur avait envie de fricoter avec un type de son âge et il était hors de question que ça arrive.

« Tu te fous de moi ? » Demanda-t-il, en arrêtant tout ce qu’il était en train de faire, incapable de garder son calme. Elle se foutait bel et bien de lui, mais ce n’était pas de cette manière qu’il l’entendait. En cet instant précis, le jeune homme ne voyait pas que sa sœur lui mentait tout bonnement, il se contentait de croire qu’elle était sérieuse et beaucoup trop sérieuse pour qu’il l’accepte. « J’ai bien un conseil pour toi là, tout de suite. Tu vas me faire le plaisir d’oublier ce garçon. »

Il n’avait techniquement aucun ordre à donner à sa sœur et clairement, le jeune homme était vraiment mal placé pour faire la moindre remarque sur ce qu’il fallait faire ou pas. Mais là, clairement, il était impensable pour lui que sa sœur soit intéressée par un type qui avait à peu près son âge. Et puis quoi encore ? Elle allait lui apprendre de but en blanc qu’elle s’était mariée en cachette ?

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A

mbre devait se retourner d'afficher un sourire en voyant la réaction de son frère. Oui, elle se payait sa tronche, effectivement, et le pire, c'est qu'il n'y voyait que du feu. Une part d'elle était tentée de se trahir tout de suite et de lui apprendre que non, elle ne voyait pas de garçon plus âgé, qu'elle ne voyait pas de garçon tout court, d'ailleurs, et que ce n'était clairement pas quelque chose qui l'intéressait plus que ça pour le moment, mais c'était sa petite revanche personnelle, le moyen de lui faire payer le comportement de son frère, alors même s'il allait peut-être le lui reprocher ensuite, elle estimait qu'elle n'en avait pas encore complètement fini avec lui, et elle avait bien l'intention de poursuivre et de surenchérir. D'autant que pour le moment, elle considérait que son frère ne gérait pas du tout la situation comme il le fallait et que si elle avait bel et bien un petit ami plus âgé, trop âgé, ce ne serait clairement pas en s'adressant à elle de la sorte qu'il rendrait la blondinette à la raison et la dissuaderait de le fréquenter.

Car non, ce n'était pas un conseil qu'il lui donnait, en l'occurrence, mais c'était très clairement un ordre, prononçait avec fermeté et sans aucune forme de nuance. Vraiment, s'il y avait bel et bien eu un garçon dans sa vie, armée de son précieux esprit de contradiction, elle aurait fait tout l'inverse de ce que lui demandait son frère et se serait précipitée dans ses bras. Elle aurait même pris un malin plaisir à s'afficher en sa compagnie juste pour donner tort à son interlocuteur, juste pour lui prouver qu'il n'avait pas de prise sur ses choix, sa vie et ses décisions. Un comportement d'adolescente pourrie jusqu'à la moelle, donc, mais c'était bien ce qu'elle était. Même si, pour le coup, elle était bien plus sage que ce qu'il soupçonnait. Et d'ailleurs, le fait qu'Edward puisse la croire suffisamment crédule pour se précipiter dans les bras d'un "vieux", ce serait presque vexant, en réalité. Ceci dit, vexée, elle ne l'était pas. En revanche amusée du tempérament beaucoup trop virulent de son frangin, ça oui, et très largement.

-C'est pas ce que j'appelle un conseil, ça, c'est un ordre. Elle croisa les bras. Et c'est hors de question. Tu fais semblant de vouloir t'intéresser à ma vie mais dès que je fais un pas vers toi et que je t'apprends quelque chose d'important pour moi, tu m'envoies bouler. Désolée si ça me donne pas franchement envie de faire des efforts.

Elle abusait un peu. Beaucoup. Mais elle n'en avait clairement pas fini avec son frère. Et elle ne s'arrêterait pas en si bon chemin.

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Ambre le faisait clairement courir. Edward ne voyait en aucun cas l’énorme piège qu’elle lui tendait et le fait qu’elle se moquait très clairement de lui, il se contentait juste de foncer tête baissée dans ce qu’elle lui disait, sans se rendre compte qu’elle se payait sa tronche. Pourtant, il devrait s’en rendre compte sans doute, il devrait réaliser que sa sœur y allait beaucoup trop fort pour que ça soit vrai. Sauf que non, il y croyait dur comme fer. Quand elle lui affirma qu’il ne lui donnait pas un conseil, mais un ordre, Edward voyait rouge. Bon, il avait quand même conscience que ce n’était pas en ordonnant à sa sœur de faire telle ou telle chose qu’il allait pouvoir réellement l’inciter à le faire… parce qu’ils se ressemblaient trop tous les deux et qu’il savait bien que de son côté il avait tendance à faire l’inverse de ce qu’on attendait de lui. Sauf que même s’il le savait en théorie, c’était autre chose en pratique.

Edward continua d’écouter Ambre, en tendant de garder quand même son calme, ce qui n’était en aucun cas facile. Parce qu’elle lui faisait des reproches qu’il trouvait particulièrement absurde. Jamais il ne faisait semblant de s’intéresser à sa vie. Il avait conscience qu’il ne s’y prenait pas toujours bien, mais il était sincèrement intéressé par la vie de sa sœur. Mais visiblement, c’était lui le responsable, il l’envoyait bouler alors elle n’avait pas envie de faire des efforts. Non, mais… Edward devait réellement prendre sur lui pour garder son calme.

« Je… je ne t’envoie pas bouler ! » Répondit-il, vivement. « Et je ne fais pas semblant de m’intéresser à ta vie, pas du tout. C’est toi qui ne me racontes jamais rien, je n’y suis pour rien. Et… la seule fois où tu me racontes un truc, c’est pour me dire que tu t’es entiché d’un sale type. »

Ce type qui n’existait pas, ne pouvait qu’être un salop s’il sortait avec sa sœur si jeune. Non… mais même lui n’aurait pas fait une chose pareille et clairement, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il soit un saint, bien au contraire même. Il ne savait rien de ce gars, mais c’était évident qu’il le détestait déjà et qu’il ne manquerait pas de lui dire ses quatre vérités quand il allait le croiser, mais heureusement pour lui et pour Edward sans doute, il ne pouvait pas croiser ce qui n’existait pas.

« C’est peut-être un ordre que je te donne ouais, si tu veux. Mais si je le fais, c’est pour ton bien. Je suis bien placé pour savoir ce que ce genre de type pense. Je me fais juste du souci pour toi. Tu vas me le reprocher ça ? » Demanda-t-il en ne parvenant pas spécialement à cacher sa colère.

Ce n’était pas faute de savoir qu’il avait tendance à réagir trop vivement, et il savait qu’il devait vraiment prendre sur lui beaucoup plus. Mais même en le sachant, c’était difficile de le faire.

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A quoi bon demander la permission ?

A

mbre leva les yeux au ciel en entendant les paroles de son frère. Elle, elle ne racontait jamais rien ? vraiment ? L'adolescente estimait que son aîné était sérieusement de mauvaise foi en cet instant. Lui était le maître des secrets, elle ne faisait des cachotteries que quand elle avait fait une bêtise et qu'elle craignait les représailles (mais elle pouvait tout de même admettre que cela arrivait sans doute un peu trop souvent, oui). Elle n'était clairement pas à garder ce qu'elle pensait pour elle. Au contraire, même, elle aurait plutôt tendance, à l'inverse, à trop parler, sans cesse, de ce qu'elle pensait, de dire qu'elle avait sur le coeur. Alors elle s'agaçait de plus en plus du comportement de son frangin. D'accord, c'était définitivement elle qui l'avait cherché en inventant des salades, mais c'était en train de dégringoler sérieusement hors de son contrôle, si bien qu'Ambre se sentait bouillonner intérieurement.

-Déconne pas, je te dis toujours tout. Si c'est toi qui écoutes qu'une fois sur dix parce que t'es trop focalisé sur tes propres problèmes, c'est pas ma faute, déclare-t-elle entre ses dents serrées.

Elle avait envie d'en rajouter encore, pour la seule et unique raison que cette histoire lui tapait sérieusement sur le système, mais en même temps, elle ne prenait pas spécialement de plaisir à les voir se disputer une fois de plus, comme s'ils n'étaient définitivement pas capables de faire autre chose (elle était fixée sur ce point, apparemment). Elle n'avait pas envie d'éterniser ces conneries, mais en même temps, elle était sur les nerfs. D'accord, elle admettait que si son frère n'avait pas mal pris le fait qu'elle fréquentait un type qui avait son âge, elle aurait sérieusement remis en question son instinct de protection, mais là, les paroles qu'il avait prononcées lui donnaient juste le sentiment qu'il n'avait aucune considération pour elle. D'accord, elle savait que c'était exagéré, et elle savait aussi qu'ils étaient toujours les premiers quand il était question de faire que les mots dépassent leurs pensées, mais quand même, elle ne parvenait à faire autrement que d'enrager intérieurement.

Elle n'avait pas voulu cette situation, elle n'avait clairement pas voulu que les choses se passent ainsi, elle avait juste voulu taquiner son frère et résultat des courses, elle se sentait de nouveau prise pour une abrutie, avec en prime le sentiment que son frère exprimait des vérités qu'elle estimait être infondées. Il ne le pensait pas vraiment, quand même, qu'elle était égoïste et ne partageait rien, si ? Parce que c'était tout ce qu'elle voulait, elle, partageait des trucs avec ses frères, mais elle constatait, et ce de manière constante, que ni l'un ni l'autre ne lui facilitaient jamais franchement la tâche.

-C'est bon, calme-toi, je déconnais, il existe pas, ce type.

code by Mandy

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A quoi bon demander la permission ?

Edward avait bien conscience qu’il devait se calmer, que ça ne servait absolument à rien de s’énerver contre Ambre à part encore plus creuser le fossé entre eux. Il le savait d’autant plus que Ambre lui ressemblait tellement qu’à sa place, il réagirait forcément de la même façon qu’elle. C’était bien pour cette raison que ça explosait aussi facilement entre eux, parce qu’ils avaient un tempérament beaucoup trop explosif. Dans ces circonstances, c’était toujours la même chose, ils explosaient et ils finissaient par dire des mots qui dépassaient leurs pensées, même si possiblement il y avait un fond de vérité là-dedans. C’était quelque chose que Edward connaissait par cœur, c’était toujours comme ça que les choses se passaient, mais ce n’était pas pour autant qu’il parvenait à se contenir et à prendre un peu sur lui.

Le jeune homme se sentit piqué au vif quand Ambre mentionna qu’elle lui disait toujours tout, que ce n’était pas de sa faute s’il n’écoutait qu’un fois sur dix parce qu’il était trop focalisé sur ses problèmes. Et s’il était à ce point touché par les mots de sa sœur, c’était en grande partie parce qu’il y avait un fond de vérité là-dedans. Qu’il le fasse consciemment ou pas, il avait possiblement le sentiment parfois de ne pas être assez présent pour sa sœur, tant ses propres soucis prenaient quand même le pas sur tout le reste. Maintenant ça allait mieux, quand même et heureusement parce qu’à un moment donné, il fallait quand même que ça s’arrange un peu, mais à une époque, la vie de Edward était une véritable tornade. Au fond, donc, Edward savait qu’il n’était pas assez présent pour sa famille, que ça soit Ambre ou Preston, et donc qu’il avait sa part de responsabilité dans le fait qu’il puisse y avoir des tensions, sauf que c’était toujours difficile pour lui d’accepter de ne pas être sur la bonne route.

Les dents et poings serrés, Edward pensait répondre quelque chose de nouveau, sans doute de la pire des manières possibles parce que l’énervement prenait le dessus et qu’il savait parfaitement qu’il disait toujours n’importe quoi dans ces moments-là. Sauf que Ambre reprit la parole, pour lui demander de se calmait parce qu’elle… déconnait. Les mots de la jeune fille le laissèrent complètement con, la bouche entre ouverte, réalisant qu’il venait très clairement de se faire berner par sa sœur. Il aurait dû le comprendre tant c’était beaucoup trop gros, mais il n’y avait vu que du feu.

« Putain, tu fais vraiment chier ! » Répliqua-t-il, toujours les dents serrées, grognant plus que parlant.

Bon, ça avait surtout besoin de sortir afin de faire descendre un peu la pression. Edward s’en voulait un peu de la manière dont les choses s’étaient envenimés encore une fois, ce qui était globalement sa manière de réagir à ce genre de situation et même s’il tentait de prendre beaucoup sur lui, le naturel revenait très vite au galop.

« Bon… je suis désolé. » Reprit-il en soupirant. « Je n’aurais pas dû m’emporter comme je l’ai fait et… tu as raison, je ne me préoccupe peut-être pas assez de toi. »

Code by Gwenn

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**Ambre Baker** Messages : 748

A quoi bon demander la permission ?

D'

accord, Ambre pouvait bien reconnaître que son petit numéro n'était pas franchement malin, et dans le fond, elle n'en était pas spécialement fière, mais voilà, la jeune femme avait voulu pousser son frère à bout, et le placer face à ses contrariétés. Que voulez-vous, elle était comme ça, c'était malheureusement l'apanage des Baker, et cette situation le prouvait bien, et cette situation était particulièrement désagréable, réellement, parce qu'au final, ce n'était amusant ni pour l'un, ni pour l'autre. Ambre n'avait qu'une envie, à présent, et c'était d'occulter le sujet et de vraiment passer à autre chose.

Enfin, visiblement, tout ça avait quand même au moins un peu porté ses fruits, parce que, au bout du compte, Edward acceptait de s'excuser pour sa réaction, qui avait été beaucoup trop vive et qui avait témoigné du manque de confiance qu'il plaçait en elle, même dans des situation où ce n'était absolument pas nécessaire. Des excuses de la part d'Edward Baker, c'était évidemment beaucoup. Dans la famille Baker, on n'était pas du genre à faire des excuses, on n'était pas du genre à demander pardon, alors elle acceptait sa miséricorde à sa juste valeur, sans l'ombre d'un doute.

-Tu fais du mieux que tu peux, soupira Ambre.

Si son frère mettait de l'eau dans son vin, elle pouvait accepter de faire de même de son côté, elle voulait même bien reconnaître que c'était beaucoup mieux ainsi. Oui, Edward faisait les choses du mieux qu'il le pouvait. Est-ce que le mieux qu'il pouvait était suffisant ? ça, c'était autre chose, mais dans tous les cas, elle savait aussi qu'elle était loin d'être irréprochable de son côté non plus. C'était facile d'accabler son aîné de reproches, mais c'était loin d'être une chose facile, loin, loin de là.

-Je voulais juste te faire marcher un peu, mais moi quand je te fais marcher, tu cours, à chaque fois. Elle afficha un grand sourire avant de déposer une tape dans son dos. Allez, t'as raison, j'ai un peu abusé aussi. Et t'es tranquille, j'aurais probablement aucun copain avant trois bon siècles, vu ma gueule, et toi t'auras le temps de devenir grand-père, alors vraiment, te fais pas d'inquiétude, assura-t-elle sans savoir si son discours aurait vraiment pour effet de le rassurer.

Ce qu'elle voulait surtout, c'était détendre un peu l'atmosphère, parce que cette situation était suffisamment oppressante comme cela. Ambre avait envie de passer du bon temps avec son frère plutôt que de se prendre constamment le chou avec lui. Au bout d'un moment, c'était beaucoup trop. Au bout d'un moment, ça devenait purement insupportable, très clairement, et ce n'était plus possible.

code by Mandy

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