La grande évasion [pv Jane & Edward :33]

**Perséphone S. Enjolras** Messages : 1073

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P

erspéhone s'était rarement sentie à ce point angoissée (et pourtant, elle avait eu plus d'une occasion de l'être tout de même au cours de sa vie, si courte fut-elle). A mesure qu'elle évoluait au sein du dédale de grottes dans lequel elle avait cru un temps trouver comme un second foyer avant de mieux prendre conscience de ce qui s'y tramait et de combien ces lieux étaient dangereux à ce jour pour elle, elle se sentait envahie de frisson de terreur. Elle avait froid et plus peur encore d'être surprise. Elle avait été prudente, elle comptait sur Julian et Electre (Julian plus qu'Electre, quand même, en l'occurrence, il est bon de le préciser) pour faire diversion, mais malgré tout, le moindre bruit la faisait sursauter, elle était remontée comme une horloge, et par instants, elle ressentait l'irrépressible envie de faire marche arrière. Elle n'avait jamais été très courageuse, et il lui fallait vraiment prendre sur elle pour ne pas se laisser dominer par ses émotions les plus néfastes, lâches et négatives, sans quoi elle n'aurait aucun mal à se trouver de fausses excuses : le fait que sa vie valait forcément plus que celle d'Edward (et encore plus que celle de Jane), surtout si l'on tenait compte du fait qu'elle était enceinte et qu'elle prenait le risque d'être attrapée et donc de perdre son enfant dans le processus si les choses devaient mal se passer.

Mais non, sitôt que cette pensée l'effleurait, elle songeait à l'immense culpabilité qu'elle éprouverait en se disant avoir laissé mourir le père de son enfant sans rien faire, et aussitôt, elle retrouvait le regain de témérité dont elle avait besoin pour ne pas se laisser dominer par le stress. Elle faisait ce qu'il était nécessaire de faire, ce qui était clairement juste et plus encore indispensable, et c'était ce qui comptait. Après plusieurs longues minutes de marche, qui lui parurent durer un temps interminable, elle trouva les cellules, et dans ces cellules, Jane et Edward, dans le plus pitoyable des états. Elle ne put s'empêcher de sentir son coeur se serrer en les voyant. Elle devrait sans doute faire comme Léo : s'en foutre. Avec un peu d'effort, peut-être même arriverait-elle à se réjouir de leur souffrance. Mais non, elle n'y parvenait pas. Les voir ainsi, Edward surtout, lui faisait du mal. Elle hésita, elle n'avait aucune idée de la manière de présenter les choses à ses interlocuteurs tant cette situation la dépassait. Finalement, elle agit sans grande subtilité, après un raclement de gorge hésitant.

-On n'a pas beaucoup de temps, je suis venue vous sortir d'ici. Elle fouilla dans ses poches et en retira les fioles de potion rétrécissantes qui avaient été concoctées pour l'occasion. Pour la peine, elle en avait préparé aussi pour elle. Cela valait sans doute mieux. Il faut que vous buviez ça.

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Depuis combien de temps ils étaient là ? Edward avait rapidement perdu la notion du temps, il n’avait donc aucune idée du temps qui s’était écoulé depuis le moment où ils avaient été enlevés et maintenant. Il ne savait absolument pas dans quel moment de la journée ils se trouvaient, ou de la nuit. Il faisait noir, constamment, ce qui ne l’aidait pas réellement. Ce qui ne les aidait pas réellement. La seule chose qui jonchait leurs journées, c’était le fait qu’on venait de temps en temps les chercher pour de nouvelles expériences. Les premières avaient été horribles, les suivantes l’avaient été plus encore. Et ils n’avaient clairement pas été ménagé, pas plus Edward que Jane. À chaque fois, ils devaient supporter ce que l’autre subissait, sans rien pouvoir faire. Si au début, Edward avait eu envie de laisser sa colère prendre le dessus et son envie de vengeance les sauver, il s’était rapidement compte qu’il ne pouvait rien faire. Ils ne pouvaient rien faire en dehors de subir et c’était donc ce qu’il faisait. Edward s’en voulait énormément, parce qu’il était incapable de sauver son âme sœur, il ne pouvait pas la protéger. Il était incapable de faire quoi que ce soit et leurs états étaient de pires en pires. Outre les traitements physiques qu’on leur faisait subir, les différentes tortures, ils étaient affamés, ils manquaient de sommeil, ils étaient déshydratés. Rien de bon pour leur permettre de se sentir mieux, bien au contraire.

Ils allaient donc de pires en pires et au fond, Edward ne pouvait pas nier qu’il commençait sérieusement à perdre espoir. Il avait tenté de se raccrocher au fait que quelqu’un viendrait peut-être les sauver, que ça soit un proche de Jane parce qu’ils la chercheraient, ou encore Electre ou Perséphone qui étaient proches de Enjolras. Sauf que visiblement, l’alliance du jeune homme qui avait été glissé dans sa poche n’avait mené nulle part. Malheureusement… et Edward se disait donc qu’ils n’allaient pas pouvoir être sauvé. Il s’en voulait de ne pas garder espoir, mais il n’y pouvait rien. En cet instant précis, il ne parvenait pas à garder espoir, définitivement pas. Sauf qu’il avait eu tort apparemment. Alors qu’il était allongé à même le sol, les bras posés sur son torse qui le faisait atrocement souffrir depuis quelques jours – encore plus que d’habitude, Edward se demandait si se retrouver dans cet endroit vétuste n’avait pas causé une infection ou une connerie du genre, mais en un sens c’était presque devenu le cadet de ses soucis – il entendit un raclement de gorge. Sur l’instant, le jeune homme ne put s’empêcher de se tendre, en se disant que cela devait être l’heure d’une nouvelle expérience. Mais il reconnu cette voix… Du mieux qu’il pouvait, Edward se releva et s’approcha des barreaux, alors qu’elle leur expliquait qu’elle venait les sauver. Et que pour cela, ils devaient boire une potion.

« Perséphone ? » Demanda-t-il doucement… parce qu’en un sens, il ne pouvait pas s’empêcher de se demander si c’était bel et bien elle. Non pas qu’il doute de ne pas la reconnaitre, il n’y avait aucune raison qu’il ne la reconnaisse pas. Mais… elle était réelle ? Ou alors il rêvait ?

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**Jane Baker** Messages : 5865

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lus les jours passaient (combien de jours exactement ? Elle était bien incapable de le déterminer), moins Jane trouver où puiser ce qu'il leur fallait d'espoir et de volonté pour tenir le coup, pour ne pas succomber à l'envie d'en finir... Elle y pensait de plus en plus. Ils s'étaient promis qu'ils ne laisseraient pas les sorciers décider de leur fin, et elle avait bien peur que cette dernière ne soit à présent très proche. Elle n'avait pas envie de mourir... et en même temps, si, elle le voulait, parce qu'elle avait mal comme elle n'avait jamais eu mal de toute sa vie, parce que cette souffrance était absolument insupportable. Jane tenait le coup, pour Edward, mais de plus en plus difficilement, de plus en plus faiblement. Elle puisait le plus de force possible dans sa présence, mais elle avait néanmoins de plus en plus de mal à le supporter. Elle n'avait plus la force de parler, de s'alimenter... le temps, elle le passait à attendre, se blottissant contre Edward (même si ça leur faisait de plus en plus mal), comptant les secondes avant qu'on ne vienne les rechercher pour leur infliger une nouvelle séance de torture en bonne et due forme. Au moindre mouvement venu du couloir, au moindre écho de voix ou de pas, elle sentait tout son corps se tendre, et la douleur s'intensifier à la simple mémoire des sévices subies, à la pensée des sévices à venir également. Elle était donc dans cette dynamique quand elle entendit des pas se rapprocher... mais ce n'était ni Dean Appers, ni Julian Enjolras, qui s'approchait. Ce fut une voix féminine qui la tira de sa torpeur... une voix familière. Déplaisamment familière. Edward se rapprocha, Jane ne fit pas cet effort, elle se contenta de lever la tête pour croiser le regard de Perséphone. Cette dernière hocha doucement la tête quand le jeune homme demanda si c'était bel et bien elle.

-Qu'est-ce que tu fous ici ? demanda Jane, sceptique, bien forcée d'admettre que la jeune femme était là... et enceinte jusqu'au cou, qui plus est... Quan on ne tombait pas sur un Enjolras, on s'en coltinait un autre. Bon, elle affirmait vouloir les libérer, mais ce n'était pas bien simple au vu de la situation.
-Je vous l'ai dit, je viens vous libérer, répliqua-t-elle, tendue, jetant des regards effrayés autour d'elle... Buvez ça, je vous expliquerai après, insista-t-elle en leur tendant toujours les fioles.
-Ah non, si tu crois que je vais boire quoi que ce soit qui vienne de toi, tu te fourres le doigt dans l'oeil, répliqua-t-elle, des plus catégorique.

D'accord, elle savait objectivement que Perséphone pouvait avoir de bonnes raisons de vouloir les sauver, mais elle n'oubliait pas qui elle était, et toutes les raisons qu'elle pouvait aussi avoir de la leur mettre à l'envers, en réalité.

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Edward ne pouvait pas s’empêcher de vouloir s’assurer qu’il n’était pas en train de délirer – parce que c’était déjà arrivé et au vu de leur état, ça ne serait quand même pas spécialement étonnant – et que c’était bel et bien Perséphone qui se trouvait sous ses yeux. Qu’elle était bel et bien là et qu’elle cherchait à les sauver. Il ne devrait peut-être pas être si « ravi » de revoir son ex petite amie (plus enceinte que jamais d’ailleurs, si ça ne lui rappelait pas tout ce qu’il y avait dans sa vie en ce moment… en dehors de ses grottes), mais pour autant il ne pouvait pas s’empêcher de sentir une pointe d’espoir. Est-ce qu’elle avait trouvé son alliance dans les affaires de son cousin et qu’elle avait compris ce qui se passait ? Edward ne pouvait pas le savoir, mais dans tous les cas, la jeune femme se trouvait bel et bien devant eux et elle affirmait qu’ils devaient boire une potion afin de pouvoir sortir.

Jane lui demanda ce qu’elle faisait là donc, elle confirma le fait qu’elle était venue pour les sortir de là et qu’ils devaient boire la fiole, affirmant qu’elle expliquerait tout ensuite. Edward connaissait suffisamment son ex petite amie pour savoir qu’elle n’était pas à l’aise, qu’elle avait peur même. En même temps, dans un tel endroit, c’était normal. Comment les avait-elle trouvés d’ailleurs ? Le jeune homme ne savait pas, mais au fond, ce n’était pas réellement ce qu’il avait envie de savoir tout de suite. La seule chose qu’il voulait, c’était que lui et Jane puissent sortir de ces grottes, arrêter avec cet enfer. Mais Jane rétorqua qu’elle n’allait rien boire venant de Perséphone. Bon… Edward voulait bien la comprendre, il n’aurait pas sauté de joie et foncé sur une fiole que Ridley leur aurait donnée. Mais… en même temps, il n’avait aucune envie que son âme sœur ne fasse des manières, ils ne pouvaient pas se le permettre.

« Tu penses que ça peut être pire que tout ça ? » Demanda-t-il en tournant son regard vers Jane, qui n’avait pas bougé quand lui s’était levé pour s’approcher des barreaux. Tout ça… ce qu’ils avaient vécu depuis qu’ils se trouvaient dans ces grottes, les supplices qu’on leur avait fait subir, les souffrances qu’ils avaient. Même si Perséphone décidait de leur mettre à l’envers – parce que c’était bien pour cela que Jane se méfiait, mais c’était absurde, Edward ne voulait pas croire que son ex serait capable de faire quoi que ce soit contre eux – ça ne risquait pas d’être pire que ce qu’ils avaient déjà subi jusqu’à présent. Au pire quoi ? Ils avaient mal ? Ils avaient déjà mal. Ils mourraient ? Ça ne serait qu’un soulagement au fond. « Bois cette fiole Jane ! Je veux sortir de là. »

Pas dit qu’elle apprécie plus que cela que Edward lui parle de cette manière, mais en même temps, le jeune homme n’avait pas envie qu’ils passent du temps à discuter. D’ailleurs, il n’attendit pas et attrapa l’une des fioles que Perséphone tendait et avala d’un trait ce qu’elle contenait.

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**Perséphone S. Enjolras** Messages : 1073

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C

ela lui fit atrocement mal au coeur que de voir Edward approcher des barreaux de sa cage, manifestement mal, manifestement faible, l'observer comme si elle pouvait être une hallucination, demandant la confirmation qu'elle était bel et bien là. Il avait beau l'avoir fait souffrir comme personne ne l'avait jamais fait souffrir auparavant, le voir ainsi lui serrait le coeur au possible. Personne ne méritait de vivre une chose pareille, et elle s'en voulait vraiment de n'avoir pu intervenir plus tôt. Mais elle était là pour arranger les choses, à présent, et elle espérait que ça allait fonctionner. Bon... encore fallait-il pour cela que les myrihandes du feu soient un minimum conciliant, et évidemment, Jane ne trouva rien de mieux que de faire un caprice en cet instant précis. Perséphone prit sur elle pour ne pas adresser à la jeune femme une réplique cinglante. Elle était prête à avoir pitié d'elle, mais là, elle avait vraiment envie de l'abandonner à son sort... Sérieusement ! Elle était plus âgée qu'elle, et pourtant, ce qu'elle pouvait être immature. Elle aurait beau chercher, elle ne comprendrait jamais pourquoi Edward s'était finalement tourné vers elle, alors qu'il était évident que cette relation allait les détruire, et les détruisait déjà... Mais ce n'était pas son problème... il ne fallait pas que ce soit son problème, du moins... mais les circonstances n'aidaient pas à ignorer leur passif... surtout qu'elle était enceinte jusqu'au cou.

Bref, Jane affirma qu'elle ne voulait rien boire qui puisse venir d'elle... comme si elle n'aurait que ça à faire de les empoisonner maintenant. Déjà, ce n'était pas son genre du tout, ensuite, si elle ne voulait que leur malheur, elle se contenterait de constater l'étendue des détails sans en rajouter... mais il ne faudrait pas essayer de raisonner l'esprit vide de Jane ex-Hardwick, pas vrai ? Alors elle ne le ferai pas. Heureusement pour elle, Edward, lui, se rangeait de son côté... Son attitude avait tout pour déplaire à Jane, c'est sûr, mais Persy, elle, adora. Elle distinguait à peine Jane dans la pénombre, mais elle était convaincue que si un regard pouvait assassiner, ils seraient tous les deux morts. Néanmoins, elle s'avança vers elle et, sans rien dire, en la tuant du regard, toujours, elle attrapa la fiole et but son contenu, bon, c'était déjà ça. Perséphone, de son côté, ne dit rien, attendit seulement que le tout fasse effet. Heureusement, la potion était efficace. Bien vite, les deux myrihandes ne furent pas plus hauts que trois pommes, littéralement (et leurs vêtements aussi, Persy avait prévu le coup pour ne pas avoir à voir Hardwick à poil). La première partie du plan fonctionnait à merveille, à la suite, maintenant.

-Suivez-moi ! dit-elle alors dans un murmure. Elle, elle ne pouvait pas user des mêmes artifices. Enceinte, c'était trop dangereux, alors ce n'était vraiment pas le temps de s'éterniser.

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Edward avait bien conscience qu’en parlant comme ça à Jane, qu’en lui ordonnant de boire la potion de Perséphone – sans discuter donc – il allait s’attirer les foudres de son épouse. Il n’avait même pas besoin de regarder ses yeux (ce qu’il faisait quand même, mais dans la pénombre c’était toujours plus compliqué) pour savoir qu’elle était en train de le tuer par la penser. Mais tant pis, pour l’heure, le jeune homme n’avait aucune envie de prendre des pincettes. Bon, d’habitude, il ne le faisait pas toujours non plus, mais en cet instant précis le jeune homme n’avait aucune envie de devoir ménager les sentiments de son épouse. Il avait surtout envie de sortir de cette grotte et de se tirer le plus rapidement possible de cet endroit. Tant pis si Jane devait lui en vouloir ensuite, tant pis si elle lui faisait la gueule, tant qu’ils étaient dehors il serait capable de tout subir. Donc, non, il ne la ménageait pas.

Jane ne dit rien donc et se leva pour aller attraper la fiole que Perséphone leur tendit ensuite. La potion qu’ils avalèrent tous les deux ne tarda pas à agir. Le jeune homme fut pris d’une sensation bizarre – et légèrement angoissante d’ailleurs, mais en même temps il y avait peu de chose qui ne l’angoissait pas ces derniers temps – et soudainement tout sembla devenir plus grand autour de lui, Perséphone la première. Mais en réalité, c’était lui qui devenait plus petit, en même temps que Jane. Rapidement, les deux myrihandes ne furent pas plus haut que trois pommes, ce qui ouvrait quand même de certaines perspectives. Parce que quand Perséphone leur demanda de la suivre, eh bien, ils pouvaient tout simplement le faire en passant les barreaux. Edward sentit son cœur s’emballer, plus par l’idée qu’il allait bel et bien pouvoir traverser les barreaux et quitter cette cellule, ainsi que ces grottes. Le jeune homme se doutait qu’ils n’étaient pas encore sortis d’affaire, mais en même temps il avait envie de juste espérer. Mine de rien, l’espoir n’avait pas vraiment eu beaucoup de place ces derniers temps, même si le cadet des Baker s’était efforcé de ne pas baisser les bras pour continuer à survivre. Maintenant, il avait envie de croire en leur bonne étoile, de se dire qu’ils allaient bel et bien pouvoir sortir de cette grotte et le jeune homme se sentait grisé par tout cela. Ils allaient enfin pouvoir partir, enfin.

Bref, ils n’avaient donc pas de temps à perdre. Edward attrapa la main de Jane, sans doute qu’elle ne serait pas spécialement ravie de cela, mais il le fit quand même. Simplement parce qu’il avait besoin de puiser un peu de force. Le fait de se dire qu’il allait pouvoir sortir, ça lui donnait un regain d’énergie, mais en même temps, rien ne pouvait réellement réparer son état. Et chaque pas qu’il faisait le faisait atrocement souffrir. Mais ce n’était rien, ils passèrent les barreaux, ce n’était donc rien du tout.

« Comment tu nous as trouvé ? »

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**Jane Baker** Messages : 5865

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B

on, d'accord, Jane ne pouvait nier le fait que sa défiance était exacerbée par une bonne dose de jalousie. Et même si on pouvait lui arguer que la jalousie n'avait pas sa place en ces circonstances - ce qui était vrai - elle ne savait faire autrement que d'en éprouver, c'était tout simplement plus fort qu'elle... Par ailleurs, Edward avait beau le lui reprocher, elle était convaincue qu'il n'aurait pas réagi différemment si c'était Léo qui était venu à leur secours (mais c'était lui qui les avait fait enfermer, alors forcément...), par ailleurs, sa crainte était-elle si infondée ? Même si même Jane devait admettre que Perséphone était blanche comme une colombe (mais une colombe en cloque, notons tout de même), elle restait la cousine de Julian Enjolras, qui leur avait fait subir les pires sévices, et qui était sans doute tout à fait capable de la manipuler... et elle n'avait aucune raison de vouloir lui sauver la vie.

Non, elle n'avait aucune envie de boire ce truc... encore moins sans savoir ce que ça contenait. Mais visiblement, Edward, lui, n'était pas de cet avis, et son attitude, clairement, déplut profondément à la jeune femme. D'accord, elle pouvait bien reconnaître qu'au point où ils en étaient, ce n'est pas comme s'ils pouvaient s'attendre à pire... mais est-ce qu'ils n'étaient pas la parfaite démonstration qu'on pouvait toujours faire pire ? Aux dernières nouvelles, oui, ils ne le prouvaient que trop au fil de leur relation. Et au-delà de ça, même si elle avait dû céder, elle n'apprécia vraiment pas la manière dont les choses se déroulèrent. Car non content de lui imposer ses choix, il lui donnait des ordres. Elle détestait qu'on lui donne des ordres en temps normal, déjà, mais dans ces circonstances, elle trouvait cela positivement insupportable. Non mais... sérieusement... Elle se sentait en colère, terriblement en colère. Alors comme ça, parce qu'il avait décidé, elle devait céder. Et au passage, si cette potion avait dû, par le plus grand des hasards, les tuer tous les deux, est-ce qu'il ne pourrait pas... y mettre les formes, juste ? Elle détestait vraiment la tournure que prenaient les choses, et à l'approche de sa potentielle libération, elle était incapable de se réjouir. Parce qu'elle bouillonnait de rage. Malgré tout, parce qu'à ce stade, elle n'avait pas spécialement le choix, elle but le contenu de la fiole à son tour.

La sensation n'était pas agréable, mais dans tous les cas, elle n'était pas létale... Elle sentit le décor s'agrandir autour d'elle. En fait non, c'était elle qui rapetissait... C'était bizarre d'observer cette cellule trop familière sous cette perspective, bizarre et en même temps... libérateur ? Passer les barreaux de leur cage était facile à présent. Ok, elle devait admettre que Perséphone avait sans doute voulu les aider, mais elle était en colère malgré tout. La sorcière se mirent en marche et ils la suivirent. Edward agrippa sa main. Si sa chaleur ne lui faisait pas tant de bien, elle l'aurait rembarré aussi sec. Elle évoluait lentement, entre la douleur et l'absence d'exercice, elle n'était pas au summum de son énergie.

-C'est Julian qui m'a prévenu, répondit alors Perséphone.
-Tu déconnes ? répliqua-t-elle.

Après ce qu'il leur avait infligé de tortures, elle avait du mal y croire.

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Edward était capable de sentir la colère de Jane, mais en même temps, il préférait ne pas trop se focaliser dessus. Pour la simple et bonne raison qu’ils allaient pouvoir s’en sortir et que c’était la seule chose qui comptait. Jane allait le détester – ou plutôt, elle le détestait déjà – mais tant pis, il n’avait pas envie de perdre du temps. Bon, c’était sûr, ce n’était pas forcément une bonne chose de la part de Edward de donner des ordres à son épouse (alors qu’il savait évidement qu’elle détestait ça) surtout devant Perséphone, mais tant pis, ils verraient les détails plus tard. Le jeune homme se préparait à s’en manger dans la gueule une fois qu’ils seraient dehors, une fois qu’ils seraient libre, mais au moins, ils en auraient terminés avec tout cela. C’était peut-être leur dernière chance de survivre. Edward n’avait aucune idée de comment ils allaient s’en sortir s’ils ne profitaient pas de cette occasion, et même comme ça d’ailleurs. Parce que mine de rien, les expériences des sorciers n’avaient pas manqué de laisser leurs traces. Edward avait mal dans l’entièreté de leur corps, rien ne pouvait réellement lui garantir que tout allait s’arranger physiquement pour eu une fois dehors. Mais c’était tout de même une très bonne nouvelle qu’ils puissent suivre Perséphone, qui contrairement aux propos de Jane n’avait pas l’intention de les manipuler. Du moins, Edward lui faisait confiance

Et alors qu’ils marchaient, mains dans la main avec Jane – ce qui avait quand même le don de rassurer un peu le jeune homme, puisque son âme sœur ne s’était pas contenté de le repousser –, en suivant Perséphone, Edward se demandait comment elle avait pu les trouver. Il y avait tout de même pas mal de chose que le cadet des Baker ignorait sur son ex petite amie. Il ne pouvait pas s’empêcher de se poser la question, même si en soit la réponse n’allait rien changer. Du moins, c’était ce qu’il pensait. Parce que quand la jeune femme affirma que c’était son cousin qui l’avait prévenu, Jane ne manqua pas de se montrer surprise en se demandant donc si la jeune femme ne déconnait pas. Mais Edward s’arrêta net de marcher, sentant un frisson parcourir son échine. Il ne mettait pas spécialement en doute les propos de la jeune femme, parce qu’il n’imaginait pas réellement Perséphone leur mentir (sans doute parce qu’il la voyait de toute façon pleine de pureté, qu’il serait capable de la comparer à ange quand il se comparait, lui et Jane, comme des démons). Cependant, il n’appréciait pas d’entendre son ex petite amie affirmer que c’était son cousin qui l’avait prévenu. S’il avait confiance en Perséphone, ce n’était pas le cas de l’autre Enjolras. Bref, Edward s’arrêta net.

« Il t’a dit quoi ? » Demanda-t-il alors en levant son regard vers Perséphone (puisqu’il est bien plus petit que d’ordinaire), la voix légèrement tremblante. Il craignait qu’elle soit en train, malgré elle, de les conduire dans un piège encore plus douloureux.

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**Perséphone S. Enjolras** Messages : 1073

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erséphone fut soulagée de découvrir que la potion fonctionnait à la perfection. Certes, elle l'avait testée à plusieurs reprises, et à aucun moment il n'y avait eu la moindre faille, mais bon, il y avait toujours des exceptions, et elles aimaient tomber au mauvais moment. Enfin, pas besoin de s'en faire, pour l'instant, ils avaient la taille adéquate, celle qui leur permettait de franchir les barreaux sans difficulté. Bientôt, ils furent libérés de leur cage, mais pas libérés des grottes, pour ce faire, il allait leur falloir faire preuve de beaucoup de volonté et de courage, car on ne rentrait pas et ne sortait pas des grottes comm d'un moulin, sans quoi n'importe quel badaud s'y aventurerait. Elle avança donc, essayant d'ignorer combien il était étrange de voir Edward et Jane sous cette apparence. Essayant d'ignorer, aussi, combien il lui était déplaisant de les voir se tenir la main. D'accord, ils avaient tous les droits de le faire, après tout, puisqu'ils étaient mariés (et officiellement, cette fois), mais elle aurait bien aimé qu'ils se l'épargnent à l'heure actuelle, pas sous ses yeux, quoi. Les voir en détresse certes, mais si unis dans la douleur lui faisait du mal, parce que même maintenant, même alors qu'elle devinait Jane terriblement en colère, l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre paraissait au-delà d'évident... Enfin, inutile de se concentrer là-dessus, ils avaient trop à faire. Déjà, il fallait qu'ils sortent d'ici sans se faire repéer. tandis qu'ils marchaient, Edward lui demanda comment elle avait su où les trouver. Sa voix était faible, diminuée par sa petite taille, mais c'était très bien ainsi, de la sorte, il pouvaient parler normalement, leur voix n'était pas distinguible pour autant, et donc, ils n'allaient pas attirer l'attention pour autant.

Elle apprit donc aux deux myrihandes du feu que c'était Julian qui lui avait appris où ils se trouvaient. La nouvelle étonna visiblement Jane, mais c'était normal, elle avait surpris Perséphone également. S'il n'était avec Electre, elle se disait que peut-être qu'il n'aurait pas levé le petit doigt (quoi qu'elle avait bien envie de croire qu'elle y était pour quelque chose, elle aussi)... mais dans tous les cas, oui, il avait décidé de les sauver (enfin, Edward surtout), et l'incrédulité de Jane ne changeait rien au fait. Edward, lui, semblait plus prompt à y croire, même si de toute évidence (et très logiquement) il ne parvenait pas à comprendre pourquoi.

-Il m'a dit que vous étiez prisonniers du Sorcier et qu'on devait vous libérer, répondit-elle alors, car en soi, c'était à peu près de la sorte que les choses s'étaient déroulées effectivement. Electre est dans le coup aussi, précisa-t-elle alors, en ne s'adressant qu'à Edward, à dire vrai, elle n'avait pas franchement envie de ne serait-ce qu'accorder un peu de son attention à la jeune femme. Déjà qu'elle était contrainte d'accepter sa présence, elle considérait que ça suffisait comme cela. Ils font diversion, ils sont avec lui en ce moment.

Elle devinait la défiance d'Edward, mais Persy, elle, avait confiance. Elle était naïve, oui, mais pas tombée dans un piège. Julian avait risqué gros pour empêcher le sorcier de mettre la main sur elle, ce n'est pas maintenant qu'il irait la trahir.

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La grande évasion.

Edward aurait largement préféré que Perséphone leur affirme qu’elle avait découvert ce qui se passait parce qu’elle avait trouvé son alliance dans la poche de son cousin, mais non, elle leur disait que c’était celui-là même qui lui avait parlé de leur incarcération. Pourquoi ? Puisqu’il était l’un de leur bourreau, celui qui avait quand même eu ses mains dans le corps de Edward la première fois et qui n’avait pas été le dernier pour leur faire du mal ensuite, avec toutes les expériences dont ils avaient été victime. Il n’y avait donc aucune logique pour que Julian Enjolras prévienne sa cousine et pourtant, elle était là et elle leur disait que c’était bien ce qui s’était passé. Edward avait confiance en son ex petite amie, parce qu’il la connaissait, parce qu’il savait qu’elle était d’une grande pureté. Pour autant, le jeune homme ne parvenait pas à faire confiance au cousin de celle-ci. Il pensait que son ex ne mentait pas, mais il n’était pas si sûr que les intentions de son cousin soient bonnes et donc, forcément, le jeune homme ne pouvait que se demander si elle n’était pas en train de les conduire – inconsciemment, parce qu’il osait croire qu’elle ne ferait pas ça au futur père de son bébé quand même – dans une gueule de loup encore plus grande.

La jeune femme affirma donc que son cousin lui avait dit qu’ils étaient prisonniers du Sorcier et qu’ils devaient les libérer. Edward n’était clairement pas rassuré par les propos de son ex, mais quand elle reprit la parole pour dire que Electre était dans le coup… alors, mine de rien, ça avait le don de le soulager un peu. Parce qu’il était évident que Electre ne laisserait personne lui faire du mal non ? Bon en même temps, c’était quand même son mec qui leur avait fait du mal aussi, mais quand même. Edward savait bien que Electre ne l’abandonnerait pas, ne lui laisserait pas quoi que ce soit arriver. Parce que ça serait pareil inversement, le cadet des Baker se donnerait du mal pour sauver sa meilleure amie. Au détriment de Jane ? Bref, c’était compliqué. Electre et Julian se trouvaient donc auprès du Sorcier et ils faisaient diversion, pendant que les myrihandes du feu et Perséphone s’en allaient. Edward savait bien qu’il devrait juste avoir confiance en la situation, qu’il devait juste avancer en se disant que tout allait bien aller, mais en même temps… il ne pouvait pas s’empêcher de craindre que ça soit un piège quand même.

Le jeune homme tourna simplement son regard vers Jane, qui avait la bonne taille proportionnellement à lui. Il plongea son regard dans le sien, dans le seul but de juste prendre un peu plus de courage encore. Il n’avait pas lâché la main de son épouse, quand bien même il se doutait que ce n’était pas forcément agréable pour Perséphone. Mais bon, en même temps, Jane était sa femme, au point où ils en étaient ils ne pouvaient plus le cacher.

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**Jane Baker** Messages : 5865

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es explications de Perséphone ne sauraient être plus concises. Simples et efficaces, comme on dit, sauf que si simplicité il y avait, Jane n'était pas décidée, question complicité. D'accord, Perséphone n'avait pas l'air de vouloir la leur mettre à l'envers, mais Jane considérant qu'elle restait bête à manger du foin, elle ne pensait pas devoir être particulièrement soulagée sous l'unique prétexte que la jeune sorcière parlait en toute bonne foi. Julian Enjolras était un profond connard et un psychopathe de première catégorie, ils avaient été le mieux placés pour en juger, elle avait du mal à lui voir l'âme altruiste, ps même pour faire plaisir à sa cousine. D'accord, ils semblaient s'être bien entendus quand il avait fallu trouver la potion qui les avait privés de leurs pouvoirs (merci bien au passage), mais elle n'avait pas non plus eu le sentiment que leur collaboration suintait la complicité. Alors quoi ? A tout moment, elle s'attendait à un traquenard. Bon, avec un peu de chance, grâce à ce plan, ils se donnaient un début de chances de s'en sortir, ce qui n'était pas rien tant donné ce qu'ils avaient enduré jusqu'ici, mais elle ne comptait pas aller trop vite en besogne... elle n'avait pas confiance. Ou en tout cas, elle se refusait d'avoir confiance, il ne faut pas rêver. Elle attendrait de voir, donc. Perséphone précisa que Julian était accompagné d'Electre, et que le couple faisait diversion pour l'heure auprès du Sorcier des grottes. Soit, en soi, ça pouvait tenir la route, mais Jane se sentait malgré tout très sceptique, et pour cause, si Edward tenait (beaucoup trop) à Perséphone et à sa meilleure amie, ce n'était pas son cas à elle, et elle éprouvait par conséquent bien plus de réticences. Et elle ne s'en cacha pas, d'ailleurs.

-Génial, ne put-elle s'empêcher de soupirer pour bien marquer son mécontentement. Ce n'était pas le moment de râler, elle le savait bien. Mais elle n'était franchement pas dans son assiette. Bon, parce que, déjà, de base, elle sortait de très longues semaine d'enfermement, de malnutrition et de tortures multiples, mais pas seulement, c'est aussi qu'elle éprouvait encore une profonde colère à l'adresse de son âme soeur.

D'ailleurs, quand le jeune homme, ne prononçant pas le moindre mot, se contenta de tourner son regard vers elle, elle ne manqua pas de lui faire comprendre en un coup d'oeil combien cette décision lui déplaisait. C'est vrai, ils allaient peut-être être libres, elle devrait peut-être se sentir exaltée, le fait est que ce n'était pas le cas... Elle avait en travers de la gorge la manière dont les choses s'étaient passées, et même si elle aussi aurait voulu puiser dans ses yeux toute la force qu'elle désirait, elle n'y arrivait pas. Elle préféra, à la place, détourner les yeux. Pendant ce temps, ils progressaient à travers les grottes sans rencontrer le moindre problème. Jusqu'à entrevoir une lumière qui manqua l'aveugler.

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La grande évasion.

Ils auraient pu juste se contenter d’être heureux, d’être euphorique à l’idée de sortir des grottes, mais ce n’était pas pleinement le cas. Parce que même si Perséphone avait prouvé qu’elle venait quand même pour les aider – et ce qui aurait dû calmer Jane, mais pour ça, il en faudrait beaucoup plus – il y avait quand même son cousin dans la balance. Heureusement qu’il y avait Electre, ce qui permettait à Edward de se dire quand même que les choses devraient bien se passer, que le cadet des Baker ne devrait peut-être pas trop craindre pour la suite. Il espérait quand même que sa meilleure amie allait empêcher son mec de lui faire encore de mal. Mais bon, la présence de Electre n’enchantait pas spécialement Jane et Edward le ressentait clairement. Il n’avait pas besoin de l’entendre parler pour le savoir. Outre le fait qu’il la connaissait par cœur, eh bien, encore une fois, il ressentait ce qu’elle ressentait. Et donc, il sentait toujours la colère gronder en elle. Ce qui fut encore plus probant quand il l’observa dans les yeux et qu’elle détourna son regard. Il avait besoin d’elle là, parce qu’il était juste à bout, parce qu’il avait cru qu’ils allaient crever comme des chiens dans cette grotte et que même s’ils étaient en train de marcher (ce qui ne manquait pas de demander des forces qu’il n’était même pas sûr d’avoir) vers la sortie, il n’était pas sûr qu’ils allaient correctement s’en sortir. Elle détourna les yeux donc, ce qui eut le don de lui faire du mal. Et la seule réponse que Edward eut à ce moment-là, ce fut de lâcher sa main.

Il se concentra sur sa marche qui était quand même quelque peu difficile. Ils ne pouvaient que manquer de force en même temps, avec tout ce qu’ils avaient subi, avec le fait que leurs corps leur faisaient mal et aussi par le fait qu’ils n’avaient pas pu manger comme il le fallait ces derniers temps. Les repas des sorciers n’avaient rien d’agréable, mais ces derniers temps de toute façon Edward n’arrivait pas à avaler quoi que ce soit. Chaque pas était difficile et le fait d’avoir lâché la main de Jane, ça ne l’aidait clairement pas. Mais plus têtu, tu meurs. Finalement, ils aperçurent de la lumière. Le jeune homme fut obligé de fermer un peu les yeux, parce qu’il était bien trop ébloui par la lumière. Mais petite à petit, malgré les larmes qui s’étaient niché dans ses yeux, Edward pu les ouvrir de nouveau. Et en quelques pas, ils arrivèrent devant une entrée de grotte. Le myrihande du feu inspira longuement afin d’avaler un bon bol d’air frai, ce qui ne manqua pas de le faire tousser parce qu’il n’avait pas spécialement l’habitude de respirer autant. Et cette toux lui arracha plus d’une grimace. Au final, il ne put s’empêcher de s’assoir un peu sur le sol.

« Je n’en peux plus… »

Articula entre deux quintes de toux, complètement à bout de force.

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**Perséphone S. Enjolras** Messages : 1073

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erséphone serra les dents à la remarque très ironique de Jane quand celle-ci s'enthousiasma "pour de faux" de découvrir que Julian et Electre étaient tous deux dans le coup. Non mais franchement... plus les minutes passaient, plus la présence de la jeune femme lui était insupportable. Elle ne s'attendait bien évidemment pas à ce que Jane l'accueille à bras ouverts, et d'ailleurs elle n'avait pas la moindre envie qu'elle le fasse, mais un minimum de reconnaissance, ça lui arracherait la gueule ? C'est sûr, les efforts qu'elle fournissait, ce n'était pas pour la jeune femme qu'elle les faisait, mais quand bien même, elle prenait des risques inconsidérés, en cet instant, c'étaient sa vie et celle de son bébé qu'elle mettait en jeu... alors, franchement, oui, elle aimerait bien s'épargner ses commentaires à la noix. D'autant qu'elle était convaincue à cent pour cent du fait que Julian et Electre ne les trahirait pas. S'il devait se passer quelque chose, ce serait forcément indépendant de leur volonté, parce que le plan comportait d'autres risques : qu'ils tombent sur l'un des sbires d'Appers dont ils n'auraient pas imaginé la présence, par exemple... mais non, par chance, ils purent cheminer jusqu'à la sortie sans dommage. Ce qui ne fut pas simple. Si cela ne tenait qu'à elle, elle prendrait ses jambes à son cou à toute vitesse, mais là, elle devait calquer son rythme sur celui des myrihandes, qui forcément, avec leurs petites jambes et leurs faibles forces, ne pouvaient pas speeder comme il le faudrait. Malgré tout, ce fut sans faire de mauvaises rencontres qu'ils parvinrent à rejoindre la sortie à son plus grand soulagement. Tout n'était pas gagné, mais le plus dur semblait derrière eux.

Perséphone s'apprêtait à continuer au même rythme quand Edward fut pris d'une quinte de toux. L'effort avait été manifestement trop violent, et il n'était plus capable d'avancer. Ce n'était clairement pas le moment, encore moins l'endroit... ils étaient si proches du but. Perséphone sentit son coeur se serrer. La détresse et la douleur d'Edward étaient au-delà de ce qui lui était soutenable et lui brisait le coeur. Elle réfléchit à toute vitesse. Elle aurait peut-être compati au sort de Jane en d'autres circonstances, mais là, franchement, elle s'en contrecarrait. Elle déposa son sac à bandoulière au sol et fit signe aux myrihandes de grimper.

-Montez, je vous porte sur le reste du trajet. On peut pas s'arrêter, c'est beaucoup trop dangereux.

Pour eux, qui reviendraient à la case départ, bien sûr, mais pour elle aussi, qui deviendrait à son tour un cobaye de choix pour le sorcier. Seule avec une charge supplémentaire (et non des moindres, car leur taille changeait mais pas leur densité, c'était pour cela qu'elle n'avait pas suggéré cette option plus tôt) sur le dos, ça n'était pas idéal, mais encore la meilleure option.

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Il était définitivement à bout de force, Edward n’avait aucune idée de comment il allait continuer. Quand bien même, ils étaient en train de toucher du doigt leur liberté. Rien n’était gagné encore sans doute, mais pour autant ils s’avançaient de plus en plus vers un retour à la réalité, un retour chez eux. Le jeune homme tentait de penser à sa maison, à son chez lui, qu’il avait hâte de retrouver pour juste… s’enfermer et ne plus jamais rien faire, pour dormir pendant des heures et des heures, auprès de Jane. Si la jeune femme décidait d’arrêter de lui faire la tête. Pour l’heure, Edward devait cependant se remettre en route, il avait bien conscience. Mais la marche avait quand même demandé beaucoup d’effort, ça lui avait fait utiliser beaucoup de force, des forces qu’il n’avait pas vraiment. Qu’il n’avait pas du tout. La toux qu’il avait eue, n’avait clairement pas aidé la situation. Il avait tellement mal, mal partout bien sûr, parce qu’il n’y avait pas un endroit sur son corps qui ne lui faisait pas mal, mais surtout mal à son torse qui était de toute façon dans un pire état que tout.

Il avait besoin de s’assoir dans tous les cas, un peu. Ça l’ennuyait de devoir le faire, il préfèrerait largement continuer de marcher, mais il avait eu besoin de s’arrêter un peu. Histoire de reprendre un peu de force, de respirer un peu et juste de reposer un peu ses jambes. Sauf qu’il ne savait même pas s’il allait vraiment pouvoir continuer. Il était tellement à bout. Par réflexe il avait posé son bras sur son ventre, alors qu’il toussait. Ça avait un peu de mal à passer, il ne pouvait pas s’empêcher de tousser même si ça lui faisait atrocement mal. Même s’il le sentit… ce moment où il savait qu’il saignait un peu. Il fit mine de rien, parce que ce n’était pas grand-chose, parce que c’était déjà arrivé… la marche, les efforts et la toux ça n’aidait clairement pas son état et cette cicatrice faite rapidement ne tenait clairement pas. Mais il ne voulait ni inquiéter Perséphone, ni Jane (même si celle-ci c’était forcément plus compliqué). Il garda son bras sur son ventre en tout cas, alors que Perséphone mettait son sac sur le sol et leur demandait de monter dedans. Le jeune homme leva une seconde son regard vers son ex petite amie. Il n’avait aucune idée des effets concrets de la potion qu’ils avaient bu en dehors du fait qu’ils étaient devenus suffisamment petit pour passer les barreaux, mais ça l’étonnerait qu’ils soient devenus aussi léger que des plumes. Et dans l’état de la jeune femme, il ne s’imaginait clairement pas monter dans son sac pour la laisser les porter sur le reste du trajet, même si c’était beaucoup trop dangereux de s’arrêter. Pas dans l’état où elle se trouvait. Déjà qu’elle prenait beaucoup trop de risque au final pour eux, alors qu’elle était quand même enceinte (et accessoirement, c’était son gosse, il y tenait quand même).

« Non, ça ira. » Décréta-t-il alors, même s’il ne savait pas s’il était vraiment crédible au final. « Je vais continuer de marcher. »

Et il se releva, péniblement, mais il se releva.

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**Jane Baker** Messages : 5865

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eur procession était longue, douloureuse et difficile. Jane aurait été bien incapable de déterminer combien de temps exactement ils avaient parcouru l'intérieur des grottes à leur rythme freiné par leur petite taille, leur fatigue, leur douleur... bref toutes leurs tares actuelles, mais en tout cas, c'était insupportablement long. Et ça empira quand Edward lui lâcha la main. D'accord, elle devait être cohérente. C'était elle qui se permettait d'être fâchée, elle n'avait pas le droit de reprocher au jeune homme de refuser le contact de leurs mains... mais le froid glacé quand il la retira fut proche d'insoutenable, certainement encouragé encore par le sentiment de vif rejet qu'elle ressentit alors. Elle avait beau éprouver de la colère quant à la situation, elle avait quand même, et plus que jamais, besoin de la présence d'Edward. Oh, elle comprenait qu'il ait été vexé, elle l'aurait été tout autant si les rôles avaient été inversés, mais a ne l'empêchait pas de regretter son geste. Car ensuite, il lui fallut marcher seule, et tout lui parut alors beaucoup, beaucoup plus éprouvant, pour ne pas dire intenable. Quand elle vit enfin de la lumière, elle n'y croyait plus. Et cette lumière fut au passage douloureuse à supporter... Mais agréable en même temps. Le jour ! Elle voyait le jour, enfin ! Après tant de temps passé dans l'obscurité, elle n'y croyait plus... Ses yeux la piquaient atrocement, mais le parfum de l'extérieur, la lueur du soleil, elle les accueillait comme de véritables dons. Ca y était, seulement maintenant, elle commençait à effectivement vouloir bel et bien y croire. Ce qui n'était pas rien de sa part tout au contraire, car elle n'avait clairement pas été conciliante jusque-là.

Mais alors, elle sentit un étau lui comprimer les poumons, et elle comprenait bien vite que ses sensations propres étaient tronquées par celle de son époux qui souffrait le martyre de son côté, pris d'une irrépressible quinte de toux. Elle ressentit sa douleur intense, sa fatigue profonde, sa douleur terrible... elle n'était pas au meilleur de sa forme non plus, c'est certain, mais rien qui soit comparable à ce qu'il ressentait. Il s'assit pour reprendre ses esprits, et Jane était proche de se précipiter vers lui, quand Perséphone suggéra qu'ils montent dans son sac. Non mais et puis quoi encore ? Elle s'y résignerait si Edward ne pouvait vraiment pas avancer mais elle était loin d'accepter la situation pour le moment. Edward se redressa d'ailleurs, tout en refusant. Jane se précipita dans sa direction. Qu'importe son mauvais tempérament, elle ne pouvait pas le laisser dans cet état, elle se rapprocha de lui, passa son bras au-dessus de ses épaules. Ses sutures avaient encore sauté...

-Je m'occupe de lui, répliqua-t-elle à l'adresse d'Edward, le soutenant de tout son poids avec ce qu'il lui restait de force. Sans doute, un peu, une manière de lui témoigner qu'il lui appartenait à elle, mais dans les faits, elle ne pouvait que vouloir l'aider, et la chaleur entre eux était un vrai soulagement.

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C’était tentant, tout de même, de juste entrer dans ce sac et de se laisser porter. Mais il était hors de question que Edward le fasse. Bon, clairement, le jeune homme était à bout de force, mais il ne voulait pas s’y résigner. Parce que outre le fait qu’il avait quand même une sacrée fierté (ah oui ?), il ne voulait vraiment pas que Perséphone se retrouve à les porter tous les deux. Elle devait quand même se ménager un peu, ce n’était pas comme si elle ne prenait pas déjà des risques. D’ailleurs, s’ils n’avaient pas besoin d’aide et si Edward ne craignait pas de ne pas être capable de rentrer chez lui, il demanderait sans doute à son ex petite amie de les laisser seul et de les laisser se débrouiller tout seul. Parce qu’ainsi, elle ne prendrait plus de risque, pour sa vie et pour celle de leur enfant. Parce qu’évidemment, ils ne pouvaient pas oublier qu’elle était quand même sacrément enceinte. Edward n’avait aucune envie qu’il arrive quoi que ce soit à son ex et à leur enfant, même si ça résoudrait peut-être certain de ses soucis avec Jane…

Jane qui s’approcha vivement de lui d’ailleurs après qu’il se soit redressé, dans le but de l’aider. Mine de rien, Edward devait bien avouer de la sentir contre lui, de pouvoir de nouveau profiter de la chaleur de leur corps, alors qu’elle passait son bras au-dessus de ses épaules. Bon, à choisir, le jeune homme aimerait ne pas avoir besoin de se soutenir sur son âme sœur mais… eh bien, malgré son égo énorme, il se rendait bien compte qu’il ne pouvait pas juste avancer tout seul. Sa main était fermement appuyée sur son ventre d’ailleurs, juste histoire de soutenir tout ça.

« Faut vite qu’on voit un médecin… » Dit-il dans un souffle, plus pour Jane que pour Perséphone d’ailleurs.

Même si le jeune homme se sentait tout de même un peu mieux de pouvoir sentir la chaleur de Jane, il savait qu’il n’allait pas tenir très longtemps comme ça. Surtout s’ils devaient encore marcher et puisque c’était bel et bien ce qu’ils devaient faire. En plus, avec leurs petites jambes, ils mettaient quand même plus de temps.

« Quand est-ce qu’on va retrouver nos tailles ? » Demanda-t-il cette fois ci bel et bien pour Perséphone. La petite taille, ça avait été une très bonne chose pour les grilles et pour les grottes, mais pour le coup s’ils devaient traverser ce qu’il restait de montagne – et il n’avait aucune idée d’où il se trouvait exactement dans les montagnes – et la forêt pour rentrer chez eux (ou se rendre directement chez un médecin à ce stade), autant qu’ils puissent faire quand même des pas un peu plus grand. Ça leur demanderait moins de force. Et ça sera sans foute plus facile aussi, parce que tout était tellement plus grand pour eux maintenant, dont la moindre branche. Autant dire que Edward avait bien envie de retrouver sa taille et en plus… il ne pouvait pas nier qu’il se disait en prime que Perséphone ne pourrait pas insister pour les porter.

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**Perséphone S. Enjolras** Messages : 1073

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erséphone n'était pas outre mesure enchantée par la perspective de devoir porter les deux myrihandes du feu dans son sac. D'ailleurs, elle avait beau le proposer, elle n'était vraiment pas certaine d'être capable de porter l'équivalent de leurs deux poids (même s'ils avaient sacrément maigri, là, elle ne pouvait que douloureusement le constater), même avec toute la volonté du monde. Les kilos qu'elle se traînait en plus depuis sa grossesse étaient déjà bien difficiles à supporter, parfois... Même si elle savait qu'elle n'était clairement pas la plus à plaindre en la circonstance... Voir Edward était un déchirement. Sa souffrance était si grande que sans pouvoir la partager concrètement au même titre que Jane, elle ne savait que la ressentir à son tour... Jane, d'ailleurs, se précipita en direction d'Edward pour le soutenir. Perséphone n'était pas convaincue par le fait que cela suffise, après tout, elle aussi était en piteux état, mais elle constatait bien qu'elle n'allait pas les faire changer d'avis. Il ne restait plus, par conséquent, qu'à se remettre en marche. Elle reprit donc la route aux plus petites enjambées possibles tandis que le couple suivait. Elle avait beau détester profondément Jane (et il n'y avait aucune chance que cela change), son comportement prévenant et attentif vis-à-vis d'Edward, et aux antipodes avec celui qu'elle avait eu un peu plus tôt (elle était bipolaire ou quoi ?) témoignait d'un attachement sincère. Là, tout de suite, elle pouvait reconnaitre que ces deux-là s'aimaient, qu'ils s'aimaient vraiment. Ce qui n'avait rien d'agréable à constater pour elle. Mais au moins... Edward était entre de bonnes mains et serait entre de bonnes mains après cette épreuve. Il fallait qu'il s'en sorte, c'était indispensable.

Edward affirma qu'il fallait impérativement qu'ils voient un médecin. Perséphone, en les voyant dans cet état, n'avait pas envisagé les choses différemment. Et elle se sentait idiote de n'avoir emporté aucune potion de soin avec elle. Bien sûr, elle n'avait pas la magie suffisante pour réparer des blessures si graves, mais elle aurait peut-être pu apaiser un minimum leur douleur... Enfin, il fallait qu'ils tiennent le coup. Elle emprunterait le chemin le plus court possible jusqu'à la porte du médecin. Ils n'avaient pas une seule minute à perdre. Alors qu'ils avançaient encore, Edward lui demanda quand ils recouvriraient leur taille normale.

-Ca doit être l'affaire d'une vingtaine de minutes, maintenant, répondit-elle doucement.

Sa réponse était approximative, parce que les métabolismes ne procédaient pas toujours de la même manière, et le leur avait tant été affecté que c'était bien difficile à dire. Mais oui, bientôt, ils retrouveraient leur taille et pourraient accélérer un peu le rythme, dans la mesure du raisonnable.

-Désolée, j'ai fait ce que j'ai pu..., ajouta-t-elle alors, incapable de ne pas s'excuser. Trop gentille, comme d'habitude.

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Ils n’avaient pas d’autres choix que d’avancer, donc ils avançaient. Le fait que Jane aide Edward, ça lui permettait quand même de se dire qu’il pouvait effectivement encore mettre un pied devant l’autre et chaque (petits) pas qu’ils faisaient les éloignaient quand même des grottes et donc de ces enfoirés de Sorcier. Au final, Edward devait bien avouer que ce n’était pas vraiment ainsi qu’il avait imaginé la manière dont il allait quitter cet endroit – les fois où il parvenait à s’imaginer le quitter – ça manquait peut-être un peu de feu… parce que Edward avait quand même sacrément envie de se venger et de brûler vif ces personnes qui avaient osé s’en prendre à eux, mais ils étaient libres et c’était le principal. Pour le moment, ils devaient se concentrer sur la marche, sur le fait d’avancer et de partir de cet endroit. Sur l’espoir de ne pas tomber nez-à-nez avec le Sorcier, ce qu’ils aimeraient grandement quand même.

En soit, c’était presque surréaliste. Edward avait atrocement mal, mais il parvenait quand même à se réjouir de la situation, parce qu’il réalisait vraiment qu’ils étaient en train de quitter définitivement cette horreur, qu’ils allaient pouvoir reprendre le cours d’une vie qu’il aimait quand même bien trop pour avoir envie de la perdre. Qu’ils s’en sortaient tous les deux et grâce à Perséphone. La situation était loin d’être simple, mais tout de même… Edward ne pouvait pas nier qu’avoir l’aide de son ex petite amie, ça lui faisait chaud au cœur. En grande partir parce qu’il n’avait pas mentir sur les sentiments qu’il avait eu pour la jeune femme, il avait eu énormément d’affection pour elle. Et ça lui faisait du bien de se dire qu’elle ne le détestait pas au point de le laisser crever dans ces grottes, qu’elle ait eu envie de le sauver pour lui ou pour l’enfant qu’elle portait. Bon, il ne se faisait pas d’illusion, elle devait n’en avoir que faire de Jane et celle-ci ne manquerait sans doute pas de lui rendre la pareille. Perséphone leur apprit qu’ils retrouveraient bientôt leur taille, que ce n’était question que de quelques minutes. Tant mieux, Edward se disait quand même que ça sera bien plus simple d’évoluer dans la forêt et de pouvoir marcher avec de grande enjamber, même si leur situation n’allait pas pour autant s’arranger. Et que dans tous les cas, ils étaient encore loin du but. Il ne répondit rien à cette remarque, alors que la jeune sorcière reprenait la parole, en s’excusant…

« Tu n’as aucune raison d’être désolée. » Affirma-t-il alors, convaincu de ce qu’il disait. La situation était clairement bizarre pour Edward parce qu’il était quand même en train de parler à son ex petite amie en présence de son âme sœur, qu’il la défendait, mais tant pis. Il disait ce qu’il pensait. « Sans toi, on serait encore dans cette grotte. Ce que tu as fait, on ne pourrait jamais assez t’en remercier. »

Et il le pensait. Sans elle, ils seraient encore là-bas et s’ils étaient restés, ils seraient clairement mort.

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**Jane Baker** Messages : 5865

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ne vingtaine de minutes... ce n'était en soi pas grand-chose, mais comme si le temps s'étirait autant qu'elle avait rapetissait, elle avait le sentiment que ça durerait une éternité. Comme cette procession à travers les bois, d'ailleurs. Tous les éléments étaient conjugués pour qu'elle passe un très, très mauvais moment. Chaque pas en avant les rapprochait d'une liberté définitive, de laquelle personne ne les priverait (enfin, jusqu'à la prochaine merde, quoi, et il y en aurait forcément une autre), mais même si elle était soulagée de se dire qu'ils survivraient à l'épreuve, si elle était rassurée de savoir que le village se rapprochait un peu plus à chacun de leurs pas de souris, elle aurait préférait que les conditions de leur évasion soient totalement différentes... parce que là, accepter qu'elle devait sa vie à Perséphone Enjolras... Ce n'était vraiment pas une partie de plaisir, ça tenait plutôt de la manifeste et douloureuse épreuve... Comme l'étaient douloureux leur corps à mesure qu'ils avançaient... La jeune femme puisait le plus d'énergie possible chez Edward, et espérait lui en communiquer tout autant de son côté (et elle voyait bien qu'il en avait diablement besoin), mais rien ne lui assurait que ce soit le cas, elle ressentait ce qu'il ressentait bien sûr, mais la douleur prenait bien rapidement le pas sur toute autre émotion, malheureusement. Il fallait vraiment qu'ils trouvent un médecin, et le plus vite possible. Mais la route était encore bien longue, beaucoup trop longue. Et elle lui semblerait définitivement interminable si Edward continuait de couvrir Enjolras de compliments... Non mais, sérieusement.

C'était bien son genre, à cette gourde, de s'excuser. S'excuser de quoi, exactement, d'ailleurs ? Elle avait des choses à se reprocher, peut-être ? Mais non, bien sûr, cette fille était un putain d'ange, et après ce qu'elle avait fait, c'est bête et ce n'était vraiment pas le moment d'y penser, mais Jane craignait plus que tout qu'Edward se dise avoir trop perdu en quittant la mère de son enfant quand il aurait pu vivre avec la personne la plus douce et altruiste que notre terre ait jamais portée. Oui, une fois n'est pas coutume, c'était de la pure jalousie, mais c'est comme ça, elle n'arrivait pas du tout à l'empêcher. Même si ce n'était pas le moment... et le discours du jeune homme n'arrangeait rien, mais alors rien du tout. Gnagnagna, sans toi on serait morts, on te remerciera jamais assez... Ouais, lui peut-être... Elle, elle exprimerait sa gratitude (inexistante, fierté oblige) à Perséphone quand les poules auraient des dents. En bref, ce n'était pas prêt d'arriver. Elle n'éprouvait pas la moindre reconnaissance à l'égard de Perséphone, et le discours d'Edward ne l'y aidait pas non plus. Elle restait résolument muette, incapable de faire autrement. Si elle devait dire quelque chose, c'est sûr, ça partirait en vrille, sévèrement... Alors elle avança, silencieusement, chaque pas plus difficile que le précédent. Puis, à un moment, leurs corps changèrent à nouveau, ils regagnèrent leur taille normale.

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Edward ne pouvait pas dire autre chose à son ex petite amie, que le fait qu’ils n’allaient pas pouvoir la remercier à sa juste valeur alors qu’elle venait quand même de leur sauver la vie. Sans elle, ils seraient encore dans cette grotte et ce n’était clairement pas une perspective d’avenir. Autant dire que le jeune homme était réellement reconnaissant de savoir que la mère de son enfant venait quand même de leur sauver la vie – même si pour être complètement sauf, il fallait encore qu’ils parviennent à rentrer jusqu’au village – qu’elle ne le détestait pas au point de le laisser crever, lui et son âme sœur, dans cette grotte. Alors oui, le jeune homme pensait vraiment qu’ils ne pourraient jamais remercier à sa juste valeur Perséphone, quand bien même il sentait que ce n’était pas quelque chose que Jane appréciait. Le jeune homme la connaissait par cœur et pour cause, ils étaient les mêmes, il savait qu’elle n’aimait pas ça. Il n’avait même pas vraiment besoin de ressentir ses émotions pour le savoir, c’était tout simplement bien trop évident pour qu’il passe à côté de ça. Si la situation avait été inversé, si les deux myrihandes du feu avaient dû devoir leur survit à l’ex de Jane (mais pour le coup, c’était ce connard qui les avait menés jusque là-bas, dans ces grottes), il ne le supporterait pas, il serait clairement en train de bouillonner de l’intérieur.

Jane ne disait rien d’ailleurs, ce qui était quand même la preuve qu’elle ne supportait pas tout cela. En temps normal, la jeune femme n’était pas la dernière pour prendre la parole et le jeune homme se doutait que si elle ne disait rien, c’était parce qu’elle avait conscience qu’elle allait aller trop loin dans ses propos sans doute. Ils continuèrent d’avancer silencieusement, donc, et Edward tenta de faire abstraction de ce que Jane ressentait pour se concentrer sur sa marche. S’il avait été en meilleur forme, il aurait peut-être pu montrer à Jane qu’elle n’avait pas à se mettre dans un état pareil, qu’elle n’avait rien à craindre ou il ne savait quoi d’autre, mais il était loin d’être en forme. Bref, il ne dit rien.

Et au bout d’un moment, enfin, leurs corps reprirent leurs tailles normales. Le jeune homme ne put s’empêcher de grimacer, parce que si au moment où ils étaient devenus plus petit ça allait, cette fois ci, le jeune homme ne put s’empêcher d’avoir mal. Mais bon, au moins, ils avaient de nouveau leur taille normale et c’était quand même une très bonne chose. Ainsi, les deux myrihandes du feu allaient pouvoir faire de plus grand pas. S’ils parvenaient à aller jusqu’au village… ils avaient plus de chance d’y arriver, en soi. Même si rien n’était gagné pour le moment encore, bien au contraire.

« Perséphone, est-ce que tu as à briquet sur toi ? »

Demanda-t-il alors en tournant son regard vers la jeune femme. Il espérait que c’était le cas, qu’elle y aurait pensé.

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**Perséphone S. Enjolras** Messages : 1073

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erséphone adressa un fin sourire à Edward quand ce dernier lui assura qu'elle n'avait pas la moindre raison de s'excuser. Elle appréciait qu'il la traite avec tant d'égard. Il avait toutes les raisons du monde de le faire, au fond, parce qu'elle lui avait quand même sauvé la vie, mais au vu de la tournure que leur relation avait prise, elle n'osait même pas espérer de la gratitude de sa part. Oh, ce n'était pas faute de le vouloir, pourtant, mais en même temps, eh bien... parfois, elle se disait que son coeur guérirait plus vite du souvenir de leur relation si elle pouvait considérer le jeune homme comme Léo parvenait à considérer Jane : comme un beau crevard duquel il n'y avait rien à tirer. Mais non, quand il lui parlait comme cela, elle ne pouvait s'empêcher de se remémorer les meilleurs instants de leur relation, quand elle avait le sentiment que personne ne l'avait jamais mieux connu qu'elle, quand elle arrivait à se convaincre qu'elle cernait en lui une beauté d'âme qui échappait aux autres... Ce n'était vraiment pas le moment de se pencher sur ces considérations, encore moins d'être nostalgique, mais quand même, cette discussion lui faisait du bien.

La rancoeur n'était jamais bien loin et referait sans doute surface à un moment ou à un autre. Mais pour le moment, elle était au moins soulagée d'obtenir une compensation affective pour le mal qu'elle s'était donné, pour les risques manifestes qu'elle avait pris. Reconnaissance que Jane ne lui adressait pas du tout de son côté, mais en même temps, Perséphone n'attendait rien de sa part, et au final, si elle réussissait à la mettre en rogne, si cela devait occasionner des frictions au sein de leur couple, il faut bien admettre qu'elle s'en réjouirait plus qu'autre chose, ce ne serait pas pour la déranger, loin de là. En attendant, elle avait au moins le mérite de se taire, et ça, ce n'était clairement pas pour déplaire à la jeune femme. Au bout d'un moment, ils recouvrirent leur taille normale. La jeune femme devait bien reconnaître qu'elle préférait ça. C'était perturbant que de s'adresser à des eux miniatures. Et au moins, ils allaient pouvoir avancer plus rapidement, même si leur tâche n'allait pas être particulièrement facilitée par leurs blessures toujours douloureuses. Voir Edward dans cet état.. Elle espérait qu'il tienne tout de même le cas jusqu'à ce qu'ils arrivent chez le médecin. Rompant finalement le silence, Edward lui demanda si elle avait un briquet. La question surprit la jeune sorcière, mais elle fouilla tout de même dans son sac et en tira une boîte d'allumettes. Elle les avait achetées en songeant effectivement que si quelque chose devait tourner mal, il serait préférable que les myrihandes puissent utiliser leurs pouvoirs. Elle la tendit à Edward.

-Qu'est-ce que tu comptes en faire ?

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Voir un sourire sur le visage de Perséphone, ce n’était quand même pas rien. Edward n’envisageait pas une seule seconde d’avoir des regrets d’être avec Jane, évidemment, mais il s’en voulait quand même du mal qu’il avait fait à la sorcière. Elle n’avait pas mérité qu’il se comporte ainsi avec elle. Il ne savait pas ce que ça allait donner dans le futur et rien n’allait pouvoir réparer la souffrance qu’elle subissait à cause de lui – pas même cet enfant qu’ils partageaient quand même tous les deux – mais pour le coup, le jeune homme appréciait qu’il y ait comme une trêve. Que la sorcière ne lui en veuille pas au point de l’abandonner à son sort et qu’elle lui sourit tout bonnement.

Il n’avait donc aucune idée de ce que ça allait donner une fois qu’ils s’en seraient sortie, mais peu importait. Pour le moment, ils devaient surtout se concentrer sur le fait qu’ils allaient pouvoir s’en sortir, normalement, qu’ils devaient juste continuer d’avancer. Pour après, eh bien, ils verraient. Pour le moment, le jeune homme n’avait pas spécialement envie de se prendre la tête, de se préoccuper de « détail ». S’ils devaient ne pas arriver jusqu’au village, ça n’aurait servit à rien de se prendre la tête après tout. Ils auraient l’occasion d’en reparler, de revoir tout cela, de gérer tout cela plus tard. Maintenant qu’ils avaient retrouvés leurs tailles normales, les myrihandes du feu allaient pouvoir faire des pas plus grand et donc aller plus rapidement vers le village. Quand bien même, Edward sentait bien ses forces le quitter de plus en plus, entre autres chose. Même si ça allait quand même, il ne savait pas si ses sutures allaient réellement tenir le coup. Ça avait déjà pété un peu, mais ce n’était pas encore grand-chose, c’était gérable. Sauf qu’à force, eh bien, on ne pouvait pas dire que le jeune homme ménageait les coutures que ces (enfoirés) de sorcier lui avaient faites. Par chance, Perséphone avait bel et bien de quoi faire du feu, puisqu’elle lui tendit une boite d’allumette de son sac, avant de lui demander ce qu’il comptait en faire. Le jeune homme attrapa la boite d’allumette, remercia Perséphone au passage, avant de tourner son regard vers Jane. Il ne répondit pas directement à la question de son ex petite amie, mais elle aurait quand même sa réponse.

« Il faut que tu cautérises tout ça… » Dit-il alors à l’adresse de son âme sœur, se doutant qu’elle comprendrait de quoi il voulait parler. Il ne savait pas s’il allait pouvoir tenir, si ça n’allait pas lâcher en cours de route. Ça ne l’enchantait pas spécialement, mais en même temps, ils n’avaient pas trop le choix. Clairement, Edward n’avait pas envie de faire subir ça à Jane, mais il n’avait pas spécialement envie de voir ses entrailles se répandre sur le sol tout d’un coup. Pour l’instant, il ne saignait pas trop, mais il craignait que ça soit pire. « Je ne peux pas le faire tout seul. »

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**Jane Baker** Messages : 5865

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U
n silence de plomb avait fini par s'imposer entre eux, seulement interrompu par le bruissement des feuilles ou le craquement des branches alentours. Un silence qui arrangeait bien Jane, au passage, parce que si c'était pour entendre son époux faire les louanges de son ex, elle préférait encore devenir sourde. Et pour ce qui était de Perséphone, eh bien... quoi qu'elle puisse dire, de toute façon, ça l'agacerait profondément. Quoi que, en vérité, ils n'avaient même pas besoin de dire quoi que ce soit pour réellement l'agacer, il suffisait juste pour cela qu'ils s'échangent un regard ou pie, un sourire. C'était chiant, de haïr à ce point une personne à qui on avait à ce point rien à reprocher, vraiment, alors non seulement elle ne pouvait pas encadrer la jeune sorcière mais en plus elle n'avait aucun autre moyen de le justifier qu'en invoquant sa jalousie. Et à juste titre. Car bien sûr, c'était effectivement une affaire de jalousie, et elle ne pouvait justifier cela d'aucune autre manière. La procession poursuivait d'être difficile, même si avoir retrouvé un taille normal leur permettait au moins de faire de plus grandes enjambées, ce qui n'était clairement pas négligeable. La douleur se faisait de plus en plus intense, et Jane, même si elle avait mal aussi, savait que ce sentiment venait majoritairement d'Edward.

Au bout d'un moment, il demanda un briquet à Perséphone. Jane crut deviner pourquoi, et ça n'avait absolument rien pour l'enchanter. Par chance, la jeune sorcière avait effectivement une boîte d'allumettes, qu'elle tendit à Edward. Alors, il tourna son regard vers elle. Elle n'avait aucune envie d'entendre ce genre de demande, mais elle était loin de ne pas s'en être doutée. C'était triste à dire mais ils s'étaient déjà retrouvés dans une situation où le jeune homme avait été blessé et où elle avait dû prendre sur elle pour cautériser sa plaie. Sauf que cette fois-là, la blessure était quand même bien moins importante. Là, elle comprenait d'avance que ça allait être insupportablement douloureux... bon, en même temps, c'était ça ou... bien pire. Alors, quand faut y aller. Jane, dans un soupir résigné, s'empara de la boîte d'allumettes. Elle regarda Edward droit dans les yeux et déposa un baiser sur ses lèvres. Elle était toujours en rogne, mais là, il avait besoin de courage, pas de réprimande. Elle le débarrassa de son haut pour révéler son torse horriblement blessé. Alors, elle craqua une allumette. La sensation de retrouver la compagnie du feu était assez indescriptible. C'était agréable, grisant... Elle n'aurait pas cru que ça lui ferait cet effet-là, de se reconnecter avec ses pouvoirs, avec son élément... mais passons, il y avait plus urgent à considérer pour le moment, beaucoup plus important, même. Alors, elle serra les dents et se mit à l'oeuvre.

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Ça ne l’enchantait pas spécialement, mais Edward avait conscience qu’il n’avait pas énormément de choix. Il ne savait pas réellement combien de temps il allait pouvoir tenir autant qu’ils tentent quand même de régler un peu la chose, avant de reprendre la route. Même si c’était clairement masochiste en un sens. Il valait sans doute mieux que le jeune homme se contente de voir un médecin, mais en fait il ne savait même pas s’il allait pouvoir tenir le coup. Ses jambes parvenaient tant bien que mal à le soutenir encore, mais il sentait bien que les sutures n’allaient pas vraiment tenir. Peut-être qu’elles tiendraient, après tout, ce n’était pas la première fois que ça lâchait tout de même, cependant il ne pouvait pas trop jouer avec le diable. Bref, ça n’avait rien de réjouissant, mais il pensait qu’il fallait le faire. Que Jane devait le faire plus précisément. Edward s’en voulait de devoir demander ça à Jane et donc de lui faire subir la même chose, parce qu’elle allait forcément devoir en subir les conséquences. Ce n’était pas la première fois que ça arrivait, à croire que le but de Edward dans la vie c’était de faire souffrir Jane par ricochet. Il aurait bien aimé ne pas lui imposer ça, mais en même temps il ne pensait vraiment pas qu’ils avaient le choix. Ils allaient devoir faire quelque chose, plus précisément Jane allait devoir faire quelque chose.

Elle ne dit rien, se contentant de prendre la boite d’allumette et Edward comprit qu’elle allait le faire. En même temps, le jeune homme n’en avait pas réellement douté à la vérité, parce qu’il osait croire qu’elle n’avait pas spécialement envie de voir ses entrailles se déverser ici et là. Elle vint l’embrasser alors et ce fut… Edward ne sut pas réellement comment le décrire. En un sens, il ne pouvait pas nier qu’il sentait un certain malaise que son épouse (qui était donc son épouse, autant dire qu’il n’y avait aucune raison qu’ils se retiennent) l’embrasse devant son ex petite amie, qui portait son enfant. Mais en même, il ressentait quand même un certain soulagement. Parce qu’il savait qu’elle était encore en colère contre lui et qu’elle le serait encore sans doute pendant un moment. Mais elle l’embrassait quand même et le jeune homme puisa tout le courage dont il avait besoin dans ce baiser.

Parce que rapidement, il retira son haut et révéla l’état dans lequel son torse se trouvait. Le jeune homme ne prit même pas la peine de baisser son regard, il n’avait pas envie de le voir (de voir encore plus comment ça pouvait être dégueulasse, maintenant qu’ils pouvaient voir tout cela à la lumière du jour et plus dans l’obscurité de la grotte), il se contenta d’observer Jane qui venait de craquer une allumette. Cette simple flamme donnait le sentiment à Edward d’être réchauffé. Mais il se doutait que ça n’allait pas qu’être agréable. Bref, elle se mit à l’œuvre et… merde que ça faisait mal. Edward tenta du mieux possible de réprimer les cris de douleur, mais il en fut incapable. C’était juste tellement atroce, pire que la dernière fois. Et le pire, en un sens, c’était qu’il savait que Jane souffrait tout autant.

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**Perséphone S. Enjolras** Messages : 1073

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P
erséphone regretta pour le moins d'avoir proposé sa boîte d'allumettes à Edward quand elle comprit ce que ce dernier avait l'intention d'en faire. Elle se sentit grimacer bien malgré elle en entendant le jeune homme demander à son épouse de cautériser ses blessures... L'idée lui arrachait un haut-le-coeur, mais elle ne pouvait pas le retenir. Edward devait savoir ce qu'il faisait, il était en tout cas le mieux placé pour prendre la pleine mesure de sa douleur, de ce qu'il pouvait encore endurer de souffrance et d'à quel point ses blessures pouvaient céder ou non. Bien que ce fut difficile, elle ne discuta pas, et laissa Jane faire. Son torse nu révélait des blessures et des cicatrices mal refermées, et le tout était... terrible à voir. Perséphone se doutait qu'ils avaient dû endurer le pire dans ces grottes, mais là, le pire se matérialisait si sûrement sous ses yeux qu'elle ne pouvait échapper à la cruelle réalité. Quand on découvrait tous les sévices que son corps avait subis, il apparaissait comme miraculeux que son interlocuteur sache ne serait-ce que tenir debout. Il avait dû puiser dans des forces inexplorées pour tenir bon jusqu'ici. L'une de ses plaies mal refermées saignait, les sutures semblaient prêtes à céder à tout instant. D'accord, Edward avait raison, il fallait qu'ils cautérisent la plaie. Enfin, que Jane le fasse. Perséphone se surprit à détourner les yeux quand Jane embrassa Edward, ça ne devrait plus rien le faire à ce stade, mais elle n'y pouvait rien, c'était toujours comme si on lui poignardait un peu le coeur chaque fois qu'elle surprenait un geste d'affection entre ces deux-là. Et, une fois n'est pas coutume, ils paraissaient s'aimer beaucoup trop pour qu'elle puisse rivaliser. Non pas qu'elle le souhaite non plus. Mais bon... certains sentiments étaient sans doute encore bien trop présents.

Jane craqua une allumette, et celle-ci s'enflamma. La flamme obéit aux commandes de Jane, qui semblait n'avoir aucun mal à maîtriser son élément en dépit du temps écoulé sans qu'elle ait pu faire usage de son pouvoir. La présence du feu semblait même lui redonner comme un regain d'énergie, mais peut-être n'était-ce que l'effet de l'extrême concentration dont il lui fallait faire preuve pour une opération aussi délicate, afin de s'assurer de ne pas faire de mal à son époux. A nouveau, la jeune sorcière détourna le regard, le spectacle était tout simplement insoutenable. Mais si elle détournait le regard, elle ne pouvait se résigner à plaquer ses mains contre ses oreilles. Elle ne pouvait pas se détourner de la réalité, des faits... Alors elle dut supporter d'entendre Edward hurler de douleur. Insoutenable, insoutenable. Quand elle tourna les yeux vers le couple, tout semblait fini. Elle avait les larmes aux yeux.

-Ca va aller ?

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