Vouloir n'est pas pouvoir [pv Ed <3333]

Edward ne pouvait pas et il n’avait pas envie de pouvoir surtout. Il ne voulait pas que Jane s’éloigne, comme il ressentait qu’elle n’avait pas spécialement envie de le faire non. Elle ne regrettait pas tant que cela qu’il la retienne, sinon elle n’aurait pas hésité à l’envoyer balader. Son âme sœur ne faisait pas les choses dans la demi-mesure, mais ce n’était pas forcément pour arranger la situation. Le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de se dire que, puisqu’ils ne voulaient pas se quitter, pourquoi ils le faisaient ? Tout bonnement parce que ces heures d’idylles parfaites n’étaient pas supportable en cette situation. Edward savait que même de son côté il n’allait pas supporter de jouer la comédie auprès de Perséphone, alors qu’il désirait seulement être avec Jane. Ils ne pouvaient pas faire comme si cet instant dans la cabane n’avait pas existé, ils ne pouvaient pas revenir en arrière. Ce n’était pas parce que le jeune homme en avait conscience qu’il avait envie de l’accepter quand même. Il ne supportait vraiment pas l’idée qu’elle s’éloigne de lui, parce qu’il savait qu’au moment où elle allait passer la porte, ça allait être définitivement fini. Edward aurait aimé entendre Jane lui annonçait qu’elle ne partirait pas, mais il savait parfaitement qu’il espérait dans le vide. Elle ne changerait pas d’avis, il était bien placé pour le savoir. Au lieu de cela, elle lui demanda simplement ce qu’elle pouvait faire pour qu’il la laisse partir. Edward ferma les yeux, profitant de cette main sur sa joue.

« Rien… je ne veux pas que tu partes. »

Lui dit-il dans un premier temps, incapable de se résigner à lâcher prise. Et cela, même s’il savait parfaitement qu’ils n’avaient pas le choix. Que pouvait-il lui demander de toute façon, elle ne lui devait rien. S’ils se trouvaient là, c’était bien à cause de lui. Finalement, les choses auraient été plus simples si elle s’était contentée de lui en vouloir, de tout lui reprocher et d’être en colère contre lui. Parce que même si elle se montrait douce envers lui, qu’elle ne cachait rien de sa douleur, elle n’allait pas changer d’avis. Edward ouvrit les yeux de nouveau et poussa un long soupir. Il n’avait pas le choix de toute façon, il devait la laisser partir. Même si c’était un constat très difficile et que c’était vraiment douloureux pour lui, il n’avait pas le choix. En quoi se permettait-il de la retenir après tout ?

« Juste une chose alors. » Dit-il dans un nouveau soupir avant de briser le contact de leurs corps. Il s’approcha de l’alliance par terre, la ramassa et la déposa dans la main de Jane. « Garde là, pour toujours. S’il te plait. C’est tout ce que je te demande. »

Il n’avait pas vraiment le droit de se montrer plus exigeant de toute façon, mais il tenait vraiment à ce qu’elle garde cette alliance qui avait signifié beaucoup pour eux, bien au-delà de leur lien de myrihande qui faisait d’eux ce qu’ils étaient.

Cette alliance était un symbole de leur relation, de leur mariage. Ils étaient unis officiellement – pour le moment – et c’était ces anneaux qui en avaient été la preuve. Autant dire qu’ils étaient la preuve de ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre et qu’ils devaient, logiquement, s’en séparer au vu de la rupture qui approchait (et qui était déjà là en réalité). Edward le savait et c’était justement pour cela qu’il ne voulait pas qu’elle la lui rende, qu’il voulait qu’elle la garde, pour toujours. Parce que en dehors de tout ça, en dehors de ce qu’ils avaient fait, de ce qui était en train de les déchiré, ils étaient encore existant l’un pour l’autre. Jane et Edward n’étaient pas juste deux jeunes qui passaient leur temps à se déchirer, ils étaient deux âmes sœurs. Rien ne pourrait changer ça, pas même une potion. Même si les recherches de Perséphone aboutissaient et que, puisque Jane voulait boire la potion, ils arrêtaient d’être des myrihandes, Edward savait qu’ils resteraient des âmes sœurs. Tout ça, c’était bien au-delà de leurs morts et de leurs pouvoirs. Ils étaient nés ainsi et c’était bien pour cette raison qu’ils avaient vécu tout cela ensemble. Même s’ils arrêtaient d’être des myrihandes, ils n’oublieraient pas ce qu’ils avaient vécu ensemble toutes ces années. Alors, Edward voulait qu’elle garde l’alliance. C’était la seule chose qu’il demandait pour la laisser partir, même s’il savait que ça faisait quand même beaucoup. Au fond, le jeune homme avait envie de s’assurer qu’elle ne l’oublierait pas, quoi qu’il puisse arriver.

Avant que la jeune femme ne prenne l’alliance, Edward se mit à douter. Il ne savait pas si elle allait accepter, même si c’était la moindre des choses. Elle le faisait, il baissait les armes pour la laisser partir. Ce n’était pas évident, mais c’était bien ce qu’elle voulait. Alors, il ne demandait que ça, ce n’était pas grand-chose en comparaison de la laisser passer le pas de cette porte pour finalement, mettre fin à tout ce qu’ils avaient vécu. Mais elle finit par prendre l’alliance, avançant donc l’instant un peu plus dans le temps. Edward n’avait plus aucune raison de la retenir maintenant. Les yeux d’Edward ne quittaient pas Jane, il ne voulait toujours pas la voir partir. Il se retenait de s’approcher d’elle, de l’attraper de nouveau afin de ressentir encore un peu cette chaleur, de déposer ses lèvres sur les siennes. Mais il ne pouvait pas, il ne devait pas, parce que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Elle prononça un mot, sans pour autant finir sa phrase. Il n’y avait rien à dire de toute façon, plus aucun mot ne pouvait avoir un sens dans cet instant et dans tous les autres. Plus rien ne comptait maintenant. Sans un mot donc, Edward observa Jane baisser son regard vers le sol avant de tourner les talons. Il ferma les yeux à ce moment-là, serrant des dents et des poings, se retenant pour ne pas lui courir après. C’était fini.